Pouvez-vous décrire l’année 2022 de Perial ?

2022 a été une très belle année pour le groupe Perial. Nous avons collecté plus de 800 millions d’euros de capitaux, un niveau inédit pour nous. Nous possédons une gamme de produits complète répartie entre quatre SCPI et une SCI pour assureurs. De plus, nous avons réalisé plus de 1,5 milliard d’euros de transactions immobilière, là encore un chiffre record. Perial a atteint un nouveau seuil de son développement. Notre politique d’acquisitions a été extrêmement active afin de réinvestir les 800 millions d’euros collectés. Avant la remontée des taux, nous avons également utilisé le levier du crédit afin de réaliser quelques belles opérations pour un montant investi supérieur à 1,3 milliard d’euros. De plus, nous avons une gestion très active de notre patrimoine avec des ventes qui nous ont permis de récupérer 170 millions d’euros.
Notre activité a également été dynamique sur le volet locatif, avec 150 000 mètres carrés loués ou reloués en 2022. Désormais, l’ensemble des fonds gérés par Perial AM représente 6,5 milliards d’euros de capitalisation.

Perial AM est spécialisée dans l’épargne immobilière. Pourriez-vous décrire le modèle ?

Perial fait partie de ces groupes qui ont été à l’origine des premières SCPI au cours des années 1960. L’épargne immobilière était alors une vision moderne, neuve et pleine d’avenir : ce procédé permet, avec un apport initial limité, de pouvoir bénéficier de la rentabilité immobilière grâce à un coupon. L’épargne immobilière distribue un revenu qui est la plupart du temps trimestriel. Nous sommes restés un groupe indépendant détenant son propre capital. Notre indépendance nous permet d’avoir une liberté d’investissement. Nous sommes présents sur le long terme, depuis notre création en 1966, et délivrons des performances qui sont compétitives et historiques. Les capitaux étant familiaux, notre approche du risque est prudente et en phase avec ce que nous demandent nos 50 000 porteurs de parts, à savoir une gestion de « bon père de famille », avec une certaine aversion du risque et, surtout, une régularité des performances. Pour les particuliers, les tickets vont de 5 000 à 500 000 euros ou plus. Nous avons également une clientèle d’investisseurs institutionnels, notamment des compagnies d’assurances qui distribuent nos produits à travers leurs unités de compte.

Bien que le bureau et le commerce représentent la majorité de vos investissements, vous êtes également présents sur des secteurs émergents, notamment les résidences gérées, seniors, étudiantes… Pourquoi ce choix ?

En effet, notre spectre d’investissements s’est élargi au cours de ces dernières années. Ce qui est notamment dû aux mutations que rencontre le marché du bureau. Le virage a été entamé il y a environ cinq ans pour ce qui concerne notre volonté de nous diversifier géographiquement, notamment au sein de quelques pôles-clés européens : un milliard d’euros a été investi en dehors de nos frontières, dans la Zone euro, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne, au Portugal et en Belgique. Mais cela concerne aussi, comme vous l’avez dit, la typologie des actifs, avec un intérêt particulier porté aux hébergements sous gestion, aux hôtels, résidences seniors, santé, étudiantes… La pandémie et les confinements successifs nous ont bien encouragés dans cette voie. Même si le bureau reste une classe d’actifs incontournable, nous avons voulu nous diversifier le plus possible.

Comment vos épargnants réagissent-ils à cette stratégie de diversification ?

L’avantage des résidences gérées, c’est qu’elles collent parfaitement aux produits SCPI ; en effet, ce produit s’attache à trouver des locataires fidèles sur le long terme, assurant une pérennité des recettes locatives. Les exploitants des résidences gérées sont là pour, au minimum, 20 à 25 ans. Cela assure aux particuliers des revenus réguliers sur le long terme. Il est aussi à noter que nous achetons généralement des biens qui sont déjà loués, ce qui renforce l’aspect sécuritaire que nous pouvons proposer, à défaut de garantir, aux épargnants de nos SCPI.
Concernant nos SCPI, PFO2 peut être considérée comme notre « vaisseau-amiral » ; elle a été créée en 2009 et présente une forte connotation environnementale. PFO2 dispose de près de trois milliards d’euros de capitalisation. La SCPI PFO, de son côté, est plus ancienne et davantage diversifiée. Nous avons également créé la SCPI Hospitalité Europe, qui investit dans des classes d’actifs alternatives, comme les résidences gérées et l’hôtellerie. Notre SCI Perial Euro Carbone a une vocation européenne et est principalement destinée aux assureurs-vie ; il s’agit de la première SCI bas carbone du marché. D’ici la fin de l’année, 100 % de nos SCPI seront labellisées ISR. Nous voulons développer nos performances extra financières, l’immobilier n’étant pas là pour dégager uniquement du rendement et de la plus-value. Il n’y a pas d’incompatibilité entre le fait d’être vertueux sur le plan environnementale et inclusif sur le volet sociétal, et celui d’être performant financièrement.

Quelles perspectives pour l’année 2023 ?

Notre budget est ambitieux, malgré l’incertitude du contexte. Nous souhaitons collecter autant qu’en 2022 et investir dans les mêmes enjeux, même si nous activerons beaucoup moins le levier du crédit, remontée des taux oblige. Nous comptons également poursuivre notre stratégie européenne en développant et consolidant notre patrimoine européen. Enfin, nous voulons continuer de porter notre attention sur le développement durable de nos projets et la décarbonation de notre patrimoine. La raison d’être de Perial est d’être moteur de la mutation de l’économie vers l’immobilier et l’épargne, deux univers au sein desquels nous sommes présents. Nous réfléchissons également à une digitalisation de nos « process », car cela s’inscrit totalement dans l’air du temps…

Eric Cosserat : « notre indépendance nous permet de conserver une liberté d’investissement »