Cette très bonne entame d’année s’explique en partie par la finalisation d’opérations initiées depuis de longs mois, lorsque le contexte global était plus favorable. Elle ne prend donc pas en compte la dégradation du climat économique actuellement à l’œuvre, avec une forte remontée des taux d’intérêt, ainsi que le resserrement des conditions de financement.

A propos de la répartition géographique des opérations, « la région parisienne a retrouvé un peu de sa superbe au deuxième trimestre, voyant sa part passer de 62 % des volumes investis en France à la fin du mois de mars à près des deux tiers à la fin du mois de juin. Celle-ci était toutefois de 75 %, en moyenne, lors des cinq années ayant précédé la crise sanitaire » analyse David Bourla.

Les bureaux en tête

La répartition entre actifs de bureaux, de commerces et industriels reste toujours à l’avantage des bureaux, même si la domination de ces derniers est moins prononcée. « Ils ne sont plus ultra dominants et l’activité est mieux répartie avec les autres classes d’actifs » précise David Bourla. Sur l’ensemble du premier semestre 2022, 6,1 milliards d’euros ont été investis (2,7 milliards au premier trimestre et 3,4 au second), soit une légère hausse de 2 % par rapport au premier trimestre 2021, mais une baisse de 5 % par rapport à la moyenne décennale, et même de 16 % si l’on se réfère aux cinq années ayant précédé la crise sanitaire. A l’issue des six premiers mois de l’année, les bureaux n’ont représenté « que » 55 % des sommes investies sur le marché français de l’investissement en immobilier d’entreprise, contre 70 % en moyenne depuis dix ans.

Il existe une forte asymétrie entre la région et l’Ile-de-France concernant les investissements de bureaux. S’il reste très animé en province, avec des volumes en hausse de 20 % sur un an et de 50 % vis-à-vis de la moyenne décennale, le bilan est plus mitigé en Ile-de-France, où les volumes investis en bureaux au cours du premier semestre sont inférieurs de 2 % à ceux opérés à la même époque l’an passé, et même de 14 % si l’on se reporte à la moyenne décennale. La faiblesse des sommes engagées dans certains pôles tertiaires habituellement moteurs (QCA, La Défense, « croissant ouest »…) expliquent en grande partie ce phénomène. Il est à noter que Paris intra-muros tire son épingle du jeu et renforce son leadership en Ile-de-France. « La Capitale compte pour 51 % des sommes engagées au premier semestre 2021 sur le marché francilien des bureaux, contre 35 % à la même période l’an passé ».

Les commerces confortent leur bonne dynamique

Le second trimestre a confirmé le retour des commerces au premier plan, malgré une baisse de 23 % par rapport au trimestre précédent. « Depuis janvier, les sommes engagées sur le marché français des commerces totalisent plus de 2,6 milliards d’euros, contre un peu moins d’un milliard il y a un an. La hausse est même de 42 % par rapport à la moyenne décennale, faisant du premier trimestre 2022 le meilleur de l’histoire après la performance hors normes de 2014 » explique David Bourla. La répartition des volumes investis est plutôt équilibrée entre rues commerçantes, parcs d’activités commerciales et centres commerciaux. « Le succès des parcs d’activités commerciales devrait perdurer ! » anticipe David Bourla.

Enfin, le marché de l’industriel arrive en troisième position, derrière les bureaux et les commerces. « Ses performances se stabilisent néanmoins à des niveaux élevés, confirmant le statut désormais bien établi de cette classe d’actifs dans le paysage immobilier français » explique David Bourla. Un peu plus d’un milliard d’euros ont été investis sur le marché français de l’industriel au second trimestre, portant à 2,3 milliards l’ensemble des sommes engagées au cours du premier semestre 2022 (+13 % par rapport à la moyenne décennale).

Pour David Bourla, l’acquisition de biens à réhabiliter et à transformer restera ces prochains mois l’un des moteurs du marché français, sur le segment de l’immobilier industriel comme sur ceux des bureaux et des commerces. « L’amélioration de l’existant constitue pour les investisseurs l’un des grands axes de création de valeur » conclut David Bourla.

Immobilier d'entreprise : une activité qui reste soutenue au premier semestre 2022