Qu’est-ce que Fifth Wall et pourquoi ce choix d’être au tour de table ?

Le groupe américain Fifth Wall est le plus grand acteur du monde en matière d’investissement dans le secteur de la proptech avec, quatre ans après sa création, près d’1,2 milliard d’euros d’actifs sous gestion aux États-Unis. Ce fonds était à la recherche d’un acteur en Europe qui connaisse bien les différents marchés et lui permette de comprendre chacun d’entre eux. De notre côté, nous réfléchissions, depuis deux ans, à un positionnement sur le secteur de la proptech, mais n’avions pas trouvé, jusqu’alors, un partenaire qui puisse à la fois disposer d’un track record suffisant et, en même temps, s’adresser à un marché paneuropéen.

A quelle hauteur s’élève cet engagement ?

Fifth Wall communiquera à la fin de l’année sur la taille du fonds, mais il faut savoir que nous y prenons une part significative, quelques millions d’euros… Ce sera le plus grand fonds européen dédié à la proptech auxquels participeront très bientôt d’autres « limited partners ».

Comment est effectué ce financement ?

Via Opera Tech Ventures, le bras armé de la banque pour ce qui concerne l’investissement dans la tech. Celui-ci investissait jusqu’alors principalement dans la fintech et l’insurtech ; il s’ouvre aujourd’hui au secteur de la propech.

Qu’attendez-vous de cet investissement ?

Notre enjeu commun est de créer les champions européens de la proptech et notre responsabilité, en tant que leader du marché, est de permettre à ces champions de sortir de leur périmètre national pour acquérir une envergure européenne.

Pourquoi le choix d’investir dans un fonds plutôt que de créer votre propre incubateur de startups ?

D’autres groupes ont fait le choix du « corporate venture » en effet, mais nous avons considéré qu’investir dans des startups était un autre métier que le nôtre, qui sommes acteurs de l’immobilier et qu’il était, en conséquence, plus pertinent de la faire en s’appuyant sur ceux dont c’était le seul métier. Nous avons recherché la complémentarité des compétences et des savoir-faire : Fifth Wall, qui dispose d’un regard plus financier pour mieux servir l’intérêt de la startup et nous-mêmes, qui possédons cette expertise dans le secteur de l’immobilier et intervenons pour soit orienter sa stratégie, soit pour lui donner l’accès à des marchés auxquels elle n’aurait pas forcément accès, notamment en Europe.

Quel est le type de startup visé ? Quelle « cible » idéale ?

Le repérage, le sourcing seront réalisés par Fifth Wall, puis nous-mêmes donnons notre analyse sur la startup concernée. Nous avons mis en place, au sein de notre organisation, les moyens, dans chaque pays, d’auditer les sociétés et de déterminer la pertinence ou non d’investir. Quant aux startups qui seront concernées, nous disposons déjà d’un vivier de 300 startups dans l’écosystème francophone car, depuis cinq ans, nous passons au crible, notamment dans la réponse à des appels à projets tels que Réinventer Paris, toutes les startups susceptibles de répondre à nos diverses demandes. Nous avons, au fil des ans, signé plusieurs partenariats avec des incubateurs tels Paris & Co, Impulse Partners ou Plug & Play, liste non exhaustive… L’idée est de passer à une échelle européenne, BNP Paribas étant présent dans 16 pays en Europe et dans 32 autres pays européens de manière indirecte.

Kevin Cardona (BNP Paribas Real Estate) : « notre enjeu, avec Fifth Wall, créer les champions européens de la proptech »...