Quelle est la stratégie d’acquisition globale de Novaxia ?

Nous nous plaçons comme un investisseur proche des promoteurs, en leur proposant de faire des acquisitions sans conditions suspensives ou du portage foncier, par exemple. Notre stratégie consiste à faire l’acquisition d’immeubles tertiaires décotés, que nous recyclons en logements dans des zones où l’immobilier résidentiel est plus coté. Nous avons plus d’une cinquantaine de projets de recyclage urbain sous gestion en copromotion. Sur le seul fonds Novaxia R, lancé en janvier 2021 avec le soutien de la ministre du Logement et commercialisé fin mars, six projets de recyclage de bureaux en logements sont en cours en Ile-de-France et dans les grandes métropoles françaises.

Comment la crise sanitaire a-t-elle impacté le marché ?

La crise a accéléré quatre tendances déjà présentes : l’obsolescence des bureaux, la prise de conscience écologique, l’augmentation de l’épargne et la pénurie de logements. Nous travaillons aujourd’hui sur le recyclage des quatre millions de mètres carrés de bureaux qui étaient déjà obsolètes avant la crise, qui a eu un effet d’accélérateur. L’IEIF (Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière, ndlr) estime qu’entre trois et six millions de mètres carrés vont se libérer avec la prolongation du télétravail. Il y a fort à penser que nous allons passer à une industrialisation du recyclage de bureaux en logements dans les prochaines années en passant de 5 000 à 20 000 m² recyclés par an : c’est le chiffre qui faisait consensus lors de la table ronde « Habiter la France de demain » menée par Emmanuelle Wargon, ministre du Logement.

Comment le recyclage urbain peut-il répondre à la pénurie de logements ?

Nous recyclons des immeubles tertiaires obsolètes en logements en cœur de ville ; nous mettons donc sur le marché des logements supplémentaires. Les mesures prises par les citoyens dans la loi Climat et résilience le démontrent : il n’est plus possible d’artificialiser les terres. A horizon 2050, la loi imposera de ne plus artificialiser. Parallèlement, nous faisons face à un déficit de logement qui augmente chaque année. Le recyclage urbain se pose comme une solution : en transformant les biens obsolètes, nous créons des logements dans les zones tendues sans artificialisation des sols.

Pouvez-vous nous parler d’un projet en particulier ?

Pour donner un exemple concret, à Bagneux (92), nous avons recyclé un immeuble obsolète en logements, sans artificialisation nette des sols. C’est un projet mené main dans la main avec Cogedim, que nous avons accompagné sur du portage foncier. Ce projet est emblématique de Novaxia Investissement où nous mettons à disposition des promoteurs nos fonds. Nous répondons à la demande des élus et des citoyens en construisant du logement pour donner une réponse à la pénurie, toujours sans artificialisation nette des sols.

Pouvez-vous nous parler de la SC Novaxia R ?

Novaxia R est le premier fonds immobilier qui permet d’associer les épargnants au projet de recyclage urbain. Novaxia R est une unité de compte disponible en assurance-vie auprès de grands assureurs ; ce fonds est labellisé ISR et Finansol. Il permet aux épargnants d’investir dans le recyclage urbain et de participer à la lutte contre la pénurie de logements avec les promoteurs. Nous recyclons le papier, le carton, le verre… Pourquoi ne pas recycler notre parc immobilier obsolète ? Nous croyons aussi que le sens doit rimer avec rentabilité, c’est pourquoi Novaxia R a un objectif de rentabilité de 5 % net de frais.

Quels sont les défis actuels à relever pour le recyclage urbain ?

Notre défi est d’aller chercher les meilleurs biens sur le marché, recyclables aux côtés des promoteurs et que nous pouvons acheter sans conditions suspensives. Nous avons désormais l’expertise pour faire face à ce que certains considèrent comme insurmontable. Avec une telle pénurie de logements, nous n’avons pas le luxe de nous passer d’un tel gisement de valeur.

Joachim Azan (Novaxia) : "nous allons passer à une industrialisation du recyclage de bureaux en logements"