La pandémie et les incessants « starts en go » qui ont jalonné ces deux dernières années, entre confinements et reprises partielles de l’activité économique, n’ont pas altéré la soif des Français d’investir dans la pierre. Les chiffres livrés par « Les Echos » le prouvent. Ainsi, d’après les données fournies par la Banque de France le jeudi 6 janvier 2022, la production de nouveaux crédits à l’habitat sur l’ensemble de l’année 2021 s’élève à 273 milliards d’euros. Un niveau jamais atteint depuis quatre ans et l’année 2017 ! De plus, cette dynamique a principalement été portée par les transactions pures, excluant de fait les renégociations ou les rachats de crédits.

Records à tout-va

Concernant le nombre de transactions réalisées en 2021, elles atteignent le chiffre de 1,2 million. 2019 constituait l’année de tous les records en la matière, avec 1,06 million de transactions enregistrées. Il faut dire que les taux d’intérêt sont au plus bas, incitant les Français à investir. En 2021, le taux moyen est tombé à 1,14 % et même à 1,12 % en décembre. En 2019 et 2020, ces taux se situaient déjà à un niveau historiquement bas, mais ils avoisinaient encore les 1,25 %. Cela correspond à une stratégie des banques, qui souhaitent écouler leurs liquidités afin d’éviter de devoir payer des taxes à la Banque Centrale Européenne (BCE) sur leurs dépôts. De plus, elles ne souhaitent pas se faire distancer par la concurrence en fixant des taux d’intérêt trop élevés, sous peine de voir des clients les bouder au profit d’autres banques… La durée des prêts a, elle aussi, augmenté avec 231,3 mois, en moyenne.

Risques de surchauffe du marché

Si les acteurs du crédit immobilier peuvent se frotter les mains et espérer le meilleur pour 2022, ils ont aussi conscience que cette euphorie pourrait vite être régulée par la BCE, qui craint une surchauffe du marché et la création d’une bulle spéculative au sein d’un marché où l’endettement a explosé. Elle pourrait opter pour « l’activation de politiques macroprudentielles le cas échéant ». Les banques ont déjà eu à s’adapter aux nouvelles normes instaurées par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) à partir du 1er janvier 2022, qui encadre plus strictement l’octroi de crédits aux ménages, plafonnant à 35 % la part de leurs revenus consacrée aux remboursements d’emprunts et ce, pour une durée de 25 ans. Un dispositif âprement contesté par les acteurs du secteur mais qui, pour l’heure, semble sans effet sur la belle dynamique du marché.

En 2021, l'octroi de crédits immobiliers ne s'est jamais aussi bien porté