
24,7 milliards de dollars. Ou, dans la langue de Molière (et la monnaie de Bruxelles), 21,1 milliards d’euros. Tous les feux sont au vert pour que soit enclenchée la transaction de la décennie : les actionnaires de Westfield ont approuvé le rachat de leur groupe par le numéro 1 européen des centres commerciaux, Unibail-Rodamco. Ce « deal » incontournable est, bien sûr, celui de la semaine.
Après une année 2017 ponctuée par un bénéfice net à 1,2 milliard d’euros et des loyers nets engrangés de 1,58 milliard d’euros, Unibail-Rodamco se prépare à un destin mondial, un groupe de 3 700 salariés, un patrimoine de 61,1 milliards d’euros (71,6 milliards de dollars), coté à Amsterdam, Paris et Syndey, ajoutant au patrimoine déjà coquet d’Unibail-Rodamco (« Forum des Halles », « 4 Temps », « Carrousel du Louvre », « Rosny 2 », « Glories », à Barcelone, « Cerny Most », à Prague, « Galeria Mokotow », à Varsovie) avec des pièces de choix telles que le « Westfield London » ou « Westfield World Trade Center », au pied de l’emblématique gratte-ciel de New York.
Les actionnaires de Westfield ont donné leur feu vert, sésame pour un processus enclenché en décembre qui avait déjà reçu l’approbation de leurs homologues d’Unibail-Rodamco, de l’Autorité des marchés financiers et du ministère australien du Budget.
Petit bémol : la volatilité des devises, ainsi qu’une baisse de l’action Unibail-Rodamco, ont réduit la valeur du « deal », initialement fixée à 20,9 milliards de dollars : le titre Westfield, initialement valorisé à 10,01 dollars australiens (7,68 dollars américains), a baissé à moins de 9 dollars australiens (6,90 dollars US).
Frank Lowy, président de Westfield, qui recommandait avec le conseil d’administration le rachat, a ressenti « une pointe de tristesse » à l’annonce de la plus importante acquisition de l’histoire australienne, mais a vu la décision « comme la bonne chose à faire pour les actionnaires ». Ce rachat s’inscrit dans un contexte de consolidation des opérations des centres commerciaux dans leur lutte contre les sites de ventes en ligne.
Bravo encore au président du directoire, Christophe Cuvillier, pour permettre à son groupe de sortir de l’orbite européenne et se destiner à un avenir mondial, en créant, d’après ses dires, « le premier créateur et développeur global de centres de shopping de destination »… Et bienvenue à un nouveau « béhémoth » de l’immobilier commercial…

Arthur de Boutiny
Journaliste Rédacteur