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Nicolas Laisné (architecte) & Thomas Charvet (BNPPRE) : « la construction en bois est une technique ancestrale, mais elle répond bien aux préoccupations de notre époque »

InterviewsGreen & Innovations

le 02 Avr 2020

« Arboretum », ce programme signé BNP Paribas Real Estate, Woodeum et Nicolas Laisné Architecte, Leclercq Associés et Dimitri Roussel, s’est vu attribuer la « Pierre d’Or 2020 » dans la catégorie « Programme ». L’architecte Nicolas Laisné et Thomas Charvet, head of commercial property development de BNP Paribas Real Estate, en disent plus dans cette interview.

Quels sont les défis posés par vos grands projets de bureaux en bois ?

Nicolas Laisné : la construction en bois est une technique ancestrale, mais elle répond bien aux préoccupations de notre époque (confort, basses émissions de carbone, réduction des nuisances sonores…).

Le principal challenge est d’adapter ce mode constructif à des normes qui sont devenues très exigeantes. Il s’agit aujourd’hui, pour les architectes, de faire émerger une construction bois du 21ème siècle rapide, industrielle, respectueuse et bon marché.

Le projet de l' »Arboretum » est un grand campus de bureaux en bois que nous créons à trois agences (avec François Leclercq et Dimitri Roussel). Nous cherchons à y accompagner les nouveaux modes de travail qui ont beaucoup évolué depuis quelques années. Les collaborateurs d’une société souhaitent vivre une expérience au travail plus que patienter pour faire carrière.

Le travail s’organise aujourd’hui en collaborant avec un nombre croissant de personnes et les lieux de rencontres sont aussi importants que les postes de travail. Les lieux qui étaient hier délaissés comme les halls, les circulations, les espaces extérieurs, deviennent désormais des espaces de rencontre et de collaboration.

Dans ce projet, mais aussi dans le projet « Woodwork », en Seine-Saint-Denis, nous avons réalisé des terrasses qui prolongent chaque étage de bureau vers l’extérieur et qui permettent d’économiser des escaliers à l’intérieur du bâtiment.

Ces dispositions spatiales riches sont tout à fait possibles à créer avec des structures en bois et une partie de mon travail consiste à prouver que cette tech- nique de construction n’empêche pas de façonner des silhouettes originales.

Un des problèmes rencontrés pour construire des grandes surfaces en bois est de trouver des industriels capables de fournir une grande quantité de matériaux en très peu de temps.

Aujourd’hui, la force de production est située à l’étranger et il serait important de soutenir la croissance de la filière française. Cette organisation est intéressante, notamment car sur les chantiers bois il y a moins de main-d’œuvre sur le chantier lui-même que dans les usines de préfabrication. Ces usines sont, en général, situées près des forêts et donc dans des territoires où les nouveaux emplois sont les bienvenus.

Nous observons également sur les chantiers bois une plus grande mixité avec l’arrivée de femmes dans la main- d’œuvre. En cela aussi la construction bois accompagne les évolutions sociales.

Qu’est-ce qui vous a incité à vous associer à ce projet ?

Thomas Charvet : ce projet s’inscrit dans la continuité de notre expertise en maîtrise d’ouvrage de projets de grandes tailles sur d’anciens sites industriels tels que les Grands Moulins de Pantin, les entrepôts Macdonald, à Paris ou King’s Cross, à Londres. Avec la reconversion du site des anciennes Papeteries de la Seine, nous sommes très heureux de contribuer à la naissance d’un nouveau quartier ouvert sur la ville, qui préserve la mémoire des lieux.

« Arboretum » est un démonstrateur des ambitions que nous portons sur chacun de nos projets, en particulier la construction bas carbone, la préservation de la biodiversité et le confort des utilisateurs. La concrétisation d’un tel projet est le fruit d’une collaboration avec les partenaires locaux, en particulier la ville de Nanterre et son aménageur, la préfecture des Hauts-de-Seine, le département des Hauts-de-Seine, ainsi que Paris La Défense.

La rédaction d'Immoweek

Édito
par Anthony Denay

le 16/03/2023

Logements et bureaux : bienvenue dans l’ère de la porosité

Le Cercle Pierres d’Angle s’est réuni ce jeudi 23 mars 2023 afin d’évoquer un sujet loin d’être négligeable : les nouvelles tendances marketing transférables du logement au bureau.

Si un mot, un seul, devait être extrait de ces instructifs échanges entre professionnels, il s’agirait de « porosité ». Pourquoi ? Tout simplement car logements et bureaux possèdent de plus en plus des caractéristiques qui les relient, les connectent, les rendent interdépendants les uns vis-à-vis des autres. Aujourd’hui, le bureau entre dans le logement et le logement entre dans le bureau. Après tout, qu’y a-t-il d’étonnant à cela ? Qui peut encore désormais s’en étonner ? Depuis la crise Covid, le travail, historiquement éloigné du domicile, s’est immiscé dans les foyers, rythmant les quotidiens domestiques, « poussant les murs » pour se faire une place, tantôt dans le salon, tantôt dans la cuisine, tantôt dans l’une des chambres, parfois (pour les plus chanceux) au sein d’une pièce exclusivement réservée à cet effet. A l’inverse, les immeubles de bureaux ont dû abandonner leur rigidité traditionnelle pour devenir des lieux de vie s’apparentant à des logements classiques ; des lieux de vie où l’on peut travailler, bien sûr (cela reste l’objet premier du lieu), mais aussi échanger, se reposer, se restaurer, voire se divertir. Petite anecdote : le nombre de coins cuisines ont explosé au sein des immeubles tertiaires. Des coins cuisine « comme à la maison », pas de grands restaurants d’entreprises surpeuplés ou de corners food…

Bref, le temps des univers silotés, isolés, semble passé de mode. Les nouveaux logements intègrent de plus en plus certaines caractéristiques du bureau, avec des espaces entièrement consacrés au télétravail, tandis que les nouveaux bureaux ont perdu en rigidité pour offrir des caractéristiques et un confort à même de faire se sentir les collaborateurs « comme à la maison ». Dès lors, il apparaît logique que les équipes marketing des grands groupes immobiliers multiplient les ponts entre ces deux univers qui, historiquement, ne semblaient pas destinés à se rapprocher un jour…

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