Comment se passe votre intégration au sein d’Arkéa Investment Services ?

Notre intégration au sein du groupe Crédit Mutuel Arkéa et, plus précisément, au sein de notre actionnaire, le pôle asset management du groupe, Arkéa Investment Services, dirigé par Sébastien Barbe, se passe extrêmement bien. Nous avons découvert un éco-système très orienté business, avec en son sein de nombreuses entités qui pratiquent ou interviennent dans l’immobilier. A l’exemple d’Izimmo, structure de commercialisation ; d’Arkéa Immobilier Conseil, spécialisé dans la commercialisation de produits d’épargne immobiliers ; d’Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels, qui assure le financement des professionnels de l’immobilier, d’Arkea Banque Privée, qui s’adresse aux particuliers fortunés et qui, dans ce cadre, est continuellement en recherche de produits immobiliers ou encore d’Arkéa Flex, filiale qui propose des solutions de construction modulaire aux promoteurs en résidentiel. Autant dire qu’entre les collaborateurs du groupe qui financent l’immobilier, ceux qui proposent des solutions pour répondre aux nouveaux usages et nous, les asset managers, de nombreux intérêts sont communs, et des synergies possibles…

Bien sûr, dans notre actualité figure la création d’Arkéa REIM, société de gestion de fonds pour laquelle nous sommes en attente de l’agrément AMF (Autorité des Marchés Financiers, ndlr) que nous espérons obtenir d’ici la fin de l’année dans l’optique de lancer de nouveaux fonds à partir de 2022…

Notre actualité, c’est aussi la mise en place d’une nouvelle équipe managériale avec, outre la nomination de Yann Videcoq (ex-groupe Périal, ndlr) et de Camille Hurel (ex-DTZ Investors, ndlr) en tant que directeur général et directrice générale déléguée d’Arkéa REIM, l’intégration de Julien Michel (ex-Immobel, ndlr) et Côme François (ex-Unibail, ndlr), respectivement, comme directeur des investissements et du business développement, et directeur de l’asset management au sein d’Arkéa Real Estate. Sans compter le renforcement d’une direction technique et environnementale…

A ce propos, quelle place accordez-vous au développement durable ?

Les critères ESG constituent, pour nous, un élément primordial dans notre stratégie qui est, d’ailleurs, inscrit dans la « raison d’être » même du groupe Arkéa. Car à côté de la recherche de la performance financière figure, désormais, la recherche de performances extra financières au premier rang desquelles la prise en compte de critères ESG. Et nous les intégrons au niveau corporate. Ainsi, Arkéa REIM, par exemple, sera une structure ESG dès son origine, en mode « natif », et ces critères seront déclinés au niveau de chacun des fonds d’investissements immobiliers créés, qui seront labellisés ISR.

A propos des recrutements, allez-vous poursuivre ?

Notre année a été chargée en la matière puisque nous avons procédé, au total, au recrutement d’une douzaine de collaborateurs et avons, ainsi, porté l’effectif d’Arkéa Real Estate à 35 professionnels. Et nous allons, effectivement, poursuivre cette dynamique puisque nous envisageons de procéder à une dizaine de nouveaux recrutements l’année prochaine. Essentiellement des profils d’analystes financiers et d’asset managers, avec un tropisme sur le développement.

Quelle activité pour Arkéa Real Estate depuis sa création en début d’année ?

2021 est, pour nous, une année particulièrement chargée en terme de cessions. Nous devrions, ainsi, avoir vendu près de 600 millions d’euros d’actifs sur l’année, tandis que nos acquisitions devraient représenter pas loin de 200 millions d’euros. Un résultat qui s’explique par l’abondance de capitaux et le caractère ultra compétitif du marché, ce qui le rend cher. Une opportunité que nous avons saisie pour vendre des actifs…

Quels types ?

De nombreux actifs de bureaux, mais également du foncier avec permis de construire obtenus pour réaliser du résidentiel. Nous constatons, en effet, un fort appétit pour des fonciers en régions permettant le développement d’opérations résidentielles. En soulignant que le gros des cessions concerne de la logistique, ainsi qu’un important portefeuille de commerces…

Vous avez créé une joint-venture avec Tristan Capital Partners dans le domaine de la logistique et des locaux d’activité. Ici, quelle actualité ?

Dans ce cadre, nous avons déployé, à ce jour, près de 360 millions d’euros et il nous reste à investir 200 millions d’euros environ.

Là encore, dans quels types d’actifs logistiques ?

Nous travaillons sur un certain nombre de dossiers qui devraient être finalisés d’ici la fin de l’année et dont la taille évolue entre 10 et 50 millions d’euros. Il s’agit d’entrepôts, de plateformes logistiques, de messageries et nous nous intéressons, également, à des sujets de logistique du dernier kilomètre…

Envisagez-vous de nouer d’autres partenariats ?

Effectivement, nous travaillons sur d’autres partenariats portant sur diverses thématiques, qu’il s’agisse de régénération urbaine, d’immobilier serviciel ou encore de data centers. Bref, de l’immobilier lié aux nouveaux usages induits par les nouveaux modes de vie, de travail, de consommation, de technologie… L’ensemble, bien entendu, en prenant en compte les paramètres ESG qui rendent les stratégies un peu plus complexes, mais plus intéressantes car nous devons intégrer des paramètres liés à la santé, à l’environnement, au bien-être des occupants…Un exemple : la logique de non-artificialisation des sols implique l’obligation de penser réutilisation, recyclage, reconversion…

Au total, quel volume d’investissements envisagez-vous l’an prochain ?

Nous prévoyons d’investir 500 millions d’euros environ en 2022, essentiellement pour nos principaux clients actuels, ainsi que pour de nouveaux partenaires qui souhaitent nous accompagner dans nos nouvelles ambitions de développement, notamment sur les thématiques précédemment exposées.

Un mot sur les différents marchés immobiliers ?

Pour ce qui est des bureaux, si le marché est cher, nous estimons que les nouveaux défis environnementaux vont offrir de nombreuses opportunités. Nous ne considérons pas la mise en place des critères environnementaux comme une contrainte, mais plutôt comme une opportunité dès lors que l’on est bien équipé pour y répondre. Ce que nous faisons. Et ceci est vrai, d’ailleurs, quelles que soient les classes d’actifs, qu’il s’agisse de bureaux, de logistique, de résidentiel… Finalement, la prise en compte des évolutions sociétales et environnementales est primordiale pour assurer la performance financière de nos actifs.

Nous nous intéressons, bien sûr, de près à la logistique, classe d’actifs dont nous pensons qu’elle a encore un bel avenir devant elle, notamment dans le cadre du développement des nouveaux modes de consommation.

Nous avons, également, une forte conviction pour le résidentiel, en particulier dans les régions, aussi bien le neuf, pour prendre en compte les nouveaux modes de vie, que l’existant, pour l’adapter.

Et nous croyons toujours au commerce physique dès lors que les valeurs locatives sont supportables par les enseignes. Nous observons, en effet, que de nombreuses nouvelles enseignes se développent. Mais, ensuite, il faut leur donner leur chance notamment en leur proposant des conditions locatives supportables pour leur activité.

Pour revenir sur les régions, à l’image du Crédit Mutuel Arkéa, groupe ancré dans les territoires, nous avons une forte conviction quant au développement des régions et des capitales régionales. Et ce, pas uniquement au niveau hexagonal, mais également au niveau européen…

Au final, toutes les classes d’actifs peuvent être intéressantes dès lors que l’on sait réaliser la sélection appropriée…

François Brisset (Arkéa Real Estate) : « nous prévoyons d’investir 500 millions d’euros en 2022 »…