Premier constat : une raréfaction, en cette année 2020, des mouvements enregistrés, avec 60 projets « certains ou potentiels ». Ceci porterait l’ensemble des mouvements directement liés au Brexit à 576 depuis 2016. Et, si la crise sanitaire n’est pas étrangère à cet état de fait, il apparaît que nombre d’entreprises avaient, dès 2019, pris leurs dispositions pour rester présentes dans l’espace Schengen.

Les startups jouent le marché européen

David Bourla, directeur des études chez Knight Frank, constate que, dans ce contexte, « les Fintech comptent pour près d’un quart des mouvements d’entreprises de la finance, une part en hausse qui témoigne de l’importance des problématiques réglementaires liées au Brexit, mais aussi de l’essor des startups de la finance, dont certaines ont pu bénéficier de la crise sanitaire et de la vague du sans contact ». Les mouvements liés au Brexit concernent également des assureurs (11 %) et des avocats (6 %), et, dans une moindre mesure, les secteurs audiovisuel (4 %) et pharmaceutique (3 %).

Les grands « gagnants » : Dublin, Paris et Luxembourg

Au palmarès des villes privilégiées par les « brexiteurs » figurent Dublin, qui « gagne une quinzaine de projets supplémentaires liés au Brexit en 2020, lui permettant de consolider sa première position avec 129 mouvements, soit 22 % de l’ensemble des mouvements recensés par Knight Frank » détaille David Bourla. Parmi les sociétés qui ont fait le choix du pays de James Joyce, on trouve ainsi Google, Facebook ou LinkedIn…
Paris suit Dublin dans les choix d’implantation puisque, relève Knight Frank, « Paris compte une trentaine de mouvements de moins que Dublin, mais a conforté sa deuxième place et creusé l’écart avec Luxembourg en 2020. 18 nouveaux projets y ont ainsi été recensés l’an passé, portant à 97 l’ensemble des mouvements liés au Brexit depuis 2016 ». Les 97 entreprises dont le choix s’est porté sur la capitale française appartiennent très majoritairement au secteur financier (76 %), devant les assurances (9 %) et le secteur juridique (5 %). Luxembourg compte 13 mouvements de moins que Paris et devance Amsterdam et Francfort. A noter qu’en matière de mètres carrés concernés, l’impact du Brexit reste modeste puisque les entreprises ayant choisi Paris sont soit de petite taille soit ne déplacent qu’un nombre limité d’employés…

Et pour la suite ?

« Paris pourrait certes gagner de nouveaux emplois liés au Brexit, mais dans des proportions moindres que celles espérées avant l’épidémie de Covid-19″ estime le conseil. Selon une estimation récente de Paris Europlace, le gain avoisinerait 5 000 emplois, dont environ 3 500 pour le seul secteur financier ; un nombre que Knight Frank devrait revoir à la baisse, » nos estimations tablant aujourd’hui sur des gains compris entre 3 000 et 3 500 emplois ».

La crise sanitaire, venue bouleverser la donne et le marché du travail, aura pour conséquence certaine de voir le nombre de mètres carrés de bureaux occupés diminuer ; le télétravail, pratiqué à temps plein par nombre d’entreprises anglo-saxonnes, a et aura des conséquences à long terme…

So long Great Britain ou le regard de Knight Frank France sur l'impact du Brexit...