Portée par Apsys, avec l’architecte Edouard François et le paysagiste Michel Desvigne, l’opération transformera, d’ici 2027, une friche de quatre hectares entre la gare Saint-Jean et la Garonne, dans le périmètre de l’Opération d’Intérêt National aménagé par l’EPA Bordeaux Euratlantique (EPABE) qui a pour objectif de créer une vingtaine de quartiers sur plus de 730 hectares répartis entre Bordeaux (386 hectares), Bègles (217 hectares) et Floirac (135 hectares).

Ce nouveau quartier mixte comprendra, à terme, 70 000 m2 de commerces, restaurants, logements étudiants, hôtels, loisirs et bureaux. Il débouchera sur un parc de deux hectares qui sera traversé par une « rue parc » piétonne longue de 600 mètres et large de 19 mètres, allant du parvis de la gare jusqu’à la Garonne. « La création de cette « rue parc » est un véritable geste haussmannien : c’est la première percée d’une telle envergure dans le centre de Bordeaux depuis la percée du cours Alsace Lorraine en 1850 » tient à préciser Apsys. Cette opération, dont on dit qu’elle avoisine les 500 millions d’euros, est réalisée « sans un centime d’argent public, puisque entièrement privée » souligne Maurice Bansay. « Il s’agit de la plus vaste opération de réhabilitation d’un quartier en France » met en avant la foncière qui n’en n’est pas à son premier coup d’essai, puisqu’elle a déjà « remodelé » le quartier Beaugrenelle, dans le 15ème arrondissement de Paris ; transformé le quartier de l’amphithéâtre de Metz et réhabilité environ 200 000 m2 d’anciennes manufactures textiles à Lodz, en Pologne.

Des espaces végétalisés couvrant plus de 9 000 m2 permettront une réduction notable de la température ce qui, en période de canicule, améliorera la qualité de l’air, offrant des refuges pour la biodiversité et augmentant le bien-être des citadins. Ce dispositif permettra, bien sûr, de diminuer la chaleur, mais également d’optimiser la consommation énergétique avec plus de 50 % d’énergies renouvelables.

Une fois achevé, l’ex-quartier Saget-Descas, rebaptisé « Canopia », deviendra la nouvelle porte d’entrée de toute la partie sud de la métropole girondine. Au total, 140 boutiques allant de 50 à 4 200 m2 seront installées, 6 toits-terrasses sur une surface de 2 500 m2 et un parking souterrain de 600 places verront le jour. Mais aussi la plus grande station de vélos de France, avec 1 400 emplacements et quelque 600 arbres (pins, chênes et eucalyptus) complèteront le décor de ce futur quartier dont, rappelons-le, le financement est entièrement privé. « L’utilisation de la pierre de taille est le parti pris de ce projet, qui comptera au total 18 000 mètres carrés de façades en pierre » souligne Maurice Bansay, qui rappelle que « dans ce quartier se tenait, au 19ème siècle, un marché aux pierres très actif ».

Deux bâtiments du quartier se trouvant rue de Saget et quai de Paludate, également construits au 19ème siècle, seront conservés et restaurés. Concernant la dizaine de nouveaux immeubles qu’Apsys a prévu d’élever, « ils le seront dans le respect du style, des proportions et des hauteurs observés notamment sur les façades du cours Alsace-Lorraine » complète la foncière. Sept immeubles typiquement bordelais ont ainsi été retenus pour servir de modèle aux futures constructions de « Canopia ».

Pas étonnant, donc, que ce projet titanesque soit distingué d’une « Pierre d’Or » au regard de ce que deviendra ce nouveau quartier mixte, écoresponsable, au geste architectural haussmannien…

Retrouvez les « mini-portraits » des neuf autres nommés de cette catégorie dans notre magazine accessible sur notre site…

"Canopia", la nouvelle porte d’entrée de Bordeaux