Le Groupe Arcange a annoncé la cession d’un prestigieux immeuble en pierres de taille au 106, boulevard Voltaire (Paris 11ème). Pourquoi avoir fait le choix de vous séparer de cet actif totalisant 507 m² ?

Nous avons acquis cet immeuble il y a un peu plus d’un an et l’avons réhabilité entièrement, pour un montant de travaux aux alentours des 2 000 euros du m². Une boulangerie Gana a été installée au rez-de-chaussée, une institution familiale reconnue dans le secteur de la boulangerie haut-de-gamme.

Nous avons décidé de céder ce bien par un double-concours de circonstances : déjà car l’offre qui nous est parvenue était difficilement refusable ; ensuite, car nous sommes en période Covid et que nous avons beaucoup vendu au cours de cette crise sanitaire. Nous sommes et restons un opérateur dynamique ; nous nous adaptons, avant tout, au contexte et à ses aléas, dont certains ne sont pas prévisibles.

La transaction a été réalisée au mois d’avril 2021 et l’immeuble a été cédé à un acquéreur privé français. Nous voulions également vendre trois autres immeubles qui font partie de notre patrimoine, mais avons finalement décidé de les conserver…

Avez-vous revu votre stratégie dans le contexte actuel ? Avez-vous décidé de vendre majoritairement vos actifs plutôt que de les conserver et de les valoriser ?

Pas du tout ! Nous restons une foncière, l’idée est donc de garder un maximum d’actifs, de les réaménager, les louer et les faire fructifier, même s’il est évident que certaines opportunités ne peuvent décemment pas se refuser. Pour autant, nous restons concentrés sur l’achat de très beaux actifs à Paris, idéalement placés, à l’image de la rue Leroux (16ème), où nous avons déménagé notre siège social. D’ailleurs, nous allons bientôt inaugurer de nouveaux immeubles que nous avons acquis dans les 1er, 8ème et 16ème arrondissements de Paris.

Cependant, nous pouvons également opter pour des quartiers en devenir, pas nécessairement les coins les plus huppés de la Capitale. La banlieue n’est pas non plus à exclure, tout dépend des opportunités qui s’offrent à nous. Notre force est que nous savons faire ! Nous savons faire de l’habitation, du commercial et des bureaux. À partir du moment où un immeuble a du potentiel, nous allons nous positionner afin d’en tirer la quintessence. En tant qu’ »amoureux » de la pierre, nous avons également pour ambition de repositionner au goût du jour des actifs vieillissants.

Quelle opération récente ou en cours mettriez-vous en avant ?

Nous avons acquis un parking dans le 1er arrondissement, rue du Mont-Thabor, il y a environ trois ans. C’est un vieux parking en fond de cours, de 1 000 m² répartis en rez-de-chaussée et en sous-sol, et nous avons déposé un permis pour en changer l’affectation et en faire un showroom d’ici à la fin du mois. Ce nouvel ERP (établissement recevant du public) en gestation pourra accueillir environ 500 personnes. Nous comptons conserver cet actif et le proposer à la location sitôt les travaux achevés. Des « fashion weeks » nous ont d’ores et déjà contactés pour y organiser des événements éphémères.

Il faut dire que l’endroit est particulièrement bien aménagé et lumineux, avec une verrière installée entre le rez-de-chaussée et le sous-sol. Nous avons conservé la structure Eiffel en fer, même si c’était compliqué car ce type de charpente fond très vite en cas de chaleur et de début d’incendie. Nous avons travaillé avec des pompiers pour sécuriser l’ensemble, grâce à un système de brouillard d’eau, et la structure a finalement été validée dans le cadre du changement d’affectation du local.

Trois questions à Frédéric Nathan, co-fondateur du Groupe Arcange et directeur asset management