Quel bilan dressez-vous de l’année 2021 pour la SFL ?

Malgré un contexte difficile, nous sommes satisfaits des résultats de l’année 2021. La SFL confirme son positionnement défensif, avec un patrimoine évalué à 7,3 milliards d’euros, dont 87 % répartis dans Paris intra-muros et 83 % dans le QCA, le quartier le plus prisé par les entreprises. Ce positionnement s’est confirmé pendant la crise sanitaire, car nous avons été en mesure de maintenir les revenus locatifs tout en conservant nos clients. Nous avons vu l’activité locative repartir dès le deuxième trimestre 2021, après un ralentissement fort durant les quatre premiers mois de l’année. Au troisième trimestre, nos revenus locatifs à périmètre constant sont en progression de 2,4%. Nous sommes également très satisfaits du taux d’occupation de notre patrimoine, à 94%, en progression par rapport au 31 décembre dernier. De plus, nous avons signé des nouveaux baux à des niveaux tout à fait satisfaisants.

Quelles sont les actualités qui ont marqué 2021 ?

Nous avons été en mesure de pré commercialiser l’intégralité du « 83 Marceau », qui se situe dans le 16ème arrondissement parisien. Goldman Sachs va notamment installer son nouveau siège parisien au sein de l’immeuble, ainsi que Bryan Garnier et la banque Caixa de Depositos, qui s’installeront, eux, en pied d’immeuble.

Autre projet quasiment finalisé, le « Cézanne Saint- Honoré », dans le 8ème arrondissement, qui a connu une rénovation sur 10 000 m2. L’un des deux bâtiments de l’ensemble, qui sera livré en avril prochain, est d’ores et déjà précommercialisé à hauteur de 70 %, dont 3 700 m2 au groupe Wendel. Globalement, on parle de 37 000 m2 de signatures cette année.
Nous avons également signé avec Prologis, qui prendra à bail 1 200 m2 au sein de « Washington Plaza », à proximité immédiate des Champs- Élysées, en plus des locataires déjà présents :

Finastra, sur 3 200 m2 et TP ICAP sur 2 000 m2. En s’éloignant légèrement, on retrouve également l’un de nos projets très significatif, la restructuration de « Biome », sur la rive gauche. En satellite de ce bâtiment, nous recréons également un bâtiment neuf, de 24 000 m2 de bureaux sur l’avenue Émile Zola.

Et, enfin, un de nos projets phares : la restructuration du socle de l’immeuble « Louvre Saint Honoré », occupé de longue date par le Louvre des Antiquaires, est en cours. Nous livrerons cet ensemble de 20 000 m2 à la Fondation Cartier, sachant que dans ce genre d’opération, le preneur a sa propre part de travaux à réaliser… Cette opération fait partie des projets très ambitieux de la SFL. Il faut savoir que les travaux sont réalisés sur le socle de l’ensemble, alors que des entreprises occupent toujours les espaces supérieurs. C’est un vrai facteur de complexité, qui fait de ce programme un projet de longue haleine. La coque sera, par conséquent, livrée fin 2023, après presque quatre ans de chantier. Pour des projets comme celui-ci, où nous nous attaquons à des bâtiments parisiens anciens, nous devons respecter intégralement l’aspect extérieur et souvent historique de l’ensemble, ce qui demande une technicité et un savoir-faire très important. Enfin, nous avons également réalisé deux cessions, représentant 6000m2, en janvier et février 2021. Il s’agit du 112, avenue Wagram et du 9, avenue Percier, pour un montant respectif de 120 et 143 millions d’euros. Ces cessions, réalisés dans d’extrêmement bonnes conditions, permettent d’enregistrer un gain de 16 %.

Comment évolue la demande de bureaux, en volume et en typologie ?

En Ile-de-France, nous avions constaté une baisse significative de la demande, mais il ne faut pas prendre cela au pied de la lettre dans l’environnement post confinement (début 2021, ndlr), puisque le trimestre était à l’arrêt. Je pense que, pour tirer des conclusions, il faut attendre la fin de l’année 2021. Le volume de commercialisation sera probablement en deçà de la moyenne décennale, mais je pense que 2021 sera légèrement supérieur à l’année 2020.

En fonction des zones de commercialisation en Ile- de-France, la configuration est assez différente. Nous observons un phénomène de sélectivité, où le choix de la qualité se renforce, ce qui se traduit pour SFL par une très bonne tenue de l’activité de commercialisation et des revenus locatifs. Une observation à nuancer davantage dans les zones de périphérie ou pour des actifs de moins bonne qualité. Les entreprises ont pu expérimenter le télétravail, faire le bilan de leurs besoins réels et, contrairement à ce qui peut se dire, cela ne se traduit pas toujours par une réduction des surfaces. Les évolutions et analyses sont très différentes en fonction des entreprises. Dans notre clientèle, nous ne constatons pas de réduction drastique de surface, nous avons même parfois quelques extensions d’implantation. Il n’y a donc pas de conclusion générale à tirer dans le comportement et les besoins des entreprises. Il existera, cependant, une large différenciation entre les actifs centraux et de qualité et ceux de moins bonne qualité dans des quartiers moins centraux.

Quelles sont les perspectives pour la SFL en 2022 ?

Nous poursuivrons nos projets pour les mener à bien. SFL est une des foncières les moins endettés du marché, avec une capacité d’investissement significative. Nous ne trouvons, pour l’instant, pas matière à investissement dans des conditions intéressantes, mais nous avons le temps pour nous, pour un projet de qualité. Nous sommes attentifs et nous veillons sur le marché pour procéder à de nouveaux investissements si l’opportunité se présente…

Nicolas Reynaud (SFL) : « en veille sur le marché pour procéder à de nouveaux investissements »...