Votre groupe a indiqué son intention de lancer de nouveaux produits. Pouvez-vous préciser ?

Georges Rocchietta : précédemment, nous avions des métiers qui se juxtaposaient ; dorénavant, nous sommes sur un modèle d’un seul et même métier qui a trait à la gestion d’actifs, de fonds et d’opérations de développement. Ce qui signifie que les métiers de fabrication de produits d’investissements directs, comme les SCPI, sont tous regroupés au sein d’une même activité de prestations de services. Ils vont faire partie des produits que l’on va proposer à nos clients particuliers et professionnels. Parmi les produits d’investissement, nous trouvons des activités de promotion. Nous avons aussi des produits thématiques, par exemple sur les SCPI, où l’on va lancer un produit sur le segment de la santé ; nous avons ensuite des produits destinés à des investisseurs qualifiés dans le domaine de l’hôtellerie. Enfin, sur la partie développement, nous allons créer des véhicules qui vont s’investir dans des opérations de promotion dédiées à des professionnels. D’une manière générale, nous élargissons nos gammes de produits et rendons commercialisables auprès d’investisseurs professionnels des fonds de développement de promotion.

Vous indiquez également vouloir accélérer votre présence en Europe. Où exactement ?

GR : nous sommes présents sur le territoire européen depuis trois-quatre ans, sur lequel nous possédons une centaine de millions d’euros d’actifs. Nous intervenons en Europe au travers de deux SCPI : Epargne Pierre Europe que l’on a créé il y a un peu moins d’un an et qui collecte de l’argent auprès de particuliers via des réseaux de conseillers en gestion de patrimoine ; une autre créée en collaboration avec AXA il y a de cela quelques années, MyShare SCPI, qui a pour vocation d’investir en France et à l’étranger. Nous avons déjà investi, par l’intermédiaire de nos SCPI, en Espagne et aux Pays-Bas ; nous nous renseignons actuellement sur l’Irlande et l’Allemagne.

Quelles sont vos perspectives, notamment en ce qui concerne l’optimisation de votre modèle, ainsi que votre digitalisation ?

GR : nous avons une filiale, Fundimmo, qui réalise du financement participatif et qui dispose d’une grosse plateforme tech ; sa vocation est de fabriquer des produits de dettes distribués grâce à la tech, à la fois auprès d’une clientèle de particuliers, mais aussi de conseillers en gestion de patrimoine. Il faut avoir en tête que nous avons des activités sur la gestion de produits pour les particuliers très granulaires (65 000 particuliers gérés et 55 000 clients sur les SCPI). Nous avons 1 300 locataires, 900 actifs ; cette granularité constitue la force du groupe.

Vous avez indiqué vouloir réduire de 50 % la dette consolidée d’Atland d’ici 2026. Comment cette ambition peut-elle se traduire ?

GR : nous sommes sortis du modèle de la foncière début 2022 après avoir acté la fin du régime Siic (créé en France en 2003, il constituait un régime fiscal spécifique améliorant mécaniquement le rendement touché par les actionnaires des foncières cotées, dopant ainsi leur croissance). Nous avons vendu l’essentiel de nos actifs au cours des trois dernières années ; si l’essentiel avait déjà été revendu au 31 décembre 2021, il nous reste quelques actifs que l’on va arbitrer cette année et l’année prochaine. Une grande partie de notre désendettement provient de la cession de ces actifs qui eux-mêmes sont détenteurs de dette bancaire. Notre modèle futur va moins nécessiter de dette dite « corporate », mais plutôt de la dette sur des véhicules que l’on va monter et pour lesquels nous serons co-investisseurs. Notre modèle sera moins intense capitalistiquement et nécessitera moins de financements bancaires…

Vous tablez aussi sur un rendement sur fonds propres supérieur à 10 %. Est-ce bien cela ?

Antoine Onfray : nous allons réinvestir la majorité de nos fonds propres dans notre stratégie, celle-là même qui se décline en différents produits et pour lesquels nous avons des velléités d’obtenir un retour sur fonds propres d’une dizaine de pourcents par an d’ici 2028. Nos clients institutionnels et les fonds de développement auront un taux de rendement supérieur à celui des SCPI, avec un objectif de dépasser les 10 % de taux de rendement.

Pour conclure, vous souhaitez que votre marge sur honoraire dépasse les 30 % en 2028. Comment comptez-vous vous y prendre ?

AO : avec cette transformation au fil de l’eau que nous avons amorcée, nos revenus vont devenir des honoraires, que ce soient des commissions de souscription ou de gestion, des frais de développement ou autres commissions et honoraires équivalents sur des opérations de développement. Nous comptons ainsi atteindre une rentabilité que l’on définit en marge sur honoraires ; ces 30 % sont une moyenne entre les deux grands sous-jacents que l’on va être amenés à pratiquer : la gestion d’actifs et la gestion d’opérations de développement.

Georges Rocchietta et Antoine Onfray (Atland) : "nous sommes entrés dans un processus de désendettement !"