L’allusion entendue dans son proche entourage au rôle éminent joué par Vinci dans la maîtrise d’ouvrage du Village olympique à Saint-Denis est claire, ainsi qu’à la place désormais prééminente prise dans la réhabilitation, version décarbonation, par le grand groupe auquel elle appartient. Un géant qu’on attendait peut-être pas là et qui se veut plus que jamais leader mondial des services à l’énergie et de la construction. Virginie Leroy, qu’« Immoweek » avait déjà retenue parmi les « 50 femmes qui font l’immobilier de demain » personnalise cette transformation. « Nous avons retravaillé notre positionnement de promoteur » déclarait-elle récemment à notre micro. En effet. La filiale immobilier du groupe Vinci, née il y a vingt ans, et qu’elle préside depuis août 2023 à la suite d’Olivier de La Roussière, lui-même « Pierre d’Or Promoteur » en 2023, « participe désormais à la construction des villes, à la qualité de vie au quotidien et à la préservation de l’environnement ». Virginie Leroy a intégré le comité exécutif groupe il y a tout juste un an, un groupe qui compte désormais 285 000 collaborateurs dans 120 pays ! Petit rappel : Vinci est né en 1899 sur les bancs de l’Ecole Polytechnique de la volonté de deux élèves décidés à promouvoir alors l’innovant béton armé. Les choses changent, Vinci demeure un grand employeur de polytechniciens.

Virginie Leroy, elle-même diplômée de la grande école en 1998, puis de celle des Ponts-et-Chaussées en 2001, commence par prendre en charge pendant six ans l’immobilier du ministère de la Justice (notamment la construction du nouveau Palais de Justice de Paris), puis ce sera trois années chez Poste Immo, avant d’intégrer la grande maison Vinci en 2021. Elle débute comme directrice de projets en immobilier d’entreprise. Cinq ans plus tard, sans perdre de temps (une habitude chez elle qu’elle conservera), la voici à la direction du département aménagement et grands projets urbains, puis directrice générale adjointe immobilier d’entreprise et aménagement. En mars 2022, elle est promue directrice générale de l’immobilier résidentiel et des régions. Jusqu’à la présidence de Vinci Immobilier en 2023. Elle n’a pas encore 50 ans. Un parcours entièrement voué à l’immobilier sous toutes ses formes au cours duquel elle renforcera sa réputation : douée pour la stratégie autant que pour le management. « J’ai touché à tous les métiers, à tous les projets, mais toujours opérationnelle, proche de mes équipes ». Ce qu’on peut qualifier de grande aptitude à la conduite du changement. On notera qu’entretemps, le corps des ingénieurs des Ponts et Chaussées est devenu, après fusion, celui des Ponts, des Eaux et des Forêts. Signe des temps…

Les JO 2024 ? « Une belle histoire qui continue de m’inspirer. C’est le premier terrain que j’ai acheté chez Vinci, un projet qui m’a suivi pendant 15 ans, pour finir par offrir deux vies à un même quartier. Une première en France ». Une histoire en deux phases, qui s’est accélérée avec l’obtention des permis de construire pour les quatre îlots du Village olympique fin 2020 et le lancement des travaux quelques mois plus tard ; pour une mise à disposition des athlètes olympiques en juillet 2024 ! La deuxième phase commence en septembre de la même année, avec la « réhab » des bâtiments du Village. « Nous avons pris le parti de penser très tôt à l’héritage post-2024. Et conçu des immeubles réversibles pour accueillir les athlètes, des immeubles à convertir en éco-quartier mixte. Et dynamiser durablement le territoire de la Seine- Saint-Denis ». Un écoquartier vivant, inclusif et bas carbone (moins 40 % de CO2 par rapport au bâti conventionnel), tout en privilégiant systématiquement le réemploi des matériaux d’une phase à l’autre. Il sera livré en fin d’année. On en reparlera… Suivra l’autre projet emblématique mené à Saint-Denis : la transformation de la Cité du Cinéma (déjà livrée par Vinci en 2012) en un pôle événementiel et culturel, « un lieu magique implanté sur une ancienne centrale électrique », qui sera capable d’accueillir six mille personnes et redonner vie au quartier Pleyel, contigu de celui des JO. « On ne peut pas être promoteur désormais et ne pas aimer les bâtiments qui font l’histoire d’une ville ». Et lorsque cette hyper active, amoureuse de son travail, oublie quelques jours ses responsabilités professionnelles, elle gagne sa province adoptive : la Bretagne. Cette native du Pas-de-Calais (« je suis née dans un petit morceau de campagne, à côté du bassin minier ») consacre ses heures libres aux vieilles pierres du moulin familial. Réhabilitation.

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Médaille d’or de la réhab