Quel bilan pour Savills après plus d’une année de crise sanitaire ?

Le groupe Savills n’est pas sorti totalement indemne de cette crise, mais avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 1,74 milliard de livres sterling pour l’année 2020, la société n’a subi qu’une baisse limitée de ses revenus, de l’ordre de 9 %. Ce qui s’explique notamment grâce aux bons résultats des activités non transactionnelles (property management, expertise, conseil…) qui ont représenté 62 % du chiffre d’affaires.

De même que pour le groupe, l’année 2020 a eu son lot de belles réalisations pour Savills en France. Ainsi, le confinement n’a pas empêché le département expertise de David Poole d’avoir une activité historiquement élevée avec plus de 1 550 actifs expertisés au cours de l’année.

Les équipes du « building & project consultancy » (BPC), sous la responsabilité de Johanna Zini, ont réussi à poursuivre leurs suivis de chantiers et ont effectué de belles livraisons comme le « 54 Montaigne », futur flagship de Dolce & Gabbana. De même, les équipes de « technical due dilligence », animées par Garth Ball, ont connu une année historique…

Le « 54 Montaigne », futur flagship de Dolce & Gabbana

Malgré la crise, on peut noter de très belles réussites pour le département agency, notamment le « tenant rep » (conseil aux utilisateurs, ndlr), sous la responsabilité de Serge Vayer avec la signature du siège de Medtronics (4 600 m² à Paris). Ou encore, en collaboration avec le département investissement, une très belle opération pour le compte de Médecins du Monde qui a vendu son siège parisien d’environ 4 900 m² pour acheter ses futurs locaux (4 600 m²) à Saint-Denis (93).

« Station 84 », le nouveau siège de Médecins du Monde à Saint-Denis

Le département investissement animé par Thomas Canvel a eu une belle activité avec, par exemple, la cession d’un immeuble de 22 500 m² au 47, quai d’Austerlitz (13^ème), qui a été vendu pour le compte de Deka à BNP.

Le « 47 Austerlitz » vendu pour le compte de Deka à BNP

Par ailleurs, le département continue de travailler sur de très beaux sujets et a, ainsi, récemment commercialisé pour le compte d’Amundi un immeuble de 4 800 m², rue Cognacq Jay (7^ème).

Un immeuble de 4 800 m2, rue Cognacq Jay (7ème), récemment vendu par Savills pour le compte d’Amundi

Enfin, les équipes du « retail », codirigées par Christian Nehmé et Alexandre Boucly, ont, malgré la crise, signé une très belle opération de location de plus de 2 000 m² sur les Champs- Elysées. Signes d’optimisme et de reprise des marchés, le département a bouclé près de 30 opérations locatives en « retail parks » et en centre-ville. Outre de nombreux mandats en cours, ils devraient proposer à la vente prochainement un « retail park » iconique de plus de 25 000 m²…

Et comment se porte le property management, activité importante chez Savills ?

Le département property management, dirigé par Sabina Garevski, a magnifiquement poursuivi son développement, notamment en gagnant de nombreux mandats de gestion pour le compte de grands institutionnels comme CommerzReal, Saint Martins, UBS ou encore Mapple Tree. Au total, cette importante étape de développement devrait nous permettre de faire croître le chiffre d’affaires de l’activité de près de 50 %…

Aujourd’hui, quelle stratégie globale de développement ?

Le groupe considère la France comme un pays stratégique de son développement global.

Le développement de Savills dans l’Hexagone s’articule autour de trois piliers que sont le renforcement de nos métiers existants ; compléter notre offre pour suivre les mutations du marché de l’immobilier et continuer à développer notre maillage en régions.

Pour accompagner cette stratégie de croissance, nous avons augmenté nos effectifs de 20 %. De 130 collaborateurs en 2019, nous sommes aujourd’hui près de 160 et seront bientôt 170…

Quelle stratégie plus spécifiquement pour l’Agence ?

Depuis le début de l’année, l’Agence, sous la direction de Bertrand Renaudeau d’Arc, a gagné de très beaux mandats locatifs.

« Le Corner », à Lyon…

Pour n’en citer que quelques-uns, figurent « Le Corner », à Lyon (69) pour le compte d’Allianz ; « Colisée II », à Saint-Ouen (93) pour FREO ou encore « The Place », à Montrouge (92) pour le compte de GCI.

… ou encore « The place », à Montrouge : deux exemples de nouveaux mandats de commercialisation confiés à l’Agence de Savills

Nous allons continuer à renforcer nos métiers existants, notamment en investissant dans les outils. C’est dans ce contexte que Caroline Guezo nous a rejoint pour y animer le département transaction et digitaliser davantage notre offre. Nous souhaitons, ainsi, identifier de nouvelles pistes à travers la numérisation de nos outils.

Les entreprises connaissent ou connaîtront d’importantes évolutions de leurs organisations plébiscitant davantage de flexibilité et de services. Dans ce contexte, le coworking, qui propose une alternative au bureau « classique », devrait continuer son développement. C’est pourquoi Savills a développé, dès 2017, « Workthere » (workthere.com) pour aider les utilisateurs et les opérateurs du coworking dans la définition de leur stratégie. Ainsi, Fabrice Le Roux est arrivé pour renforcer ce département en en prenant la direction. Parallèlement, nous avons inauguré une nouvelle offre de service, Office FiT (avec l’appui du département BPC/Workplace) proposant une offre pluridisciplinaire et intégrée pour accompagner les utilisateurs dans la définition de leurs organisations et leurs implantations futures.

Au total, l’ensemble de ces services permet une offre pluridisciplinaire et intégrée.

De même, vous avez développé une activité dans les résidences services. Là encore, quels projets ?

L’arrivée de Mathieu Guillebault au sein du département residential capital markets vient renforcer ces métiers plus que jamais d’actualité (résidences seniors et étudiantes, coliving…). Cette arrivée est déjà couronnée de succès, avec la mise en commercialisation prochaine d’un portefeuille de trois résidences seniors ou encore une mission exclusive de recherche d’« equity » pour un grand opérateur de coliving.

La logistique surperforme. De projets dans ce créneau de marché ?

L’arrivée d’Alexandre Fraigneau en 2019 au sein du département logistique augure d’un développement rapide et plus large dans cette classe d’actifs. Ce nouveau département travaille d’ores et déjà avec celui en charge de l’investissement sur un sujet stratégique de création de près de 70 000 m² de logistique aux portes de Paris…

Les marchés en régions se portent plutôt bien. De nouvelles velléités de développement ?

Nous continuons à développer notre présence en régions. Les équipes lyonnaises ont été renforcées par l’arrivé de Sébastien Nida en tant que directeur investissement régions et des établissements secondaires ont été ouverts à Lille et à Bordeaux, tandis que la région de Nice est toujours couverte par notre partenaire Nicea Conseil.

Boris Cappelle (Savills) : « la France, pays stratégique »