
L’iconique Maison de la Radio et de la Musique, siège de Radio France et curiosité architecturale avec sa forme cylindrique s’affranchissant des traditionnels angles droits, va connaître une seconde jeunesse à la suite de plusieurs séries de travaux réalisés, visant à la moderniser et à la conformer aux normes actuelles en matière de sécurité. C’est le Choix Immoweek du jour !
A l’issue de quatorze années de travaux et cinq phases opérationnelles, 90 000 m2 sur les 110 000 m2 de surface ont été réhabilités en site occupé par Architecturestudio, SRA Architectes et Egis (dans le cadre de la maîtrise d’œuvre d’exécution des phases 3 et 4) et achèvent la réhabilitation de la Maison de la Radio et de la Musique.
C’est probablement l’un des bâtiments les plus distinctifs de la Capitale : à quelques mètres de la Tour Eiffel, la Maison de la Radio et de la Musique affiche sa charpente tout en rondeurs suggérant une sorte de vaisseau spatial tout droit sorti d’un film de science-fiction. C’est pourtant vers le passé qu’il faut regarder pour connaître la genèse du projet. En 1952, la RTF (Radiodiffusion-télévision française) souhaite rassembler ses différentes adresses éparpillées un peu partout dans Paris et sa banlieue en un seul et unique endroit ; cela tombe bien, le Conseil municipal de Paris lui cède un terrain de 38 000 m2 au cœur du 16ème arrondissement, en lieu et place d’une ancienne usine à gaz.
Bordé par la Seine, l’endroit présente l’avantage de n’être qu’à quelques pas de la Dame de fer, situation géographique idéale pour pouvoir bénéficier de ses émetteurs et assurer, ainsi, une partie des radiodiffusions. C’est l’architecte Henry Bernard qui remporte le concours pour la construction du site, le jury récompensant son audace et le caractère unique de son projet. Ce cylindre reconnaissable entre mille doit incarner « la modernité et la grandeur de la France » aux yeux des autres pays. Le général de Gaulle en personne, alors chef de l’Etat, honore de sa présence l’inauguration du bâtiment le 14 décembre 1963 ; il traversera les décennies en majesté, témoin des évolutions de la société narrées en continu sur les ondes de la RTF d’abord, puis de l’ORTF et, enfin, de Radio France.
Cependant, les années passant, l’anachronisme des lieux se fait de plus en plus remarquer ; un projet de réhabilitation est lancé début 2003, à la suite d’un avis défavorable émis par la préfecture de Police quant à l’occupation future du site. La sécurité de ce dernier est pointée du doigt, notamment la très faible stabilité au feu des différentes structures, ainsi que les délais d’évacuation trop élevés des usagers en cas d’alerte incendie. Les travaux se déroulent parallèlement à la poursuite des activités du site à la suite du concours remporté en 2005 par l’agence Architecturestudio, désignée lauréate. Les travaux sont scindés en cinq phases justement pour répondre aux différentes contraintes de fonctionnement.
La rénovation prévoyait, entre autres : la mise aux normes incendie générale et le désamiantage de l’ensemble du bâtiment, la création d’un auditorium, la rénovation du Studio 104, la construction d’un parking souterrain de cinq niveaux, le réaménagement de la tour de stockage d’archives en bureaux, la restructuration en site occupé de toute la grande couronne et la modernisation de tous les moyens techniques radiophoniques des antennes. En 2013, la groupement SRA Architectes et la société d’ingénierie Egis remportent l’appel d’offres lancé pour la maîtrise d’œuvre d’exécution des phases 3 et 4 et des aménagements extérieurs. Dans la continuité des phases 0, 1 et 2 menées par Architecturestudio, les deux acteurs susnommés poursuivent l’opération et livrent les phases 3 et 4 de la réhabilitation de la Maison de la Radio et de la Musique. Place à une seconde jeunesse !

Anthony Denay