le 16/03/2023
Chargement
Rechercher
Thierry Laroue-Pont
BNP Paribas Real Estate
Lire le portrait
Et de quatre ! Les « Pierres d’Or » résument bien l’exceptionnel parcours de Thierry Laroue-Pont : lauréat à deux reprises dans la catégorie « Conseil » en 2000, puis 2007, il est récompensé, en 2015, de la « Pierre d’Or Manager »… pour atteindre cette fois le graal avec celle du « Professionnel de l’Année ».
Ces Trophées (attribués avec une belle régularité ) symbolisent l’itinéraire professionnel – rare – d’un « broker » devenu le patron de la structure immobilière du géant BNP Paribas,
présent dans tous les métiers et activités du secteur.
Diplômé de Sciences-Po Lyon et maîtrise de droit en poche, notre homme quitte sa ville de Chalon-sur-Saône et « monte à Paris ». Mais qu’y faire quand on n’est « ni diplômé de l’Ena ou d’HEC » se demande-t-il ? Des amis, connaissant son anglais parfait, lui donnent un bon conseil : « voit du côté de l’immobilier ». Sage recommandation qu’il va suivre et va travailler pour ou avec ces Anglo-saxons qui vont bâtir l’immobilier d’entreprise en France : ils s’appellent (entre autres) Robert Waterland, Christopher Holloway, Howard Ronson. Le voilà lancé : il débute sa carrière chez Jones Lang Wootton (aujourd’hui JLL) en 1987 où il occupe d’abord les fonctions de… consultant, de directeur associé et, enfin, d’associé européen et de directeur du département Agence France. Très vite en effet, la maison a remarqué les qualités de notre « Pierre d’Or » qui restent intactes : le goût du travail sérieux… mais la volonté de ne pas se prendre au sérieux, l’esprit d’équipe, l’humour et… l’efficacité ! Il y fait merveille et devient en quelques années un des commercialisateurs les plus en vue de la place. Forcément recherché, le voici, en 2004, chez BNP Paribas Real Estate directeur du pôle bureaux Ile-de-France. Il ne perdra pas, là non plus, de temps puisqu’en dix ans, il gravira tous les échelons de la maison que construit, avec patience et passion, le charismatique Philippe Zivkovic. En 2007 (deuxième « Pierre d’Or »), il est nommé vice- président de BNP Paribas Real Estate Advisory dont il prend, trois ans plus tard, la présidence. Mais Philippe Zivkovic, dont chacun connaît l’exigence, lui propose de devenir le « boss » de l’ensemble BNP Paribas Real Estate. C’est chose faite le 1er juillet 2014.
Et en huit ans, Thierry Laroue-Pont n’a pas chômé. Il parle avec gourmandise et ce mélange d’humour et de sérieux qui fait sa marque, de tous les métiers fédérés par la maison, un des «rares acteurs
totalement intégré à un groupe bancaire ». « Nous couvrons toute la chaîne de valeur, toutes les typologies du secteur : le logement, le tertiaire sous toutes ses formes ». Et il s’agit « d’un atout considérable en période de reconversion des actifs, comme aujourd’hui ! ». Voulez-vous des chiffres ? 5 000 collaborateurs (58 % à l’étranger), 4 métiers complémentaires. Des objectifs pour les années à venir ? « Grâce au soutien de notre actionnaire, nous visons 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2025, avec une forte progression dans la promotion (nous allons passer de 3 000 à 6 000 logements construits), développer nos positions de leader dans la transaction en France et en Allemagne, mais aussi l’asset management et j’en passe – beaucoup ! ». Sa vision ? « Nos clients attendent aujourd’hui un urbanisme plus collectif, marqué par la réversibilité, mais aussi une certaine forme de frugalité et cela, dans le tertiaire comme dans l’habitation. Il faut donc concevoir des quartiers de vie de manière globale ». Ce professionnel respecté, qui vient du conseil, répète (et on le croit) « respecter tous les métiers du secteur ». Et il affirme avec le sourire qui lui est familier : « la diversité est une force ! ». Fidèle à ses racines bourguignonnes (il retourne fréquemment dans la maison familiale, une ancienne ferme près de Beaune), il a tout de même découvert les charmes du sud, à Antibes. Père d’une jeune femme de 25 ans, Alice, dont il est extrêmement fier, il continue de pratiquer un des instruments de musique les plus difficiles : le violon ; « j’ai obtenu un 1er prix au conservatoire de Chalon » précise-t-il même avec jubilation. Jubilation : voilà un mot qui résume bien notre « Pierre d’Or ». Il aime ce qu’il fait – c’est visible – et il tient à souligner : « je m’efforce d’être bienveillant avec tous les gens que je rencontre ». Bienveillant, jubilant, performant : que demander de plus à un grand professionnel ?
Pascal Bonnefille
Les nommés :
Eric Donnet
Groupama Immobilier
Karim Habra
Ivanhoé Cambridge
Olivier Wigniolle
Icade
Dimitri Boulte
SFL
Lire le portrait
Observer, comprendre l’évolution et les changements du monde du travail, rendre les immeubles « plus désirables » afin qu’entreprises et salariés s’y sentent bien : un leitmotiv pour Dimitri Boulte, nommé directeur général à compter du 1er juillet, lauréat de la « Pierre d’Or » 2022 dans la catégorie « Manager ».
Pour le directeur général de SFL, 2021 fut, sans doute, une année idéale pour décliner cette ambition, année qu’il qualifie de « riche, marquée par des opérations
immobilières qui se sont déroulées dans la bonne humeur ». Un ingrédient qu’il estime d’autant « plus essentiel aujourd’hui, quand la situation (la crise sanitaire, Ndlr) peut créer de la souffrance et un sentiment d’isolement ». Mais 2021 a débuté, pour la SFL, par une opération prosaïque (et néanmoins majeure) de restructuration du capital. Une action « sophistiquée, qui a pris du temps car réalisée (Covid oblige) en visio » souligne Dimitri Boulte et qui marque « une étape importante dans l’histoire de la compagnie ». Cette opération de place s’est déroulée, il faut le souligner, sur des parités d’ANR. Predica détient désormais 1,2 milliard d’euros dans les actifs de SFL et pour 200 millions d’euros d’actions chez Colonial, tandis que Colonial possède aujourd’hui 98,5 % du capital de SFL. Mouvement dans le capital, mais aussi mouvement dans les actifs immobiliers sont ensuite venus marquer l’année 2021 de Dimitri Boulte, avec la réalisation de belles opérations. Deux exemples : le « 83 Marceau », immeuble qui sera occupé par Goldman Sachs et « Biome », un programme dans le 15ème arrondissement, livré en 2022. Autre sujet majeur, « Cézanne Saint-Honoré », ensemble de 10000 m2 qui sera entièrement rénové après la libération des locaux par Freshfields. Le futur immeuble est, d’ores et déjà, quasi intégralement commercialisé à trois grands clients : Wendel, le cabinet d’avocats Lacourte Raquin et Lincoln International, et à des valeurs locatives comprises entre 800 et 900 euros (HT, HC)/m2. Ces signatures sont l’illustration, selon le directeur général de SFL, que « le bureau n’est pas mort, mais que son rôle d’élément très évocateur des valeurs que doivent promouvoir les entreprises, notamment en terme de RSE, est conforté ». Il ajoute que « cela
fait dix ans que nous travaillons sur ces sujets avec un atout majeur : notre patrimoine, très parisien, que nous avons transformé et qui séduit ». Lui, qui « croit à la valeur du beau » et veut contribuer au développement de la ville des quartiers, explique que « chez SFL, les équipes ont toujours tiré une fierté de [leurs] opérations, qui sont toutes uniques, exemplaires ». Et de se féliciter de « sortir du bureau vécu uniquement comme une feuille excel, avec un coût et une économie, pour en venir à un bureau manifeste. Un fantastique défi ». Parmi les opérations qui illustrent ces propos figure, évidemment, la transformation de Louvre des Antiquaires. Ce vaste bâtiment de style Second Empire, datant de 1852, dans le quartier du Palais-Royal (1er), deviendra la Fondation Cartier (logée précédemment boulevard Raspail), « sans doute la plus importante opération privée dans Paris et pour nous, dix ans de travail intense » souligne Dimitri Boulte et la plus grande fondation d’art contemporain au monde, sur plus de 15 000 m2, dont 8 000 m2 de surface d’exposition. Le marché a, aujourd’hui, été signé avec Vinci Construction pour une livraison fin 2023 ; le bail a, lui, été signé avec Richemont-Cartier. Outre ces succès, 2021 fut aussi une belle année commerciale pour SFL, avec de nombreuses signatures et de nouveaux clients : Bryan Garnier, le PSG, qui s’installent aux Champs-Elysées ou encore Facebook, qui pérennise son implantation dans le « #Cloud ». D’autres sont à venir… Et, à la journaliste qui lui demande quel serait l’immeuble ou le bâtiment parisien qu’il rêverait de métamorphoser, la réponse de Dimitri Boulte fuse : « le Parc des Princes, un fantastique monument, un endroit fabuleux, une partie du patrimoine de Paris. Ce serait un joli défi que de transformer ce stade conçu en chaudron en gardant ses spécificités patrimoniales et en l’adaptant aux usages qui ont changé ». Transformer un chaudron, histoire de rendre Paris encore plus magique. Joli projet…
Catherine Bocquet
Les nommés :
Philippe Depoux
La Française
Antoine Derville
Colliers International France
Eric Siesse
BNP Paribas Real Estate Transaction France
François Grandvoinnet
Edmond de Rothschild REIM France
Lire le portrait
Homme discret dont le parcours, sans faute, a montré la diversité des talents et des capacités, François Grandvoinnet récolte sa première « Pierre d’Or » chez Edmond de Rothschild REIM France. A 56 ans à peine, il a en effet pratiqué beaucoup de grandes maisons où son sérieux a été apprécié. Les lecteurs et internautes d’« Immoweek » ne s’y sont pas trompés.
é à Paris, avec des racines franc-comtoises, notre « Pierre d’Or » développe tôt des « centres d’intérêt plutôt scientifiques » (il est manifestement attaché à la
raison et au raisonnement) qui le conduisent à Dauphine Finance… et à l’obtention d’un DECF (diplôme d’études comptables et financières). Un stage chez Bouygues (« ça m’a plu ») l’amène à se décider « plutôt » pour l’immobilier. Le voici chez UIC Sofal : il va y rencontrer Olivier Piani (« Pierre d’Or Manager » 2004 et 2010), ce qui n’est pas de mauvaise augure pour un parcours dans l’immobilier… Avec ses difficultés et ses moments de crise ! Il va ensuite rejoindre l’équipe d’Archon (filiale à 100 % de Goldman Sachs) qui gérait alors en France plus de quinze milliards… de francs (!) d’immobilier. « C’était une période très féconde pour moi, avec des comités rudes… et passionnants, et cette culture anglo-saxonne qui recherche systématiquement la valeur » dit-il. En 2003, changement de cap : notre future « Pierre d’Or » part en Allemagne (un nouvel eldorado ? ) pour rejoindre CBRE Global Investors. Il y réalisera « 150 millions d’euros de deals ». Mais rapidement, Christian Delaire l’appelle chez AXA Immobilier : il y restera dix-huit mois avant de rejoindre, en 2005, l’équipe (brillante) d’AEW Europe, avec Eric Donnet (« Pierre d’Or Manager » 2018). Il commente sobrement : « ce furent huit années de travail intense et d’intense satisfaction ».
A la tête de la direction de l’asset et du dévelop- pement durable, notre homme manage une petite équipe de dix personnes… et ne perd pas son temps. Aujourd’hui encore, il aime à rappeler qu’il était responsable de la supervision de plus de 12,5 milliards d’euros d’actifs. Mais, après ces huit années, nouvelle aventure, chez Aviva cette fois où il arrive en 2014. Et le bilan de ses cinq ans chez Aviva est sans appel : l’entreprise a obtenu son agrément AMF, a levé la bagatelle d’un milliard d’euros de capitaux de tiers et a lancé cinq fonds, dont trois avec des stratégies paneuropéennes. Les acquisitions pour un montant de plus de 3 milliards d’euros ont, elles, permis de doubler les actifs sous gestion ! Mais les changements au somment d’Aviva le conduisent à quitter ce « poste très intéressant » : Pierre Jacquot, président d’Edmond de Rothschild REIM lui propose alors de présider la filiale française. Il est manifestement « très heureux » dans la grande maison : rappelons qu’Edmond de Rothschild REIM (France), anciennement dénommée Cleaveland, dispose de près de 500 actifs en portefeuille, repré- sentant plus de 6 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Et notre homme regorge d’idées et de projets… rationnels bien sûr ! Ce lecteur de Giono comme d’Annie Ernaux ou d’Albert Camus se « voit toujours en mode apprenti », modestie oblige. Et cet heureux père de trois enfants, époux d’une biologiste, est un fan de montagne. Serez-vous surpris si l’on vous dit que son sport favori en montagne… c’est l’escalade ?
Pascal Bonnefille
Les nommés :
Olivier Colonna d’Istria
Socfim
Bertrand Geyer
Natixis
Ludovic Jacquot
Morgan Stanley
Laurent Dumas
Emerige
Lire le portrait
Ils sont peu nombreux ceux que la presse (en l’occurrence « Challenges ») qualifie de « promoteur le plus en vue de Paris ». Ses pairs, les lecteurs d’« Immoweek » ne sont, à l’évidence, pas loin de partager ce point de vue car Laurent Dumas, remporte cette année sa troisième « Pierre d’Or » (après celles de 2013 et 2017) sans oublier, côté résidentiel, le « Trophée Logement et Territoires du Professionnel de l’Année » en 2016. Et tous ceux qui rencontrent notre homme le confirment : un grand pro, dont le charme et la ténacité font merveille. Jusqu’à son grand œuvre, aujourd’hui inauguré : « Morland Mixité Capitale » en bord de Seine, un des projets emblématiques de « Réinventer Paris »…
Quand on se promène sur les quais de Seine (ou boulevard Morland), on ne reconnaît plus du tout la mocheté néo stalinienne qui, depuis des années, vieillissait mal à cet endroit, tant l’architecte David Chipperfield (avec CALQ Architecture) l’a sublimé, magnifié et transformé en profondeur. Certes, la vue était déjà magique quand on se risquait à rendre visite à L’Apur (Atelier Parisien d’Urbanisme, ndlr) dans les derniers étages (aux couloirs à la peinture lavasse toute brejnévienne) ou dans les locaux administratifs où des déshumidificateurs montraient les limites du fonctionnement (sans parler des fenêtres qui partaient en lambeaux…). Lorsque Emerige a gagné, il y a six ans, ce projet, le plus « lourd » et symbolique du concours Réinventer Paris, lancé par la Ville en 2014, on ne donnait pas cher de sa réussite et de son accomplissement. Il faut dire qu’il y avait du travail pour transformer la (lourde et fatiguée) bâtisse, lui attribuer une foule d’usages (bureaux, logements, crèche, marché, hôtel et on en passe !). Mais Laurent Dumas a montré, à cet égard, les qualités que chacun lui reconnaît. On se permettra un souvenir personnel : la vision du dossier de présentation dudit immeuble lors du concours. Dans la nuit, notre « Pierre d’Or » avait fait refaire le coffret lui-même contenant tous les documents. Cet homme ne laisse rien au hasard… ce que confirmera, bien volontiers, le nouveau patron opérationnel du groupe, Benoist Apparu (signalons au passage, pour s’en réjouir, qu’un ancien ministre du Logement devienne un promoteur n’a choqué personne).
On ne reviendra pas sur le parcours de ce « fils de famille », qui, à Neuilly, aurait pu se contenter d’une vie toute tracée. Pas son genre. Dans sa notice au
Who’s Who, il affirme comme seul diplôme… son bac. Et aime à rappeler sa première « vraie affaire » (à la fin des années 1980) : l’achat d’un poulailler de 200 m2 à Courbevoie, dont le site, restructuré sera revendu comme immeuble de bureaux avec une belle plus- value… On ne racontera pas davantage sa résilience face au krach qui touchera de plein fouet les marchands de biens de la Capitale. Sa réputation vient, en grande partie, de ce moment-là. Nous ne soulignerons pas non plus l’initiateur de « 1 immeuble, 1 œuvre », opération suivie par presque toute la profession et qui a permis la commande de centaines d’œuvres qui ornent, désormais, les immeubles neufs partout en France. Car ce qui fait aussi aujourd’hui la réputation – bien au-delà du monde de l’immobilier – de notre « Pierre d’Or », c’est son goût – non feint – pour l’expression artistique contemporaine, dans sa diversité et souvent même son audace. Celui que « Le Monde » a qualifié rien de moins que « l’un des mécènes les plus influents de l’art en France, profite « du moindre trou dans son emploi du temps pour visiter ateliers ou musées ». Tout visiteur de ses bureaux, de la « Villa Emerige » (qui se visite dans le 16ème arrondissement, allez-y !), découvre des œuvres de grande qualité que le président du conseil d’administration du Palais de Tokyo qu’il est devenu a lui-même choisi et qu’il aime présenter, avec gourmandise et passion, à ses visiteurs (expérience vécue par votre serviteur). C’est au Palais de Tokyo, d’ailleurs, que le lendemain de la remise de cette « Pierre d’Or » bien méritée, Charles-Henri Filippi, co-président de Lazard France, accrochera les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur sur la poitrine de Laurent Dumas. Un ruban rouge, une « Pierre d’Or », un grand œuvre inauguré, que demander de plus pour un grand professionnel ?
Pascal Bonnefille
Les nommés :
Olivier de La Roussière
Vinci Immobilier
Jean-Frédéric Heinry
Altarea Entreprise Studio
Sabine Bourrut-Lacouture Lépine
Bouygues Immobilier
Benjamin Rombaut
Strategies and Corp.
Lire le portrait
A 41 ans, Benjamin Rombaut fait partie de ceux qui parviennent à conjuguer leurs missions professionnelles à leurs passions. Directeur commercial de Strategies and Corp. la semaine, et cavalier amateur de haut niveau le week-end, Benjamin Rombaut poursuit sa carrière de conseil au grand galop.
Quand on est bien quelque part, pourquoi changer ? » explique d’emblée Benjamin Rombaut, le directeur commercial de Stra- tégies and Corp. qui a passé l’intégralité de sa carrière professionnelle au sein de la société créée par Angélique de Rougé avec Eric Lavigne, en juil- let 2000. C’est d’ailleurs à cette même date que le jeune diplômé d’un BTS professions immobilières intègre Stratégies and Corp. en tant que respon- sable des données. Celui qui n’a, à l’époque, qu’une vingtaine d’années gravit rapidement les échelons, occupant successivement les postes de consultant, puis consultant senior, avant d’être nommé direc- teur commercial en 2016. Comme il le dit lui-même, Benjamin Rombaut a mis le pied à l’étrier dans le monde immobilier « à bonne école », ce qui lui a permis de connaître « le marché, ainsi que tous les acteurs qui le composent ». Au départ, la petite entreprise Stratégies and Corp. était constituée de quatre personnes, mais elle se voyait déjà confier « de beaux dossiers, comme le siège social de Sanofi Santé France installé, à l’époque, à la Porte d’Orléans » se souvient Benjamin Rombaut. Aujourd’hui en charge des départements conseil utilisateur, mais aussi conseil investissements, Benjamin Rombaut se dit toujours autant intéressé par ses missions. « J’ai déjà été démarché, mais je n’ai jamais souhaité partir » confie celui pour qui l’ambiance familiale de Stratégies and Corp. constitue une vraie force. Car « malgré » son développement, la société de conseil a su garder «un esprit d’équipe dans lequel chacun peut s’appuyer sur les compétences de l’autre » insiste le directeur commercial. Autre atout de la société : la diversité des dossiers qu’elle traite. «J’ai la chance de travailler sur des opérations très variées et toujours très enrichissantes » témoigne notre « Pierre d’Or ». Parmi elles, le dossier du siège social de Perial, mené de bout en bout, avec Gecina puis finalement Lasalle pour la revente. Autres dossiers remarquables : celui de la vente croisée
entre AG2R La Mondiale et le RSI (l’actuelle Sécurité Sociale des Indépendants) ou encore la confiance renouvelée de Sephora que Strategies and Corp. avait installé dans son nouveau siège en 2017. «Je suis très content des dossiers sur lesquels je travaille, surtout lorsque nous menons les opérations de bout en bout » poursuit le jeune professionnel qui accorde, par ailleurs, une grande importance à la qualité des liens qu’il entretient avec tous ses interlocuteurs : partenaires, clients, mais aussi collaborateurs. « Entre les démarches pour trouver, restructurer, louer ou revendre des actifs immobiliers de qualité, nous avons la chance d’interagir avec de nombreux acteurs » indique- t-il. Lorsqu’il regarde dans le viseur, Benjamin Rombaut se dit qu’il a eu beaucoup de chance d’apprendre le métier avec les équipes de Strategies and Corp. et, notamment, avec Angélique de Rougé, la présidente, qui a su « lui faire confiance durant toutes ces années ».
Si Benjamin Rombaut assure avec enthousiasme et professionnalisme ses missions de conseil, c’est aussi parce qu’il est parvenu à trouver un équilibre entre son travail et sa passion pour l’équitation. En plus de poursuivre les concours hippiques en saut d’obstacles, le cavalier confirmé a racheté en 2020 le Poney Club du Parc, à Maisons-Lafitte, ville où il réside. « J’ai réalisé un rêve en acquérant ce poney club » confie ce cavalier émérite, heureux de constater qu’il n’a pas eu de mal à transmettre sa passion à ses trois filles âgées de dix, huit et trois ans. Une passion transmise à ses enfants donc, mais aussi à un public qui n’a pas toujours accès au monde équestre. En effet, le Mansonnier a mis en place « Les sourires de Pégase », une opération qui permet aux personnes âgées et aux enfants les plus démunis de découvrir les activités d’un poney club. Un concept qui lui tient à cœur et qu’il décline aussi avec l’Institut Gustave Roussy. Ses nouveaux projets ? « Conjuguer mes deux passions » répond Benjamin Rombaut. Une « Pierre d’Or » en poche !
Pauline Riglet
Les nommés :
Jean-Laurent de La Prade
BNP Paribas Real Estate Transaction France
Nicolas Verdillon
CBRE France
Stephan von Barczy
JLL
Laétitia Trèves
Primonial REIM
Lire le portrait
Depuis dix ans chez Primonial REIM, Laétitia Trèves est aujourd’hui une femme épanouie, heureuse maman de deux garçons, aimant le sport et les voyages, se livrant peu, mais juste assez pour savoir que le respect de la parole donnée est pour notre lauréate une valeur trop importante pour l’enfreindre…
Primonial REIM affiche aujourd’hui plus de 30 milliards d’euros d’encours, soit plus de 1 400 immeubles et emploie 400 collaborateurs dans quatre pays euro-
péens. Des chiffres qui en disent long lorsque l’on sait qu’il y a dix ans, seules cinq personnes, dont Laurent Fléchet et Grégory Frapet, décidaient de se lancer dans la gestion de placements immobiliers… Mais revenons à notre « Pierre d’Or », puisqu’il s’agit là d’un véritable plébiscite. « 2021 a été une très bonne année, avec plus de trois milliards d’eu- ros d’investissements dans les différents secteurs d’activité que sont le bureau, la santé, le commerce, la logistique du dernier kilomètre ou encore « l’hospitality », avec les hôtels et les campings » entame, tout de go, Laétitia Trèves qui met en avant les opérations les plus emblématiques de l’année venant de s’écouler.
Quelques exemples ? Pour commencer et la dernière en date (au moment de l’interview, en décembre 2021, ndlr) : l’acquisition d’un portefeuille de 33 Ephad situés dans toute la France pour 550 millions d’euros et, en novembre dernier, celle en « sale and lease back » d’un portefeuille de trois cliniques également dans l’Hexagone, ce qui porte à plus d’un milliard d’euros les investissements réalisés en immobilier de santé. Côté bureaux, on citera l’acquisition de l’ensemble « Window », à La Défense, auprès d’Oxford Properties, pour 500 millions d’euros ; l’immeuble « Influence », auprès de Tishman Speyer ou encore l’immeuble « Shift », auprès d’URW avec La Française et EDF Invest en tout début de l’année dernière. Dans le secteur du résidentiel, le pari de se développer qu’avait appelé de ses vœux, l’an passé, notre lauréate, est coché, puisque 500 millions d’euros d’investissements ont déjà été enregistrés en 2021 et ce n’est pas fini !
Cependant, la directrice des investissements de Primonial REIM sait bien que le marché se tend : « nous vivons actuellement une période complexe et tous nos fondamentaux sont mis à plat. Il faut repenser autrement notre façon d’appréhender l’immobilier » analyse-t-elle. Alors, pour ce faire, avec son équipe qu’elle ne cesse de mettre en avant et qu’elle qualifie de « formidable », elle se tourne vers la multiplication des partenariats avec des opérateurs « sachants », comme elle aime à le dire, à l’image de celui réalisé sur l’hôtellerie avec Dominique Ozanne, président d’Hova Hospitality ou encore vers le marché européen en élargissant les territoires. « Anticiper les besoins de demain » est son leitmotiv et « comprendre et s’adapter », son moteur qu’elle définit comme étant « la clé du succès », tout en ajoutant : « il faut innover et être créatifs dans notre façon d’investir ».
Côté « loisirs », « Le Soleil des Scorta » de Laurent Gaudé est son livre fétiche. Il raconte le destin terrible de la vie d’une famille sur plusieurs générations, dans un petit village au sud de l’Italie, dans la région des Pouilles.
Celle qui a obtenu le prix du « Jeune Pro » aux « Pierres d’Or » 2014 a fait, depuis, bien du chemin et son destin à elle est plutôt rassurant ! Ses valeurs ? « Le respect, la franchise et la confiance » pour avancer sereinement. Elle attache également une grande importance à la parité, raison pour laquelle Laétitia Trèves a signé, au Simi 2021 et au côté de Grégory Frapet, la charte d’engagement en faveur de la parité et de l’égalité professionnelle femmes- hommes en entreprise, initiée par le Cercle des Femmes de l’Immobilier dont elle fait partie. Une raison de plus, certainement, pour tous les lecteurs d’« Immoweek », de décerner cette « Pierre d’Or » à une « pro » de grande classe…
Valérie Garnier
Les nommés :
Laurence Dumas
Aéma Reim
Philippe Joland
Tishman Speyer
Raphaël Raingold
GCI (Générale Continentale Investissements)
Flora Mégret
Schneider Electric
Lire le portrait
« Je suis tout sauf la simple gestionnaire d’un portefeuille ! » Directrice du « real estate » chez Schneider Electric, « je suis en charge de la transformation de tous les actifs immobiliers » dit-elle. Vendre des usines, en aménager d’autres, louer des bureaux ou résilier des contrats, regrouper des sites, la vie professionnelle de Flora Mégret n’a rien d’immobile…
Schneider Electric n’est pas la vieille dame que ces presque deux siècles d’existence pourraient laisser penser. Née aciériste au Creusot, fournisseur de rails de chemins de
fer, de tôles navales ou des canons de l’armement, Schneider en devenant « Electric » est désormais une multinationale d’origine française, numéro un mondial des solutions numériques et des automatisations pour l’efficacité énergétique et la durabilité. Des « solutions numériques » (mais quelle belle appellation !… Que faites-vous dans la vie ? Je vends des solutions…) destinées à optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments publics, industriels ou particuliers, un positionnement formidablement payant à l’heure où les grandes entreprises comme les collectivités doivent mettre en œuvre les engagements climatiques un peu partout dans le monde, quelles que soient les couleurs politiques des dirigeants et la nature des régimes des cent pays d’implantation du groupe. Un positionnement gagnant qui place également la directrice de l’immobilier de Schneider Electric dans une position singulière. « Quand on loue des bâtiments, on exige qu’ils soient équipés Schneider… On est aussi et systématiquement prescripteur de nos produits et de nos services… Du coup, non seulement on donne notre avis aux commerciaux du groupe sur les nouveaux produits, mais nous sommes sollicités de plus en plus en amont de leur conception et de leur mise au point … ».
Distinguée par ses pairs et nommée dans la catégorie « Utilisateur » des « Pierres d’Or », Flora Mégret est donc à la fois cliente et prescriptrice des « solutions numériques SE ». L’ingénieure diplômée de Centrale Nantes en 1996 se voue autant à la technicité et à la R&D de son entreprise (elle a effectué son premier stage sortie d’école à la recherche sur les nanocristaux à l’université anglophone McGill de Montréal) qu’à la conception d’immeubles et à leur exploitation sur le temps long.
En témoigne le partenariat signé avec Icade et portant sur le pilotage énergétique des bâtiments tertiaires, mais également sur ceux dédiés à la santé et, plus globalement, aux générations nouvelles de logements connectés.
« J’ai vécu avec nos équipes six mois assez intenses de mise au point pour faire du digital un outil d’étude à la disposition des services d’audit, un outil de la performance ». Et un outil qui permet au partenaire Icade d’intervenir sur toute la chaîne de création de valeur du secteur immobilier.
Un partenariat franco-français qui n’a pas échappé au reste du monde, en tous cas pas aux participants du Forum économique de Davos en janvier 2021, au cours duquel le cabinet Corporate Knights a élu Schneider Electric, « Entreprise la plus durable du monde », dans un classement qui fait référence depuis quinze ans dans le monde des affaires. Schneider Electric se hisse en tête des entreprises innovantes pour l’alignement de sa politique environnementale et sociale sur les Objectifs de Développement Durable, les fameux ODD définis par les Nations Unies. Rien que çà, cocorico !
« L’immobilier change », enregistre calmement, comme si les choses allaient de soi, Flora Mégret, qui voit là la reconnaissance d’un métier qu’elle pratique avec passion depuis 25 ans.
« La même année, ma nomination aux « Pierres d’Or » est une grande première pour moi » précise cette grande professionnelle, engagée depuis 15 ans auprès de ses collègues, concurrents et amis au sein de l’Adi, et également au sein de l’Afilog, où l’on nous dit qu’elle n’est pas pour rien dans la mise au point du référentiel HQE des plateformes logistiques. L’immobilier change, en effet, et Flora Mégret y est sûrement pour quelque chose. Sans doute, l’une des raisons pour lesquelles elle a été élue « Pierre d’Or » dans sa catégorie…
Brice Lefranc
Les nommés :
Eric Costa
Citynove AM – Groupe Galeries Lafayette
Michel Van Den Berghe
Campus Cyber
Nathalie Bardin
Altarea
Lire le portrait
« Une très grande année pour Altarea ! On a fini 2021 en beauté : inauguration de la nouvelle gare Montparnasse fin septembre, puis celle du nouveau siège d’Orange, à Issy-les-Moulineaux, une semaine après. En octobre, c’était l’inauguration du Cœur de Quartier Montaudran, à Toulouse et, cerise sur le gâteau, le groupe était élu en novembre, Champion du climat toutes catégories par la revue “Challenges” ! », s’exclame Nathalie Bardin, plébiscitée par les lecteurs d’« Immoweek » pour ces « Pierres d’Or » 2022…
Nathalie Bardin épouse légitimement la fierté de son entreprise. Entrée en 2006 pour prendre la direction de la communication, elle a élargi le périmètre
de sa direction marketing à l’innovation et à la RSE à partir de 2015. Une fidélité au « premier développeur immobilier de France », tout juste marquée par un pas de côté de deux années chez Gecina (2014 et 2015). « Alain Taravella, le grand patron soi-même, m’a rappelée. On ne peut pas lui dire non … ».
Avec cette bosseuse qui possède ses dossiers sur le bout des doigts et a développé l’art de les présenter – la communication est un métier –, la RSE n’a rien de nébuleux. « Mon job, c’est de faire évoluer les marques du groupe, de m’assurer que les enjeux de la RSE, la responsabilité sociétale autant que sociale de l’entreprise sont mis en oeuvre concrètement par chacune de nos marques ». Comprendre que cette responsabilité ne se divise pas, qu’une RSE orientée client qui ne profiterait pas aux personnels de l’entreprise n’aurait pas de sens.
« Nous avons réduit de 80 % notre bilan carbone et de 60 % notre consommation d’énergie. Nous avons été un des premiers acteurs à se préoccuper du thème de la santé dans les logements. On sait aujourd’hui que la santé au sens où l’entend l’OMS, c’est-à-dire un état complet de bien-être, est une préoccupation que nos clients rangent désormais au même rang que le prix ou la localisation ».
Et l’experte en relation client qu’est devenue Nathalie Bardin de rappeler que la crise sanitaire a exacerbé les transformations de fond, aussi bien du côté des consommateurs que des collaborateurs.
« Je suis devenue une développeuse, j’aime changer les choses. Le temps de l’exclusive culture patrimoniale est en train de passer, on peut être innovant et inclusif ».
Sur ces thèmes qui ressortent d’abord de convic- tions personnelles, comment peut-on conseiller
son président ? « Il faut conserver son indépendance d’esprit et oser être disruptif ! Alain Taravella n’aime pas la pensée unique… Comment je peux porter mes convictions au sein de mon entreprise ? En proposant mes idées et en embarquant les équipes »…
Dans une vie antérieure à l’immobilier, tout de suite après les études (DESS en Sorbonne, puis Master of Science décroché à l’université californienne de San Diego), Nathalie Bardin a exercé pendant quinze ans en agence un premier métier : le conseil en communication finance et corporate.
Cette femme de la mesure, dans tous les sens du terme, sait aussi parler chiffres et sa culture « comfi » lui valut de travailler sur la récente augmentation de capital d’Altarea. Sa façon à elle de joindre au besoin de fonds propres la dimension extra financière, la création de valeur immatérielle. « La création de valeur verte est un levier de changement. Nous avons lancé une première émission obligataire verte pour Cap 3000, le centre commercial de Saint-Laurent-du-Var. En interne, nos collaborateurs sont invités à intégrer quatre critères dans le calcul de leur intéressement, les 4 C : climat, client, collaborateur, collectif. Tout est lié… interne et externe… On crée de la ville, c’est une responsabilité incroyable de réconcilier les Francais avec leur habitat, avec leur ville ».
Depuis que nous nous sommes entretenus avec Nathalie Bardin, le cabinet HCG pour Human Consulting Group, qui établit chaque année le classement des 200 champions de la création de valeur par le développement du capital client, a classé Altarea au 2ème rang des entreprises françaises. Juste derrière Century 21 et devant Monoprix ! Notons qu’avec Nexity en 7ème position, l’immobilier positionne trois champions parmi les dix premiers.
Ce qui, on peut l’écrire, ne nous a pas surpris. Ni d’ailleurs son élection par nos lecteurs !
Brice Lefranc
Les nommés :
Sabine Desnault
Gecina
Anne Keusch
Groupama Immobilier
Virginie Wallut
La Française
Mai-Lan de Marcilly
KKR
Lire le portrait
Aujourd’hui, Mai-Lan de Marcilly partage ses semaines entre ses deux petites filles et son mari installés à Londres, mais aussi avec ses équipes basées dans les bureaux de KKR à Paris. Loin d’être tiraillée, la jeune directrice « real estate private equity » de KKR s’épanouit, au contraire, à travers sa vie londonienne et ses missions parisiennes qu’elle axe, avant tout, sur l’aspect humain.
Mai-Lan de Marcilly est issue d’une famille métissée aux origines diverses allant du Vietnam à la France en passant par l’Europe de l’Est ou encore
la péninsule ibérique et le Maghreb. Après avoir obtenu son diplôme de l’Essec, la jeune femme se spécialise assez vite dans le secteur immobilier. Intéressée par la finance notamment, elle débute sa carrière en 2009 au poste d’analyste au sein de LaSalle Investment Management puis, de 2010 à 2013, en tant qu’analyste acquisitions pour le compte de PGIM Real Estate. En 2013, Mai-Lan de Marcilly intègre le fonds d’investissement KKR qui tourne alors sa stratégie vers le marché français. « J’ai toujours choisi mes responsables avant de choisir mes sociétés » explique Mai-Lan de Marcilly selon qui « le contexte humain » est essentiel pour avancer et s’épanouir dans son métier. « J’ai eu beaucoup de mentors qui m’ont conseillée et transmis leur passion tout au long de mon parcours professionnel » se souvient-elle. Une reconnaissance envers ses pairs qui explique, sans doute, l’importance qu’elle accorde aujourd’hui à la notion d’intégration, de transmission, mais aussi de modèles. « L’avenir tient, notamment, à la formation des jeunes recrues. Je pense que c’est important de leur montrer ce qu’il est possible de faire dans ce milieu et ce, peu importe son âge, son sexe, ses origines ou encore son lieu de résidence ! » insiste-t-elle. Transmission ou non d’ailleurs, Mai-Lan de Marcilly fait partie de celles et ceux pour qui la culture d’équipe est primordiale. « Au début de la crise sanitaire, j’ai eu la chance de pouvoir voyager pour le travail et je me suis vite rendue compte que c’était fondamental d’avoir une équipe sur laquelle on pouvait compter » témoigne-t-elle.
Au-delà des équipes « sachantes » et « passionnées » qui l’entourent, ce sont aussi les dossiers et les
projets d’investissement immobilier sur le marché français qui l’animent au quotidien. Ce qui lui plaît particulièrement dans ce secteur d’activité ? « La connexion au produit, le rôle de fiduciaire, mais aussi les responsabilités depuis l’acquisition jusqu’à la revente » répond celle qui se considère d’ailleurs « comme un investisseur et non comme un acquéreur ». Parmi les aspects que Mai-Lan de Marcilly estime importants dans son métier : « l’honnêteté intellec- tuelle » et « l’ouverture d’esprit ». Et entre Paris et Londres, la jeune directrice y trouve son compte. « Ce sont deux villes très différentes et c’est enri- chissant de vivre ces deux cultures au quotidien, que ce soit au niveau professionnel comme personnel » explique la jeune directrice investissement qui semble ainsi avoir trouvé « le juste équilibre ». Et si Mai-Lan de Marcilly a décidé de prendre ce poste à Paris, c’est aussi parce que ses missions lui permettaient de « s’ancrer davantage dans le marché français », un marché qui lui tient « à cœur ». Autre axe de travail sur lequel elle insiste : la volonté de KKR de s’inscrire sur le long terme dans le marché français. « D’un point de vue business, nous avons déjà investi dans différents secteurs français avec une dynamique « macro ». Depuis, la tendance s’est accélérée, ce qui nous a permis de construire une base solide » explique la directrice «real estate private equity » de KKR. Et côté perspectives ? « Aujourd’hui, nous investissons, notamment, des capitaux « value add » en France et avons finalisé la levée de notre deuxième fonds européen, REPE II, à l’été 2021 à hauteur de 2,2 milliards de dollars » répond-elle, avant d’annoncer par la même occasion que «KKR compte bientôt élargir son spectre d’investissement en Europe qui intégrera des opportunités “core +” ». De quoi encore étoffer la vie déjà bien remplie de cette jeune lauréate…
Pauline Riglet
Les nommés :
Malo Carof
Ivanhoé Cambridge
Eliane Lugassy
Witco (ex MonBuilding)
Marine Teyssandier
Altarea
Keïko
AXA Investment/Sefri-Cime
Lire le portrait
Pourquoi avoir choisi ce nom de « Keïko » ? Les samouraïs portaient cette carapace, faite de petites pièces de cuir disposées en écailles. L’immeuble de bureaux conçu par Sefri-Cime présidé par l’emblématique Claude Cagol, reprend cette disposition en écailles pour la mise en place des panneaux de verre qui habillent sa façade.
L’architecture doit transcender les contraintes RSE » explique Daniel Calori, le directeur général délégué de Sefri-Cime
pour l’immobilier d’entreprise.
« Le traitement en sérigraphie du verre des façades, qui a donné lieu à la construction sur un autre terrain d’un prototype pour tester les effets d’aspects et de lumière, joue sur des dégradés de couleur, du blanc au bleu, dont l’aspect changera au gré de l’ensoleillement » précise Clément Thierry, directeur de programmes chez Sefri-Cime. La diversité d’intensité des points de sérigraphie, qui varient donc du blanc au bleu, confère à la fois la qualité de protection solaire et un traitement esthétique. Ce choix évite le recours à la pose d’une double peau ou à l’installation de brises soleil extérieurs, sans nuire à l’éclairage des plateaux. De l’extérieur, la façade semble opaque alors que de l’intérieur, il n’en est rien. La mise au point du prototype a été réalisée en concertation avec le futur utilisateur et la ville d’Issy-les-Moulineaux. Cet aspect de patchwork laisse penser à une toile de Mondrian.
Autre originalité : alors que les lignes habituelles des bureaux soulignent le nombre de plateaux, la façade de « Keïko » ne laisse pas entrevoir les lignes d’étage.
Le point de départ était exigeant : une parcelle à la configuration délicate, à proximité d’un autre immeuble de bureau, mais située sur un empla- cement de choix, à proximité immédiate de la gare du RER d’Issy-Val de Seine et, surtout, un posi- tionnement en Front de Seine face au pont d’Issy- les-Moulineaux et au parc de l’île Saint-Germain. La vue sur la Seine y sera imprenable.
Sefri-Cime a su trouver une configuration qui se positionne autour d’une place qui dégage le volume de l’immeuble voisin, avec une façade élancée, en lignes surplombant le sol.
En sortant de l’unique batterie d’ascenseurs, le visi- teur aura immédiatement une vue sur l’extérieur, grâce à la configuration des plateaux en ailes de papillon autour du noyau central. Cet atout résulte du dessin de plateau, resserré au centre, qui permet
en outre à la totalité des espaces de travail d’être en premier jour. Cette disposition permet aussi au visiteur de se repérer instantanément dans l’immeuble.
Autre innovation, l’usage des escaliers. Le recours aux ascenseurs ne sera pas systématique car les volées d’escalier sont positionnées de telle sorte qu’elles bénéficient d’un éclairage naturel. L’utilisateur pourra alors volontiers les emprunter de préférence aux ascenseurs. Cette faculté d’usage des escaliers éclairés de la lumière du jour renouvelle totalement la manière de se déplacer dans le bâtiment et permet d’abandonner le triste escalier de secours au centre d’un immeuble de grande hauteur traditionnel.
Finie l’époque des salles de restaurants confinées en sous-sol, voici celle des salles de restauration au sommet : les deux derniers niveaux de « Keïko » sont dédiés à la restauration et au fitness, et la vue, exceptionnelle, y sera accessible à tous. L’emplacement du working café, au rez-de- chaussée, permet un accès direct au parvis qui est desservi par la passerelle piétonne, reliée au quai de Seine.
C’est début 2024 que Laurence Dumas, pour Aéma REIM, pourra prendre livraison de « Keïko » (voir son portrait en page 56), comme propriétaire et utilisateur, marquant la fin de la vente en l’état futur d’achèvement initiée par AXA, propriétaire initial. Les bureaux se répartiront sur 14 étages. L’immeuble IGH, culminant à 70 mètres de hauteur, se déployant sur 26 100 m2, sera multi certifié. Tant pour ses performances (HQE « Excellent » et BREEAM), mais aussi pour sa qualité de vie (« Ready to Osmoz ») et sa facilité d’usage numérique (WiredScore niveau « Platinium »). « Keïko » disposera, par ailleurs, d’un parking avec 200 places véhicules, 115 empla- cements motos, ainsi qu’un espace vélos. L’immeuble a été dessiné par l’architecte Françoise Raynaud, de l’agence Loci Anima. « Keïko » est la dernière pièce à l’édifice de la Zac portée par Seine Ouest Aménagement ; nul doute qu’André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux, appréciera cet ensemble, désormais « Pierre d’Or », qui marquera son entrée de ville en venant de Boulogne !
Bertrand Desjuzeur
Les nommés :
Palmarès
le 16/03/2023
Sur le logement, le gouvernement fait consensus… contre lui.
Réunis à l’occasion d’une table ronde au Mipim, Véronique Bédague (Nexity), Emmanuelle Cosse (Union Sociale pour l’Habitat) et Cédric Van Styvendael (maire de Villeurbanne) n’ont pas eu de mots assez durs pour fustiger la politique, ou plutôt la non-politique, conduite sur le front du logement par l’exécutif. Peu importent les tendances politiques, les orientations idéologiques et philosophiques des uns et des autres, les conclusions sont similaires. Déni, inaction, immobilisme, désintérêt, dédain, irresponsabilité… Autant de griefs à l’endroit d’un pouvoir jugé hors-sol et (du moins sur le thème du logement) anti-social. Olivier Klein, l’actuel titulaire du portefeuille, a pris la parole en préambule… et en visioconférence. Il a fait – logiquement – preuve de volontarisme, expliqué qu’il finirait par trouver une oreille attentive de la part de la Première ministre et du Président de la République. Les acteurs cités plus haut n’ont pas directement orienté leurs flèches contre lui, louant sa connaissance du terrain en tant qu’élu local et sa pugnacité pour faire avancer les dossiers. Mais ont, néanmoins, émis des réserves quant à sa capacité à infléchir la politique gouvernementale, à réussir là où ses prédécesseurs à ce poste ont manifestement échoué.
« J’ai l’impression que le gouvernement n’a pas conscience de ce qui est en train de se passer dans le pays » a déploré Véronique Bédague. Emmanuelle Cosse lui a embrayé le pas : « je suis sidérée que le logement ne soit pas érigé comme une priorité, car même d’un point de vue économique, c’est un énorme manque à gagner. L’Etat ne fait que colmater les brèches, n’agit que par à-coups, n’a aucune vision stratégique ». Sur un front plus politique, elle a évoqué la houleuse réforme des retraites, qui fait tant débat aussi bien à l’Assemblée nationale que dans la rue, mais aussi l’ancien mouvement des Gilets jaunes, comme autant de symptômes pas entièrement décorrélés des questions liées au logement (pénurie, hausse de la taxe foncière…). De son côté, l’édile de Villeurbanne a chiffré à 190 milliards d’euros le coût du mal-logement en Europe et a tenté d’expliquer l’immobilisme des différents gouvernements constitués par Emmanuel Macron depuis son accession au pouvoir en 2017 par une approche philosophique qui se distinguerait de celle de ses prédécesseurs : « nous voyons bien que le Président de la République est un adepte de la mobilité, qu’il n’est pas un fan absolu de la propriété, de la pierre, synonyme d’immobilisme et d’adaptation moindre aux nouvelles réalités économiques et professionnelles qu’il appelle de ses vœux en France ». Le terme de « bombe sociale » a été maintes fois répété, asséné tel un mantra, par Olivier Klein lui-même en préambule de la conférence. Des mots, encore des mots pour Emmanuelle Cosse qui, en plus des slogans parfois un peu faciles, souhaite voir mises en place de véritables actions pour remédier à ce constat sur lequel tout le monde s’accorde. Chiche ?
Chargement
Chargement
Page 0 /
Zoom 1
Vous devez être connecté pour télécharger le magazine