Le marché du neuf clôture l’année 2022 avec un volume dépassant les 3 milliards d’euros, portant sa part à 54 % du volume d’investissement total. « Cette tendance est en majorité soutenue par la mise en œuvre de la loi Climat et Résilience, mais également par l’intégration de critères ESG chez une majorité d’investisseurs » analyse Ikory.

La fin d’année a été, toutefois, marquée par un ralentissement des investissements dans le neuf. En Ile-de-France, la Capem estime un repli des ventes en bloc de plus de 33 % par rapport 2021. « Les promoteurs sont pris en étau entre une hausse des coûts de construction et une pression sur les prix de sortie déstabilisant la synergie entre vendeurs et acquéreurs » juge le groupe. Un équilibrage de ces paramètres sera nécessaire en 2023 pour relancer l’activité de ce segment…

Les ventes en bloc marquent le pas

Après une année record en 2021 avec plus de 7,3 milliards d’euros investis en résidentiel, l’activité du marché des ventes en bloc s’est ralentie en 2022 pour se stabiliser à un volume de 5,6 milliards, représentant une baisse de 23 % par rapport à 2021. Ce volume demeure toutefois supérieur de 9 % à la moyenne quinquennale. Ces performances sont marquées par la transaction entre CDC Habitat et CNP du portefeuille Lamartine pour une valeur d’environ 2,4 milliards d’euros.

L’immobilier géré, la valeur sûre ?

L’immobilier géré clôture l’année avec un volume de plus de 1,3 milliard d’euros, soit 24 % du volume total investi et une hausse de 27 % par rapport à 2021. Les résidences seniors représentent 44 % du volume du géré. Le coliving, dernier du classement, semble souffrir d’une « pénurie d’opportunités, mais également d’un manque de maturité ne permettant pas de satisfaire l’ensemble des investisseurs ».

Malgré la résilience de l’immobilier résidentiel, les difficultés amenées par la crise économique ont eu un impact sur les volumes investis. A ces difficultés s’est ajoutée la hausse des coûts de construction pour les produits neufs, forçant les promoteurs à revoir leur copie. Certains sont contraints de réviser leurs marges à la baisse et de décaler ou abandonner les projets les moins rentables. Dans le segment résidentiel, la volonté d’investir demeure toutefois conséquente. « Une nouvelle entente entre vendeurs et acquéreurs permettrait de maintenir les volumes sur l’année 2023 et retrouver la dynamique des années passées » conclut Ikory.

En parallèle, l’immobilier tertiaire affiche une stabilité des volumes en raison des bonnes performances du commerce. En 2022, la part du résidentiel se positionne à 18 % du volume total des investissements (résidentiel + tertiaire) en France. « Ces résultats confirment l’attentisme palpable des investisseurs en cette fin d’année 2022 qui, en raison du décalage entre remontée des taux de financement et ajustement des prix, ont décidé de reporter ou de suspendre leurs investissements » estime Ikory.

Ikory : une année 2022 marquée par un ralentissement des investissements dans le neuf