Pourquoi ce choix de rejoindre REI Habitat ?

L’ambition environnementale et sociétale de REI Habitat, les sujets et les valeurs qui font cette société, sont des thèmes sur lesquels je réfléchis depuis longtemps. REI Habitat est précurseur sur des enjeux aujourd’hui devenus essentiels aux yeux de tous et mène les projets avec audace. Ceci correspond à mes propres valeurs et à des réalisations menées au cours de mon parcours professionnel : en 2009 déjà, j’ai travaillé sur un projet de construction en bois et exploré les questions du biomimétisme. Les initiatives et mouvements qui se font jour dans le domaine du climat confirme le positionnement de REI Habitat comme promoteur pionnier, très en avance sur ces réflexions. J’ai ainsi été particulièrement intéressée par la démarche du fondateur, Paul Jarquin, qui vise à travailler sur la question de la ressource, la structuration de la filière ou encore la revalorisation de la forêt.

Quelle est votre « feuille de route » ?

J’ai été nommée au lendemain de l’entrée au capital du groupe d’AXA IM – Real Assets et suis en charge de déployer la stratégie qui a été définie : créer un major promotion bois en France, prendre en compte de la dimension carbone des projets conforme à la RE2020 et être un acteur capable d’accélérer ce mouvement en s’appuyant sur le bois de France, les circuits courts et une gestion durable des forêts, grâce à la labellisation Bois de France et à la certification PEFC.

De quelle manière ?

En construisant des partenariats, en valorisant l’existant, en structurant la filière ; ceci en s’appuyant sur le positionnement de REI Habitat dans le domaine de la promotion bois et les liens déjà tissés avec la filière. La stratégie est d’accroître le nombre de nos opérations tout en préservant les engagements et valeurs qui sont ceux du groupe depuis son origine. L’idée est d’augmenter le nombre des réalisations « vertueuses », en travaillant encore sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et les autres matériaux biosourcés comme le chanvre, la terre crue ou d’autres encore…

Vous évoquez des objectifs qualitatifs, y a-t-il également des objectifs quantitatifs ?

Absolument : l’objectif est la production de 400 000 m2 de constructions bois en sept ans, équivalant à 120 000 m3 de bois utilisé. Ce qui représente près de 90 projets, à la fois en tertiaire et en résidentiel. La logique est d’aller vers de grands projets mixtes, inscrits dans une volonté de transformation et d’évolution de la ville, dans les principales métropoles de France métropolitaine. Le leitmotiv reste également l’économie de la ressource et la limitation de la dépense carbone.

Qu’en est-il de la création d’une filière bois ?

La filière forêt-bois française existe déjà : elle représente actuellement plus de 430 000 emplois. Nous allons continuer d’aider à la structurer. La mise en œuvre des objectifs de REI Habitat représentera, de façon indirecte, la création de plus de 2 400 emplois dans la filière : dans les scieries, chez les charpentiers, dans les entreprises de construction… Ce qui est très important pour nous. Etre « un acteur du made in France » c’est aussi créer de l’activité et montrer l’impact social et sociétal d’une entreprise comme la nôtre. Paul Jarquin, également président de Fibois Ile-de-France et co-président de Fibois France, travaille, pour y parvenir, avec l’ensemble des partenaires et des acteurs de la construction et de la promotion bois. En massifiant la construction bois, en augmentant les volumes, nous permettons aux industriels de se structurer, en leur assurant un volume de commandes sécurisé. C’est aussi de cette manière que nous parviendrons à réduire les surcoûts qu’implique, pour l’instant, le fait de recourir aux matériaux biosourcés.

La RE2020 va-t-elle accélérer ce mouvement ?

Certainement, mais REI Habitat est déjà en avance sur le sujet de la réduction de l’émission de carbone dans la construction, comme il est très en avance sur les attentes des élus ou des personnes qui souhaitent acheter un logement, sur ce qu’attendent la société et les consommateurs, avec l’intégration de la nature dans chacun des projets, mais également d’espaces collectifs.

Construire plus sans artificialiser les sols, cela impose d’aller en hauteur ?

Aller en hauteur est, en effet, une option, mais il est également possible de travailler très en amont avec les architectes de nos projets pour réfléchir à l’utilisation des rez-de-chaussée d’immeubles, à la création de terrasses plantées qui redonnent de l’espace. La clé est de bien positionner le projet de manière à répondre à cette volonté de non artificialisation qu’expriment de nombreux élus et les citoyens. Il importe aussi, pour limiter l’artificialisation, de réfléchir non plus sur le seul périmètre d’un îlot, mais à une échelle plus large : le quartier, la ville.

Qu’a changé la crise sanitaire que nous vivons et comment y répondre ?

Dans les études réalisées post Covid, on constate que la crise sanitaire a entraîné un questionnement sur le logement : où veut-on vivre ? De quel espace a-t-on besoin ? L’existence d’un extérieur est-elle impérative ? Quelle place pour les espaces partagés ? Tout ceci conduit à faire évoluer la demande de logement, avec l’émergence d’une recherche d’espaces plus adaptés à la nécessité du télétravail. L’intérêt pour des programmes proposant des espaces communs est de plus en plus manifeste, tout comme celui pour les projets qui intègrent les « échanges sociaux » entre les personnes : jardins partagés, activités communes. Le lien qui se crée dans cet autre cadre est devenu essentiel pour de nombreuses familles. Le Covid, cause de tristesse pour beaucoup, aura malgré lui joué un rôle d’accélérateur du changement des comportements : à la fois en favorisant la construction de liens sociaux différents et en faisant prendre conscience de la nécessité d’économiser les ressources et de protéger l’environnement. Un changement de culture est en passe de se produire et REI Habitat est prêt — cette culture était déjà la sienne — pour l’accompagner. Notre travail est aujourd’hui de maîtriser les coûts car tous les ménages ne peuvent pas assumer, même s’ils le souhaitent, des coûts élevés pour un logement. La structuration de la filière, ainsi que la valorisation des circuits courts, le permettront.

Caroline Delgado-Rodoz : « REI Habitat va devenir un major de la promotion bois en France »...