Au total, d’après ARP Astrance, plus de 10 millions de mètres carrés de bureaux seraient menacés à l’horizon 2030, soit 20 % du parc immobilier de la région.

De plus, selon le groupe, 610 000 m2 de surfaces tertiaires ont été livrés fin 2020. Ces derniers ont été conçus post-Covid et risquent de demander une transformation face aux nouveaux modes de travail.

La transformation des modes de travail, associée aux enjeux environnementaux (tels que l’objectif de ZAN), ainsi qu’aux nouvelles attentes des citadins et résidents de zones péri-urbaines, invitent donc à se questionner sur l’optimisation des mètres carrés existants et sur le potentiel d’espaces vacants à transformer.

Friches industrielles

Catherine Nguyen, cheffe de projets innovation et nouveaux usages d’ARP Astrance, déclare s’intéresser tout particulièrement aux sites industriels délaissés : « cette reconversion d’actifs vacants est une question existante depuis longtemps, mais il faut la remettre en avant, en retenant l’idée que transformer les friches industrielles, c’est aussi de l’expérimentation culturelle, créative, architecturale, pas seulement transformer à moindre coût ».

Pour illustrer son propos, la cheffe de projets prend l’exemple des Magasins Généraux, à Pantin (93), où les deux bâtiments industriels, ancien « grenier de Paris », ont été transformés en de modernes espaces de travail, laissant place à l’art et occupés par les salariés de l’agence de publicité BETC.

Catherine Nguyen émet également une hypothèse : « la flexibilité imposée pourrait être une contrainte juridique qui empêche une obsolescence des actifs ». En effet, un appui municipal peut parfois être le moteur d’une reconversion. Est pris comme exemple la brasserie Fischer, à Schiltigheim (67), où le montage, qui a été fait avec la mairie, a facilité la reconversion du site vers une autre destination, d’une ancienne brasserie alsacienne à la construction de 34 000 m2 de logements, 10 000 m2 de commerces, une zone de loisirs de 5 000 m2 et un groupe scolaire.

Cependant, persiste la question du coût moyen de ces opérations, qui reste difficile à établir, car chaque projet fait l’objet d’un montage qui lui est propre. Malgré ce caractère spécifique et unique, d’après une étude commandée par Plaine Commune, les reconversions s’avèrent être plus avantageuses financièrement que les construction neuves lorsque le patrimoine à reconvertir n’a pas de pathologie lourde…

ARP Astrance : “imposer une contrainte de flexibilité pour empêcher une obsolescence des actifs”