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Claire Gueydan-O’Quin et Cédric Anquetil (Mazars) : « Réenchanter le bureau à l’heure du télétravail »…

ChroniquesBureaux

le 18 Jan 2021

Claire Gueydan-O’Quin, associée responsable du conseil immobilier, et Cédric Anquetil, consultant senior manager conseil immobilier, tous deux chez Mazars, se sont interrogés sur les enjeux posés aujourd’hui aux services immobiliers par cette nouvelle donne imposée par la crise sanitaire. Leur analyse dans la chronique ci-après.

L’environnement de travail a toujours été une composante importante de la performance et de l’attractivité des entreprises. Avec l’essor du télétravail, cet aspect devient déterminant : il faut redonner envie aux collaborateurs de venir au bureau. Certains disent même qu’il doit être « réenchanté ».

Un besoin fort de lien social

Aujourd’hui, peu de salariés (comme peu d’entreprises) envisagent un télétravail total. Le besoin de lien social s’est, en effet, révélé très important puisqu’il concourt au bon moral des collaborateurs, à leur engagement, aux synergies et, donc, à la performance. Après de nombreux mois de télétravail, beaucoup de salariés expriment leur envie de se retrouver au bureau, un lieu commun propice aux interactions sociales, aux échanges informels et aux réflexions collectives, gages d’innovation et d’efficacité.
Le bureau se réaffirme donc comme un lieu incontournable d’exercice du travail ; cependant, nul ne peut plus ignorer l’évolution des besoins et attentes des salariés, dont l’affirmation a été renforcée par le confinement. Plus précisément, ils formulent aujourd’hui deux principales expectatives : l’amélioration du lien social et de la RSE(1), qui doivent dorénavant se traduire concrètement dans l’expérience utilisateur.

L’humain comme levier de valeur

Sur la question des aménagements, une majorité s’accorde à dire qu’il y aura moins de postes de travail individuels, au profit d’espaces de travail collectifs plus nombreux et protéiformes : salles de réunion, de co-créativité, espaces dédiés aux échanges informels… Autre source d’interrogations : l’évolution des prestations de services au bureau, voire au domicile des collaborateurs. A ce sujet, un juste équilibre doit être trouvé entre la technologie et l’humain, qui ne doivent pas s’opposer, mais se compléter au service de l’expérience utilisateur.
La technologie permettra de suivre et d’anticiper de mieux en mieux l’occupation des locaux et des différents espaces de travail, mais aussi d’adapter les fréquences de passage ou le remplacement des consommables. Pour bien fonctionner, les solutions mises en œuvre devront être indolores, voire transparentes. Mais pour que l’expérience utilisateur soit optimale, il semble primordial de conserver de l’humain. Il sera toujours plus simple et plus apaisant pour un occupant de signaler une panne ou un inconfort à une personne qu’il connaît et qui l’a déjà aidé, comme un concierge d’étage, plutôt que de scanner un QR code et de parcourir une liste déroulante dans laquelle il ne se retrouve que difficilement.

La restauration face à un tournant

Parmi les prestations les plus fortement impactées se trouve la restauration d’entreprise. Indéniablement, la période Covid a révélé les écarts entre l’offre traditionnelle et les besoins des collaborateurs de plus en plus nomades. Les prestataires spécialisés avaient déjà engagé un élargissement de leur offre et de leurs horaires de fonctionnement (repas à emporter, frigos connectés, corners épicerie…). A l’avenir, ces acteurs seront encore plus challengés et ne réussiront à augmenter leur taux de captage qu’avec un niveau de prestation rehaussé (équilibre alimentaire, label bio et local, gammes larges et variées…) ; avec en arrière-plan une problématique économique induite par le manque à gagner inhérent à l’essor du travail à distance, sans grande marge de manœuvre sur la tarification des repas. Pour répondre aux besoins des télétravailleurs, certains prestataires proposent déjà des livraisons de repas à domicile, mais cela ne fonctionne pas partout, et la concurrence des plateformes de livraison est telle qu’il est souvent préférable de créer des partenariats plutôt que de tenter l’aventure en solitaire.

La crise n’a fait qu’accélérer toutes ces tendances et les nombreuses solutions qui existaient déjà avant 2020 sont en passe de se renforcer et de se démocratiser. C’est notamment le cas de la transposition des codes de l’hôtellerie aux bureaux, une dynamique observée depuis quelques années qui pourrait bien devenir la norme et contribuer à restaurer l’attractivité des espaces collectifs de travail. L’enjeu, pour les acteurs de l’immobilier de bureau sous l’injonction de leurs utilisateurs, est désormais d’offrir un environnement de travail attractif, « mieux qu’à la maison » ; et les services ont définitivement un rôle majeur à jouer dans cette transformation, qui reste à poursuivre…

1 Enquête « Stratégie Immobilière post-Covid : 15 directeurs immobiliers livrent leur vision » (Mazars, décembre 2020)

Catherine Bocquet

Rédactrice en chef

Édito
par Anthony Denay

le 16/03/2023

Logements et bureaux : bienvenue dans l’ère de la porosité

Le Cercle Pierres d’Angle s’est réuni ce jeudi 23 mars 2023 afin d’évoquer un sujet loin d’être négligeable : les nouvelles tendances marketing transférables du logement au bureau.

Si un mot, un seul, devait être extrait de ces instructifs échanges entre professionnels, il s’agirait de « porosité ». Pourquoi ? Tout simplement car logements et bureaux possèdent de plus en plus des caractéristiques qui les relient, les connectent, les rendent interdépendants les uns vis-à-vis des autres. Aujourd’hui, le bureau entre dans le logement et le logement entre dans le bureau. Après tout, qu’y a-t-il d’étonnant à cela ? Qui peut encore désormais s’en étonner ? Depuis la crise Covid, le travail, historiquement éloigné du domicile, s’est immiscé dans les foyers, rythmant les quotidiens domestiques, « poussant les murs » pour se faire une place, tantôt dans le salon, tantôt dans la cuisine, tantôt dans l’une des chambres, parfois (pour les plus chanceux) au sein d’une pièce exclusivement réservée à cet effet. A l’inverse, les immeubles de bureaux ont dû abandonner leur rigidité traditionnelle pour devenir des lieux de vie s’apparentant à des logements classiques ; des lieux de vie où l’on peut travailler, bien sûr (cela reste l’objet premier du lieu), mais aussi échanger, se reposer, se restaurer, voire se divertir. Petite anecdote : le nombre de coins cuisines ont explosé au sein des immeubles tertiaires. Des coins cuisine « comme à la maison », pas de grands restaurants d’entreprises surpeuplés ou de corners food…

Bref, le temps des univers silotés, isolés, semble passé de mode. Les nouveaux logements intègrent de plus en plus certaines caractéristiques du bureau, avec des espaces entièrement consacrés au télétravail, tandis que les nouveaux bureaux ont perdu en rigidité pour offrir des caractéristiques et un confort à même de faire se sentir les collaborateurs « comme à la maison ». Dès lors, il apparaît logique que les équipes marketing des grands groupes immobiliers multiplient les ponts entre ces deux univers qui, historiquement, ne semblaient pas destinés à se rapprocher un jour…

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