Pouvez-vous nous présenter LP Promotion ?

LP Promotion a fêté son vingt-cinquième anniversaire cette année. Nous sommes un promoteur régional originaire de Toulouse. Depuis une quinzaine d’années, nous sommes également implantés à Bordeaux et, plus généralement, sur l’ensemble du territoire de la Nouvelle-Aquitaine, avec une antenne à La Rochelle et une autre au Pays basque. En 2019, nous nous sommes implantés en Ile-de-France et, cet été, nous avons ouvert une nouvelle agence à Lyon, avec une antenne à Annecy pour couvrir toute la région Auvergne-Rhône-Alpes. Nous avons la particularité d’être à la fois promoteurs et gestionnaires ; nous construisons, livrons et, enfin, gérons nos programmes. Nous gérons aussi la mixité d’usages de nos programmes complexes, qui intègrent tout à la fois du résidentiel, des commerces en rez-de-chaussée, des bureaux… En tant que syndic de ces gros projets, nous avons vocation à les inscrire dans la durée.

LP promotion est aussi gestionnaire, via sa filiale Privilège Services, de résidences gérées. Quel poids cela représente-t-il dans votre activité globale ?

Privilège Services représente 50 % de notre activité, en terme de projets immobiliers développés. Les résidences gérées, qui sont au nombre de 22 (80 d’ici à 2026) concernent aussi bien les résidences étudiantes, seniors, intergénérationnelles, le coliving… Nous voulons devenir le leader français des résidences gérées ! L’exploitation de ces résidences gérées devrait représenter, en 2025, un peu moins de 10 % du chiffre d’affaires du groupe. S’inscrire dans la durée nous permet de gagner la confiance des institutionnels locaux. C’est en ayant la confiance des territoires que l’on arrive à bien travailler localement, de manières pérenne et durable. LP Promotion se définit comme un promoteur des territoires, avec des équipes locales et des partenariats locaux. C’est essentiel pour bien appréhender les spécificités propres à chaque territoire. De plus, nous avons noué plus de 70 partenariats avec des associations locales.

Vous êtes particulièrement impliqués dans l’éco-responsabilité et la réduction des émissions carbones. Comment cela se traduit-il ?

Nous avons été labellisés RSE ISO 26 000 en 2018 et faisons partie des deux seuls promoteurs en France à l’être. Nous avons aussi décidé d’investir dans la terre crue, en l’intégrant à 20 % de nos projets d’ici trois ans ; nous construisons actuellement 112 logements en briques de terre crue à Biganos, en Gironde. L’entreprise qui nous approvisionne en briques en terre crue, qui s’appelle BTC-Briques Technic Concept, avait besoin de fonds pour se développer. Il m’est apparu évident qu’il y aurait des synergies entre nous. Nous avons pris une participation à hauteur de 20 % dans le capital de BTC au cours de l’été ; cette participation minoritaire prouve que nous n’avons pas le souhait que BTC travaille uniquement pour nous. Nous avons, en revanche, pour objectif de créer, dans chacune de nos zones d’activités, une usine de production. Cela permettra de créer environ une vingtaine d’emplois, dont trois directs et dix-sept indirects. Je prends les paris que la brique en terre crue est plus indiquée que le bois, dont la valeur et donc le prix ont fortement augmenté ces derniers temps. Pour la terre crue, nous en maîtrisons nous-mêmes les coûts de production.

Vous avez décidé de faire entrer des managers dans votre capital. Pourquoi ce choix ?

J’ai souhaité faire en sorte que les collaborateurs qui nous accompagnent depuis longtemps et qui témoignent ainsi leur fidélité, qui font notre activité et notre développement, deviennent actionnaires de LP Promotion. 20 % de l’effectif de l’entreprise, soit bientôt 50 managers, seront actionnaires du groupe. Ce ne sont plus mes collaborateurs, mais mes associés.

Quel regard portez-vous sur la situation que traverse actuellement le secteur du logement, et notamment le manque d’offre repéré dans de nombreux départements ? Et quelle conséquence sur les prix ?

C’est, malheureusement, une tendance générale observable dans tous les territoires où nous sommes implantés. Difficile d’inciter des collectivités ayant fait de la décroissance un porte-étendard de construire. Certaines villes ne veulent tout bonnement plus accueillir de nouveaux résidents. C’est une posture clairement assumée ! Les métropoles de demain pourraient être agencées selon un modèle de poly-centralités, pour constituer d’authentiques « villes du quart d’heure ». Le pari des métropoles de demain ne peut être gagné qu’à ce prix-là. Et pour que les prix redeviennent plus bas et plus cohérents, il faut évidemment construire. La verticalité peut constituer une solution, justement dans un souci de non-artificialisation des sols alentours. C’est grâce à cette verticalité que l’on va pouvoir bâtir davantage de parcs et d’espaces verts.

Pierre Aoun (LP Promotion) : « nous voulons devenir le leader français des résidences gérées ! »