Thématique retenue en cette année si particulière : « imaginons une politique de l’habitat ambitieuse, juste et éco-responsable». Un défi à l’adresse des professionnels, chercheurs, mais aussi des politiques qui ont fait, le 28 août, « leur rentrée logement ». Un rendez-vous qu’a honoré aussi la ministre du Logement Emmanuelle Wargon venue dévoiler quelques éléments du plan de relance annoncé, a priori, le jeudi 3 septembre par le Premier ministre.

La ministre, qui s’est jusqu’alors très peu exprimée, a tenu, tout d’abord, à présenter aux participants sa vision d’une politique du logement : « je suis pragmatique, attachée au concret, aux résultats, à ce qui fait une différence et change la vie des gens (…) et ma boussole sera la justice sociale et indiquera le chemin vers la transition écologique » a-t-elle affirmé. Et d’ajouter : « ma vision est une vision écologique, car il faut inscrire la politique du logement dans l’écologie, ce qui signifie plus de rénovation énergétique et une consommation raisonnée des espaces ; une vision sociale, car nous avons besoin de logements abordables en France, logements sociaux, mais aussi logements intermédiaires et, enfin, une vision économique pour un secteur qui, comme d’autres, a souffert de cette crise sanitaire ». Emmanuelle Wargon a alors évoqué la « nécessité d’un plan de relance pour le secteur », mais n’a pas – le Premier ministre doit conserver la primeur des annonces – pu en dévoiler un contenu précis. Quelle part des 100 milliards d’euros sera consacrée au logement et à la rénovation énergétique ? Quelles seront les priorités et la ligne directrice en la matière ? Cela reste à définir…

Un plan à l’affichage « vert »

Seule certitude donc, la tonalité « verte » voulue pour ce Plan. La ministre a, ainsi, annoncé l’octroi de 2 milliards d’euros supplémentaires (sur deux ans) à MaPrimeRenov’, prime destinée jusqu’alors à la rénovation énergétique des logements des ménages les plus modestes (et budgétée à l’origine pour 390 millions d’euros) ; une prime qui serait étendue à tous les propriétaires. Insuffisant ont jugé certains participants et cela n’est pas faux puisque, cette augmentation n’en est, en réalité, pas une : MaPrimeRenov’ vient, à partir de 2021, en remplacement du CITE pour lequel plus de 1 milliard d’euros figuraient au budget de l’Etat…

Autre annonce, un plan d’action en vue de la transformation de friches industrielles (on dit « en off » que près de 300 millions d’euros pourraient être consacrés au sujet). Objectif : « que les acteurs de la construction bâtissent sur des friches plutôt que de consommer des espaces naturels ou agricoles ». « Nous allons aider les collectivités lorsqu’elles ont des projets pour construire sur des friches et qu’elles ont besoin d’argent notamment pour dépolluer » a indiqué Emmanuelle Wargon.

Ces quelques annonces n’ont, hélas, guère convaincu la plupart des politiques présents à la dernière des tables-rondes de ces Entretiens, qui ont jugé ce plan a minima, insuffisant pour répondre aux enjeux des questions de logement et d’habitat. Un regret a priori pour le secteur fortement mis à mal (en attestent les derniers chiffres de la construction catastrophiques reçus juste avant l’arrivée de la ministre à Bunus) par la Covid et la crise économique violente qui s’annonce…

Logement : une rentrée aux couleurs du Pays basque et des Entretiens d'Inxauseta