
Les « Pierres d’Or » 2019 sont à présent achevées ! Pour prolonger un peu le souvenir de cet évènement, vous pourrez retrouver, jour après jour, dans le « choix Immoweek », les portraits des lauréats et des nommés, tels qu’ils ont été réalisés pour les « Pierres d’Or ». Aujourd’hui, nous vous présentons Sébastien Bazin, président directeur général d’AccorHotels, qui était nommé dans la catégorie « Professionnel(le) de l’Année ».
« Pierre d’Or Utilisateur » en 2016, Sébastien Bazin, l’outsider, est reconnu par ses pairs comme un des professionnels de l’année 2018. Quelle intégration au pas de charge, quelle reconnaissance inattendue pour ce financier devenu patron ! Il faut dire que Sébastien Bazin, depuis quelques mois, avait multiplié les apparitions en majesté, et les déclarations qui vont avec. En octobre dernier, le Palais Omnisports de Bercy, rebaptisé AccorHotels Arena après deux années de travaux financés par Sébastien Bazin, rassemblait près de 50 000 entrepreneurs à l’invitation de BPI France.
Le même, au côté de Jane Fonda, en novembre, recevait au Plaza Hotel de New York, le Trophée des Arts du French Institute de l’Alliance Française. Même outre-Atlantique, les 984 hôtels à la marque Accor dans le monde, dont 29 aux Etats-Unis, en plus des 2 000 en France, en imposent.
Enfin, en décembre, nos confrères du quotidien « Les Echos » lui consacraient une pleine page et titraient : « Le Consommateur a pris le pouvoir ». Un pouvoir dont l’irrésistible entrepreneur Bazin, ex-patron Europe de Colony Capital, fonds d’investissements privé sans frontières, a craqué le code.
L’analyste financier qu’il est d’abord a très tôt convaincu le conseil d’administration d’Accor, avant même d’en prendre la présidence en aout 2013, de la nécessité pour le groupe hôtelier de libérer des capitaux de son patrimoine physique pour investir dans les mutations numériques et les métiers de l’immatériel. En 2018, cinq années après son arrivée, le groupe demeure opérateur de 75 % des hôtels, et franchiseur du quart des établissements cédés depuis. Un régime « click and mortar », celui du secteur de la distribution de biens et de services, appliqué à un groupe qui était jusque-là (depuis sa création en 1967 !) avant tout constructeur et développeur. Cinq groupes mondiaux contrôlent aujourd’hui les grandes chaînes hôtelières, quatre Américains (à 85 % franchiseurs) et AccorHotels. Y-a-t-il un risque de perdre progressivement le contrôle du business ? « Nous avons un avantage sur tous les acteurs digitaux. Eux n’ont jamais rencontré leurs clients ».
Brice Lefranc
La rédaction d'immoweek