Appartements « sur habités », parfois insalubres, accueillant des ménages en difficultés ou surendettés, le parc privé concerne 80 % des résidences principales (plus de 20 millions de logements) ; il est aussi celui qui joue un rôle social majeur, logeant plus de 65 % des personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ces personnes sont parfois des locataires, mais aussi des propriétaires occupants très modestes. Pour eux, la crise que nous traversons va se traduire par une réduction du pouvoir d’achat de nombreux ménages, voire par la perte d’emploi de beaucoup d’entre eux. Les impayés de loyers vont augmenter, les menaces d’expulsion se multiplier. La précarité énergétique est souvent le dénominateur commun de ces ménages, une urgence à traiter, selon Soliha (Solidaires pour l’Habitat).

Pour un « New Deal » du logement

C’est pourquoi la fédération co-présidée par Christian Nicol et dirigée par Michel Pelenc en appelle à une forme de « new deal », qui se traduirait par des « actions sociales d’urgence, de grands investissements, notamment la construction de logements ou encore l’embauche de jeunes dans des travaux d’utilité publique ». Et de souligner que la crise sanitaire commande, « pour le jour d’après, l’éradication des logements énergivores, lieux de vie des personnes les plus démunies ».

Le plan d’urgence de Soliha se décline en quatre propositions :

généraliser le dispositif «Logement d’abord » à l’ensemble des intercommunalités et changer de braquet en produisant plus de logements très sociaux et en mobilisant, à grande échelle, le parc privé à des fins sociales, notamment en triplant l’offre en intermédiation locative en cinq ans (soit passer à un parc de 200 000 logements) ;
systématiser le dispositif «Un chez-soi d’abord» de façon à ce que plus personne ne soit à la rue ;
bâtir un plan de relance sur dix ans pour en finir avec trois fléaux :
- les 3,2 millions de logements énergivores, en finançant à 100 % les projets de rénovation énergétique des ménages très modestes et en les accompagnant de A à Z pour assurer la meilleure performance énergétique des travaux entrepris ;
- les 600 000 logements insalubres, tant en milieu urbain que rural ;
- les bidonvilles, en particulier, dans les Outre-mer où 300 000 personnes sont aujourd’hui confinées.

Enfin, immédiatement, considérer les travailleurs sociaux intervenant auprès des publics comme personnel prioritaire à l’attribution de matériels de protection sanitaire et abonder les fonds de solidarité logement pour soutenir les publics les plus fragiles.

Soliha : "la crise sanitaire commande l'éradication des logements énergivores"