« Un marché locatif n’est pas très volatil » indique d’emblée Arnaud Simon, directeur du comité scientifique de Clameur. Cela s’observe dans les dernières données publiées par l’observatoire : en 2021, les loyers des appartements ont enregistré une hausse de 0,12 %, à 13,08 euros du mètre carré et une hausse de 1,28 % à 11,29 euros du mètre carré pour les maisons.

Clameur met en exergue un rallongement net de la durée des baux, notamment pour la période Covid/confinements. Un rallongement qui s’avère plus important pour les maisons que pour les appartements.

Des différences importantes

Par ailleurs, de fortes disparités, notamment géographiques, existent : le prix des loyers des appartements est plus significatif en Ile-de France, en zone méditerranéenne, à Lyon et aux frontières suisse et italienne en comparaison de l’axe Nord-Est – Pyrénées. La rentabilité locative, à savoir le rapport du loyer reçu à la valeur du bien, est ainsi inversement proportionnelle au niveau des loyers. La Nièvre et l’Indre sont au-dessus des 10 %, tandis que la Gironde, le Rhône ou Paris présentent des chiffres inférieurs à 4 %. « La rentabilité locative est fortement corrélée aux taux de vacance » commente Arnaud Simon.

L’inflation n’a pas fait augmenter les loyers outre mesure : « elle est freinée par l’IRL (indice de référence des loyers), qui fait office de « bouclier tarifaire ». Pour le moment, il n’y a pas de signaux rouges concernant la hausse des loyers » selon Jean-Michel Camizon, président de Clameur.

L’observatoire émet une critique du système « Loc’avantages », qui doit permettre au bailleur de bénéficier d’une déduction fiscale si celui-ci fixe son loyer en-dessous de certains seuils. Cependant, l’étude témoigne que la structure de marché diffère fortement entre Boulogne (92) et Angers (49) : dans le Maine-et-Loire, le dispositif sous-estime fortement les loyers pour les petites surfaces, tandis qu’il surestime les loyers de marché au-delà de 20 m2 dans les Hauts-de-Seine. « Le dispositif doit évoluer, quand on saura avec qui discuter » souffle le président de Clameur, partageant l’incompréhension générale quant à l’absence d’un ministère du Logement.

Observatoire Clameur : le marché locatif privé reste stable