Prenant comme point de comparaison 2019 (en 2020, l’arrêt des chantiers et la fermeture des bulles de ventes a faussé la donne), la FPI constate, certes une demande forte de logements neufs, mais une demande en baisse par rapport aux mois précédents en raison de l’absence de biens proposés à la vente. Moins d’offre, moins de demande, la situation est mécanique. «20 919 logements neufs ont été vendus au troisième trimestre par rapport à 27 407 sur la même période de 2019 » précise Marc Villand, président de la FPI Ile-de-France. L’offre commerciale, de 84 724 logements, était de plus de 100 000 au troisième trimestre 2019. « Moins de projets autorisés, des délais de réalisation qui s’allongent » explique la FPI.

Offre commerciale (source FPI)

Freins à tous les étages

Ce manque de programmes s’explique, notamment, par les blocages aux permis de construire faits par certains élus soumis à l’injonction législative de ne pas artificialiser et à la pression de certains de leurs administrés à limiter la construction dans leur territoire. « Tant que la population n’accepte pas l’acte de construire, la situation va se poursuivre » regrette Pascal Boulanger. « Il faut lui faire comprendre que l’on ne peut continuer ainsi, cela conduit à refuser aux nouvelles générations l’accès à un logement ».

Paradoxe : il n’y a donc, pour l’heure, pas de crise de la demande, même si le taux de désistement commence à frémir à la hausse, s’affichant à un niveau élevé, de l’ordre de 23 à 24 %, en lien avec une progression des refus bancaires. Une situation qui ne devrait pas s’arranger en janvier prochain, avec les nouvelles règles imposées par le HCSF (Haut Conseil de stabilité financière).

Un risque de désolvabilisation de la clientèle

La reprise par la demande pourrait être effective ; or, elle ne l’est pas, regrette la FPI. Et Pascal Boulanger de pointer ce qu’il considère comme un autre paradoxe : « nous sommes demandeurs de cette reprise, il est frustrant pour une industrie non délocalisable comme la nôtre de voir que la croissance reprend dans nombre d’autres secteurs, mais que, pour des raisons politiques, politiciennes, cela ne soit pas le cas pour le logement ». Et d’en dénoncer les risques : « licenciements dans le secteur du bâtiment, manque de logements et flambée des prix » . « Le danger est la hausse des prix, non seulement dans le neuf, mais aussi dans l’ancien, vers lequel se reportent les ménages » analyse Marc Villand. « Nous n’avons pas envie de désolvabiliser la clientèle »…

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