« L’épidémie de Covid-19 et la nécessité de « digérer » le nombre important de mètres carrés pris à bail en cinq ans ont brutalement interrompu l’expansion galopante des opérateurs de coworking. En 2020, ces derniers n’avaient ainsi loué que 41 500 m2 de bureaux en Ile-de-France, contre un pic à 186 000 m2 en 2019″ souligne Guillaume Raquillet, directeur de l’agence bureaux chez Knight Frank France.

Dès 2021, le coworking a de nouveau le vent en poupe avec près de 64 000 m2 loués en Ile-de-France, ce qui représente une hausse de 54 % par rapport à 2020. On constate une nouvelle accélération en ce début d’année 2022. « Au 1er trimestre 2022, plus de 23 000 m2 ont été loués par les coworkers, contre moins de 5 000 m2 au 1er trimestre 2021, dont les 9 000 m2 pris à bail par Morning au 34, rue Laffitte, dans le 9ème arrondissement pour y ouvrir son plus grand site » détaille Guillaume Raquillet.

Un marché concentré dans la Capitale

L’étude confirme que Paris concentre la majorité des surfaces de bureaux louées aux opérateurs de coworking, avec une part atteignant 91 % au 1er trimestre 2022. Les deux seules transactions supérieures à 5 000 m2 recensées en Ile-de-France depuis 2020 ont été réalisées par Morning dans la Capitale. Il s’agit de l’hôtel de la Marine et du 34, rue Laffitte.

La Défense et le Croissant Ouest représentent, quant à eux, 22 % des volumes pris à bail par des opérateurs de coworking en Ile-de-France depuis 2015. Après Welkin & Meraki dans la tour Trinity en 2021, l’un des mouvements significatifs de ce début d’année 2022 a été la signature par Deskeo de près de 1 000 m2 dans la tour W.

De belles perspectives

Selon Knight Frank, la crise sanitaire et l’augmentation du travail à distance se traduiront, à terme, par l’accélération du développement de tiers-lieux au plus près des lieux de résidence des salariés. On se dirige ainsi vers un développement de ces espaces dans les 1ère et 2ème couronnes.

« Après le choc lié au déclenchement de la crise sanitaire, le coworking est entré dans une nouvelle phase de développement, qui l’ancrera un peu plus dans le paysage de l’immobilier tertiaire francilien sur des segments de marché et sous des formats de plus en plus variés, allant des espaces partagés « classiques » aux prestations de services sur mesure, en passant par le « corpoworking » ou par les offres locatives flexibles dédiées, conçues par les bailleurs eux-mêmes. Enfin, toujours en quête de diversification, les opérateurs majeurs aspirent à développer leurs espaces de coworking en y associant la gestion des futurs socles de services des grandes opérations de bureaux » conclut Guillaume Raquillet.

Knight Frank : le marché du coworking en Ile-de-France reprend sa marche en avant