Alors que l’objectif de neutralité carbone ou « zéro émission nette » d’ici à 2050 (ZEN 2050) commence à imprégner les esprits et les stratégies d’entreprise, un autre « objectif zéro » passe jusqu’à présent sous les radars. Il s’apprête pourtant à transformer notre façon d’habiter l’espace : cet objectif, c’est celui du « zéro artificialisation nette », fixé par la loi Climat et Résilience à l’horizon 2050.

Il s’appuie sur des constats simples.

Depuis un siècle, nos villes se sont étendues en consommant des espaces naturels et agricoles à un rythme bien supérieur à la croissance démographique. La France artificialise tous les ans entre 25 000 et 30 000 hectares de sols naturels, soit trois fois la surface de Paris, soit encore l’équivalent d’un terrain de tennis… chaque minute.

Ce modèle n’est aujourd’hui plus soutenable, d’un point de vue purement physique (la terre n’est pas infinie) comme d’un point de vue environnemental. En supprimant des habitats pour la faune, il contribue au recul de la biodiversité. En imperméabilisant les sols, il cause ou amplifie des inondations aux conséquences parfois dramatiques. En réduisant les terres capables d’absorber le CO2, il aggrave le réchauffement climatique.

Vinci Immobilier est le premier promoteur national à s’engager à atteindre le ZAN avec 20 ans d’avance sur les objectifs nationaux fixés par la loi Climat et Résilience

Notre responsabilité, en tant que promoteur, est d’évidence engagée. Puisque nous constituons une part du problème, il nous appartient désormais de devenir une part de la solution.

C’est pourquoi nous souhaitons aujourd’hui partager publiquement un engagement qui va structurer et transformer l’ensemble de nos activités dans la décennie à venir : Vinci Immobilier est le premier promoteur national à s’engager à atteindre le zéro artificialisation nette et ce, dès 2030, avec 20 ans d’avance sur les objectifs nationaux fixés par la loi Climat et Résilience.

Le zéro artificialisation nette n’implique pas que nous renoncions à construire. Il signifie que nous devrons compenser chaque surface artificialisée par la désartificialisation d’une surface équivalente ailleurs, sur un autre projet, à l’échelle de la France. En pratique, nous serons donc amenés à débitumer et débétonner des sols pour les renaturer : les compétences en matière de paysage, de végétalisation et de préservation de la biodiversité deviendront des savoir-faire consubstantiels à notre métier.

Pour parvenir au ZAN, nous interviendrons essentiellement dans des zones déjà urbanisées ou déjà artificialisées.

Le recyclage urbain représentera plus de 50 % de notre activité avant 2030

Or, c’est la bonne nouvelle, nos villes recèlent une abondance insoupçonnée d’espaces obsolètes qui ne demandent qu’à renaître. Les friches au sens large sont partout autour de nous : sites industriels désaffectés, mais aussi logements vétustes, terrains pollués, bâtiments publics désertés, ensembles de bureaux ou zones commerciales obsolètes, parkings sous-utilisés. Il s’agit d’un immense gâchis auquel nous devons désormais remédier.

Notre ambition, conséquence directe de notre engagement en faveur du ZAN, est de devenir ainsi le référent en matière de recyclage urbain : celui-ci représentera plus de 50 % de notre activité avant 2030.

En nous attaquant à ces espaces délaissés, nous ne répondons pas simplement à un impératif environnemental, nous dessinons aussi une ville meilleure. Nous remplaçons les friches par des projets mixtes (logements, commerces, bureaux, parcs, hôtels, résidences gérées) qui permettent de faire advenir une ville plus intense et plus vivante, à échelle humaine, dans laquelle on rapproche les habitants entre eux et les générations entre elles.

Un nouveau mode de relations avec les parties-prenantes s’engage

Nous sommes le premier promoteur national à nous fixer l’objectif du ZAN, mais nous pensons que cette décision est raisonnée : nous prenons acte que le foncier libre, la matière première des promoteurs, va désormais se tarir, et nous pensons qu’être les premiers à prendre ce virage nous donnera une avance précieuse. Nous sommes aussi convaincus que cette contrainte nous rendra plus créatifs et va nous obliger à être plus ingénieux, plus collectifs et plus entreprenants.

Cette ambition est très largement poussée et portée par les collaborateurs de Vinci Immobilier : ils ont participé à sa définition et ils aspirent à travailler très concrètement au service d’une mission à impact positif sur la société et l’environnement.

Le changement qui s’annonce ne sera, bien entendu, pas une œuvre solitaire. Il réussira parce qu’il sera promu par les élus, souhaité par les citoyens, soutenu par les investisseurs. C’est bien un nouveau mode de relations avec les parties-prenantes qui s’engage, au service d’un projet collectif qui va redéfinir notre manière de façonner et d’habiter la ville.

Olivier de la Roussière
Président de Vinci Immobilier

Zéro artificialisation nette dès 2030 : pourquoi Vinci immobilier décide de prendre 20 ans d’avance