J’exerce des fonctions de dirigeantes depuis plus de dix ans. En quoi ma pratique est différente de celle des dirigeants ? Répondre à cette question, avec humilité et sincérité, nécessite de tenir compte de mon parcours. En tant qu’ingénieure, j’ai évolué depuis mes études supérieures dans des milieux essentiellement masculins. Plutôt que de chercher à être cooptée en adoptant leurs codes, j’ai veillé à cultiver mes différences et à utiliser l’humour comme moyen de défense.

Je préfère un leadership d’adhésion, de conviction plus que d’autorité et j’ai la conviction qu’en partageant ensemble le sens des projets nous rendons nos actions plus efficaces, plus utiles. L’engagement et les relations de confiance où chacun peut exprimer ses talents et dire ses difficultés sont, pour moi, indispensables dans le collectif de travail.

C’est dans cet état d’esprit que je conçois mon rôle en tant que directrice de l’immobilier du groupe SNCF. Au moment où il nous faut réinventer la ville pour la rendre plus résiliente, plus frugale, plus solidaire, plus inclusive, nos pratiques sont interrogées sur la question du genre. Il est nécessaire de veiller à ce que la ville soit plus égalitaire et respectueuse des femmes, qu’elle prenne davantage en compte leurs besoins. Je pense aux espaces publics, aux équipements sportifs, aux mobiliers urbains, à la concertation dans les processus de prise de décisions. Lorsque je dirigeais l’établissement public de gestion du quartier d’affaires de La Défense, nous avons beaucoup travaillé sur les aménagements publics : les parkings pour les rendre plus sûrs et accueillants, le mobilier urbain pour qu’il réponde à l’usage des mamans et des enfants. Au département des Hauts-de-Seine, pour rompre avec le sentiment de solitude des femmes vulnérables, nous avons mis en circulation un bus itinérant de prévention à vocation sociale et sanitaire permettant de répondre aux besoins spécifiques des femmes (dépistage, prévention des violences, accès aux droits, accompagnement psychologique…).

A la SNCF, la mixité est un sujet largement partagé. Le réseau SNCF au féminin compte plus de 9 000 membres, dont 17 % d’hommes. Ce réseau a-hiérarchique est un espace solidaire d’écoute, d’échanges et d’actions, ouvert à tous les salariés, femmes et hommes du Groupe SNCF. Il a pour mission de faire bouger les lignes de la mixité afin de porter le changement, l’innovation et les valeurs de progrès social au service de la performance du groupe SNCF. Je défends une meilleure prise en compte de la mixité et de la parité dans les métiers de SNCF Immobilier et je compte renforcer l’engagement de SNCF Immobilier dans ce réseau.

Spécial 8 mars : Katayoune Panahi (SNCF Immobilier)