Pouvez-vous nous présenter Pitch Immo ?

Pitch Promotion est un promoteur généraliste qui existe depuis plus de trente ans (fondé en 1989) et qui a fonctionné de façon autonome jusqu’à son rachat à 100 % par le groupe Altarea, en 2016. Aujourd’hui, nous avons souhaité faire évoluer la marque, via un changement de logo et de signature. Pitch Promotion devient ainsi Pitch Immo. Notre volonté est de doubler notre production à horizon 2025, pour atteindre les 5 000 logements. Sur la partie tertiaire, nous voulons continuer à développer des immeubles dans ce secteur et bâtir 20 000 m², toujours à horizon 2025. Même si Pitch Immo reste une structure à taille humaine, et que nous souhaitons conserver cet ADN, cela n’entrave pas notre volonté de continuer de grandir et de nous étendre géographiquement. Nous voulons aussi nous adapter aux demandes et besoins en terme d’usages et nous adresser à différentes catégories de populations : seniors, étudiants, handicapés… Sur un registre RSE, nous sommes très attachés à la construction bas carbone et nous visons l’obtention de labels environnementaux d’ici à 2025. Pour résumer, voici les quatre piliers sur lesquels repose Pitch Immo : l’humain, grâce à une équipe de 220 collaborateurs répartis en régions et proches de leur marché ; l’intégration locale, avec une implantation dans de grands pôles tels que l’Ile-de-France, l’Occitanie ou encore la Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce qui nous permet de faire travailler les entreprises locales et d’utiliser les matériaux locaux (83 % des matériaux utilisés par Pitch sont locaux) ; la qualité de vie, qui passe par le développement d’espaces verts, la qualité de l’air, mais aussi l’adaptation de nos bureaux à la multiplicité des usages qui peuvent en être faits, à l’image des bureaux collaboratifs ; et la RSE, avec un dépôt de chacun de nos permis de construire qui se fait aujourd’hui en E+C-. Sur ce dernier point, nous visons, toujours pour 2025, l’obtention de labels BBCA (bâtiment bas carbone).

Vous dites être attachés à la notion d’ancrage local et ce, depuis votre création. La crise sanitaire que nous venons de vivre et les modes de vie qu’elle a fait évoluer, notamment en faveur de la province, valident-ils votre positionnement d’origine ?

La migration avait commencé avant le début de la crise sanitaire, notamment en direction de la côte Atlantique et du Sud. Mais il est vrai que la crise du Covid a accentué cette transhumance. Au-delà de ce phénomène, nous observons aussi que le périurbain exerce une attraction de plus en plus prégnante, à l’inverse des hyper centres, qui ont moins la cote. Le marché des deuxièmes et troisièmes couronnes est très dynamique et la demande en matière de logements y est forte. La demande en maisons individuelles a aussi particulièrement augmenté. Cependant, de nouvelles contraintes légales, comme la loi sur la non-artificialisation des sols promulguée récemment, nous impose d’être plus vigilants aux lieux où nous souhaitons bâtir, notamment lorsque l’on s’éloigne des centres-villes.

Pitch Immo concentre les deux tiers de son activité autour des habitations, mais vous faites aussi de l’immobilier d’entreprise, des commerces, des équipements publics ou encore de la logistique. Votre offre est, par conséquent, très diversifiée. Est-ce un atout dans un contexte où se concentrer sur un seul secteur peut s’avérer périlleux en cas d’arrêt de celui-ci (cas des restaurants ou des centres commerciaux fermés administrativement durant la crise sanitaire) ?

Notre diversification s’est réalisée à la faveur d’un besoin que nous avions de coller au plus près de la demande. Le travail avec les collectivités nous a poussé à adopter une pluralité de l’offre, mais ce n’était pas un choix stratégique au départ. Notre principal chantier reste cependant le logement, mais aussi la multiplicité des usages qui l’accompagnent : ainsi, nous réalisons aujourd’hui 27 % de résidences gérées (étudiants, seniors, coliving…), ainsi que des commerces en pieds d’immeubles qui correspondent aux besoins des habitants pour lesquels nous avons construit des logements. Le commerce pour le commerce ne fait pas partie de nos axes stratégiques, il doit simplement venir en complément des logements que nous bâtissons. Nous aménageons des lieux de vie, avec tous les services indispensables à leur bonne marche. Il faut aussi savoir que les usages des logements ont beaucoup évolué : ainsi, les très grandes surfaces ont tendance à devenir obsolètes avec les phénomènes d’éclatement des familles dites traditionnelles, la place de plus en plus importante que prennent les familles monoparentales… De même, bien des logements anciens sont des passoires thermiques et ne sont plus conformes aux critères RSE. Nous voulons, encore une fois, pallier les manques de l’offre de logements actuelle et construire du bâti correspondant aux usages, aux normes et aux besoins d’aujourd’hui.

Pitch Immo a intégré, en début d’année, la structure immobilière Severini, qui avait été acquise par Altarea début 2019. Qu’attendez-vous de cette opération ?

Nous voulions faire de la croissance externe via des promoteurs locaux et Severini est un promoteur de la Nouvelle-Aquitaine. Nous avons pour ambition d’amener Severini à construire 450 lots de logements par an sur le périmètre de la Nouvelle-Aquitaine. L’un des axes de notre stratégie est de racheter des promoteurs locaux et de faire en sorte qu’ils se développent.

Alexis Moreau (Pitch Immo) : « nous voulons coller au plus près de la demande »