Plus de 6 milliards d’euros : c’est la somme record investie sur le marché français de l’immobilier résidentiel en 2020. Un niveau jamais atteint auparavant. Deuxième classe d’actifs la plus prisée par les investisseurs, loin derrière les bureaux (18,2 milliards), mais devant les commerces (4,5 milliards) et l’immobilier industriel (3,6 milliards), les logements ont représenté 19 % de l’ensemble des investissements immobiliers engagées en France l’année dernière, avec une progression de 55 % par rapport à 2019. La même tendance est observable à l’échelle européenne, les logements ayant rassemblé 25 % des volumes investis au premier semestre 2021, derrière les bureaux (34 %), mais devant l’industriel (23 %) et les commerces (11 %).

Les volumes auraient pu être encore plus importants si les offres de logements étaient plus conséquentes. Un déséquilibre souligné par la commission Rebsamen, qui a esquissé, dans un rapport remis à l’exécutif, des pistes pour relancer la construction de logements résidentiels, notamment sociaux. En France, une « grosse opération » a suffi pour faire gonfler les chiffres de l’investissement en immobilier résidentiel au cours du premier semestre 2021 : le partenariat signé entre AXA et In’li, portant sur 5 900 logements existants et près de 4 000 logements neufs en région parisienne, pour une valeur totale avoisinant les deux milliards d’euros.

Apparition d’investisseurs étrangers

Si les Français gardent la main sur l’immobilier résidentiel, avec 86 % des sommes engagées en France depuis le début de l’année (contre 92 % l’an passé), de plus en plus d’investisseurs étrangers pénètrent le marché hexagonal. De plus, « certains acteurs qui, comme les assureurs, s’étaient désengagés du résidentiel il y a plusieurs années, réinvestissent aujourd’hui le marché du logement » précise Matthieu Garreaud, co-directeur du département investissement chez Knight Frank France. C’est le cas de la foncière Gecina, qui a acquis 113 logements à Bordeaux pour 38 millions d’euros et a récemment acheté deux autres projets à Paris (« Wood’Up », dans le 13ème) et Marseille (« Art’Chipel »).

L’étude souligne également que, « contredisant les idées reçues », la hausse des montants engagés a majoritairement profité à l’Ile-de-France. Cette dernière a ainsi concentré 80 % de l’activité au 1er semestre 2021. Les Vefa (vente d’un logement en l’état futur d’achèvement) ont totalisé 40 % de l’ensemble des investissements sur le marché résidentiel de l’Ile-de-France au cours du 1er semestre 2021 (42 %, en moyenne, en France).

Concernant les prévisions pour l’années 2021, Matthieu Garreaud est assez optimiste : « après une année 2020 exceptionnelle, l’importance des sommes engagées au 1er semestre et des liquidités à investir annoncent même une nouvelle année record, sur fond d’amélioration de la situation économique et sanitaire ». Il émet, cependant, un bémol : « la seule limite à la progression des volumes investis tient à la rareté de l’offre… ».

2021 sera-t-elle une année record pour l'investissement en immobilier résidentiel ?