Ainsi, 43 % des entreprises autorisaient le télétravail avant mars 2020 : 54 %, dans le cadre d’une convention et 57 %, sur une modalité d’un jour par semaine. Sur ce rythme de un jour par semaine, elles ne sont plus que 13 % à le conserver entre les deux confinements.

Entre mai et octobre 2020, une majorité d’entreprises ont privilégié entre deux et trois jours de télétravail par semaine (57 %), à comparer à 22 % pré-confinement. Trois entreprises sur cinq ayant fait ce choix étaient déjà habituées au télétravail avant mars 2020.

D’autres entreprises ont choisi un rythme de télétravail plus intensif post-1er confinement, entre quatre et cinq jours par semaine (15 %, contre moins de 1 % avant). Le passage de zéro jours de travail à distance à cinq jours obligatoires a concerné 9 % des entreprises interrogées ; ce choix d’un « 100 % télétravail » est, toutefois, provisoire pour la grande majorité d’entre elles ; en réalité, très peu d’entreprises ont, en effet, rendu leurs locaux.

Près de 15 % des entreprises ont préféré des fréquences de télétravail personnalisées à leurs métiers et activités. Parmi les raisons citées, on retrouve le souhait de laisser le choix aux salariés, de leur donner plus de liberté, avec la possibilité de retourner au bureau sur la base du volontariat. A contrario, d’autres entreprises ont minimisé le travail à distance, l’ont strictement contrôlé ou l’ont autorisé selon le poste et/ou la fonction du salarié. D’autres encore, dans le cadre de la pandémie, ont choisi des modèles de rythmes alternés selon les semaines pour répartir le temps de travail des équipes entre présentiel et distanciel. Dans l’ensemble, le nombre de jours autorisés a augmenté par rapport à début 2020 et ce, quelles que soient les fréquences choisies.

Pour Laurence Girod, directeur « global occupier Services » France, « la généralisation du télétravail, clé de la résilience de l’activité des entreprises, incite à repenser la notion même du lieu de travail, qui n’a plus comme seule définition celle des bureaux de l’entreprise. En France comme dans les pays anglo-saxons, les salariés tendent à évoluer dans un écosystème complet de lieux de travail multiples, allant du siège de l’entreprise à des bureaux satellites, des tiers-lieux, des espaces évènementiels et au domicile.

Il est très important de ne pas confondre télétravail et travail à domicile : en anglais, les termes « home-working » (travail à la maison) et « remote-working » (travail à distance) sont bien distincts, ce qui n’est pas le cas en français. De même, ne pas confondre télétravail occasionnel ou régulier, et télétravail à 100 %. Aujourd’hui, une grande majorité des entreprises optent pour une solution équilibrée entre présentiel et distanciel et ce, dans une vision à long terme post- pandémie.

Repenser l’aménagement des nouveaux bureaux devient alors indispensable. Il est nécessaire de transformer le siège de l’entreprise en un lieu porteur de la marque et de ses valeurs, de réajuster les espaces de travail individuels et collaboratifs, de créer de nouveaux espaces introuvables ailleurs et spécifiques aux différentes lignes de métiers… en somme, de concevoir des lieux attirants, confortables et réellement porteurs de sens pour les salariés.

Il est également important de prendre conscience des spécificités de chaque entreprise, de leurs métiers, de leurs choix de localisation, de modes de travail, de mobilités, et de leurs objectifs de réduction d’empreinte carbone, le tout avec agilité et pragmatisme. Il n’existe pas un seul système, un seul mode de travail, mais bien plusieurs, l’essentiel est de toujours écouter l’utilisateur final ».

Et pour Olivier Taupin, directeur bureaux Ile-de-France 0-5 000 m2, « les petites et moyennes entreprises ont fait preuve d’une grande agilité pour adapter rapidement et au mieux leurs organisations de travail et assurer la continuité de leur activité lors des deux périodes de confinement. Les solutions prises, parfois radicales, sont à la hauteur des enjeux sanitaires à relever, et la pratique plus intense du télétravail participe de cette réflexion. Dans cet environnement changeant, les impératifs de trésorerie incitent à identifier rapidement des solutions transitoires (recherche de successeurs, sous-location, renégociation de bail…) pour les tous prochains mois. A plus long terme, les entreprises vont se recentrer sur des thèmes majeurs que sont le sentiment d’appartenance, la culture d’entreprise, la nécessité de se rencontrer et de se voir entre collaborateurs et managers. Cette nécessité d’échanges et de partage participe aussi à l’innovation et à la créativité … Autant d’éléments qui conditionneront le choix de leurs nouveaux locaux ».

Cushman & Wakefield interroge 600 entreprises sur le thème du télétravail