Quel bilan faites-vous de cette année 2020 ?

2020 fut une année positive. Nombreux sont ceux qui font des rapprochements entre les crises de 2008 et de 2020, pourtant celles-ci sont opposées. Les clients souhaitent toujours acheter, nous l’avons constaté entre les deux vagues de confinement. Cette dynamique se maintient. Au mois de janvier et de février 2021, nous enregistrons des rythmes supérieurs à l’avant-confinement. La pierre reste une valeur refuge. Nous avions pour objectif de signer un volume de terrains représentant un potentiel de construction de 1 600 lots. Il a été dépassé, pour atteindre 1 900 lots. Nous n’avons pas ressenti de gène majeure l’année passée, avec seulement 8 % de réservations en moins. Certains de nos confrères ont pris peur pendant cette période et ont fait le choix de déstocker. Grâce à cela, nous avons pu récupérer des parts de marché.

Quelles sont les ambitions du groupe, pour le futur ?

Nous souhaitons augmenter nos volumes. Il s’agit à présent de créer une synergie entre nos différents pôles, l’immobilier d’entreprise, le résidentiel, à travers des opérations mixtes. Nous travaillons sur la restructuration de nos directions régionales, avec trois nouveaux directeurs fraîchement embauchés, et la création d’une direction régionale supplémentaire, dans les Hauts-de-France. Deux développeurs ont également été installés en région Grand-Est, le but, à terme, étant d’y placer une nouvelle direction régionale.

Les élus municipaux donnent-ils un réel coup de frein aux permis de construire ?

Il y a un gros manque de logements. C’est infernal et cela ne va pas pouvoir durer. Le gouvernement va devoir contraindre les élus à délivrer des permis. La poussée écologique est hostile à la construction, pourtant, les ambitions du gouvernement en la matière sont déjà élevées. On ne peut pas faire plus vert que vert. Il faut faire différemment, mais ne plus construire ne peut être la solution.

Comment appréhendez-vous l’évolution des marchés de l’immobilier résidentiel et d’entreprise ?

L’immobilier de bureau a souffert, mais les entreprises auront toujours besoin de bureaux. Il ne faut pas ériger le télétravail comme modèle de demain. Quant au résidentiel, je ne crois pas en un gros bouleversement du marché. Si on constate une vague de « départs à la campagne », créée par le confinement, et accentuée par des logements trop exigus, nous ne nous sentons pas concernés. Nos logements sont construit avec des balcons et une attention toute particulière aux espaces communs, aux espaces verts.

Frédéric Carrere : "le gouvernement va devoir contraindre les élus à délivrer des permis de construire"