La Fnaim avait appelé de ses vœux la création d’un grand ministère de l’Habitat qui aurait été un interlocuteur privilégié pour évoquer les (nombreuses) problématiques liées au logement. Pour l’heure, ce souhait n’a pas encore été exaucé, même si un remaniement ministériel semble imminent. Ministère ou pas, le logement n’en reste pas moins un sujet prioritaire, une préoccupation constante et croissante pour les Français, qui ressentent les effets du contexte géopolitique mondial. Il constitue même le « premier poste de dépenses des ménages, marqueur d’intégration sociale et élément-clé de la transition écologique » selon la Fnaim.

A l’aube de la nouvelle législature, qui laisse l’exécutif sans majorité absolue et l’hémicycle en état d’incandescence avancé, la Fnaim cible une priorité : la rénovation énergétique des bâtiments et le calendrier fixé par la loi Climat et Résilience. Un calendrier jugé trop serré, intenable et déconnecté de la réalité des coûts que subissent les bailleurs. « Nous partageons l’urgence de ces enjeux, le pouvoir d’achat comme l’ambition écologique, et avons fait à ce sujet des propositions fortes, mais réalistes. Il faut certes faire vite, mais d’abord, il faut faire bien » exprime Jean-Marc Torrollion, le président de la Fnaim. Selon lui, l’habitat ne peut se limiter à la simple question écologique, aussi importante soit-elle, mais doit faire l’objet d’une attention égale en ce qui concerne sa dimension sociale, économique, écologique et territoriale.

Effort concédé par les bailleurs

D’un point de vue politique, en plus d’un ministère plein et entier dédié à cette question, la Fnaim souhaite la constitution d’un groupe d’études trans-partisan, expert du logement, représenté au sein des deux chambres du Parlement. Elle mettra ainsi à leur disposition ses études, son expertises et ses propositions. La décision du gouvernement de plafonner à 3,5 % la revalorisation des loyers pour atténuer les effets de l’inflation pour les ménages est saluée, même si Jean-Marc Torrollion souligne que « si la hausse des prix devait culminer à 5,3 % en fin d’année, l’effort concédé par les bailleurs serait important ».

Enfin, la Fnaim appelle à adopter une stratégie globale en matière de rénovation du bâti, prenant en compte l’ensemble du parc immobilier (bailleurs occupants, logements touristiques et commerces compris) en prévoyant les outils d’accompagnement en conséquence et au premier rang desquels une offre foncière innovante, reposant sur un partage d’effort entre secteur public (Etat et collectivités) et secteur privé.

La Fnaim alerte le gouvernement au sujet du logement