« Parce qu’elle est concrète, qu’elle résout un vrai problème et répond à notre volonté de lutter contre toutes les discriminations, le Parlement mutualiste a, dans son unanimité, pris cette décision qui vise l’égalité face à la santé et à l’accession à la propriété » explique Nicolas Théry, qui ajoute avoir été « frappé par les discriminations invisibles dont fait partie cette question de la santé, véritable motif d’exclusion ». « Nous sommes la seule banque française entreprise à mission. Ce n’est pas un acte de communication. Cela nous engage et nous voulons donner des preuves » ajoute Daniel Baal, « c’est une démarche militante venue d’une banque mutualiste, complètement en phase avec nos missions et nos valeurs ».

Une offre pour « les clients fidèles »

Dans les faits, ce dispositif visant à supprimer le questionnaire et la surprime est applicable sous les conditions suivantes : clients domiciliant leurs revenus principaux depuis 7 ans au Crédit Mutuel et détenant un prêt assuré jusqu’à 500 000 euros par emprunteur et assuré âgé de moins de 62 ans lors de la souscription. Pour les clients déjà titulaires d’une assurance emprunteur au Crédit Mutuel (correspondant à ces conditions) et faisant l’objet d’une surprime ou d’une exclusion, ces dernières seront supprimées à compter du 1er décembre 2021. Ceci représente environ 300 000 prêts chaque année, ainsi qu’une « perte de revenus » pour le groupe de 30 millions d’euros en 2022 et de 70 millions d’euros en année de croisière.

Un « engagement pour une société plus juste »

Cette initiative, tiennent à souligner les dirigeants, s’inscrit dans le prolongement de la loi Evin qui interdit la discrimination des malades dans les complémentaires santé et de la Gender Directive qui prohibe les écarts tarifaires entre les femmes et les hommes. « N’oublions pas une des leçons de la crise sanitaire : l’égalité devant la santé et l’accès de toutes et tous à la propriété sont les reflets d’une société solidaire. Leçon trop vite oubliée quand on voit le retour d’initiatives qui, sous prétexte de concurrence, démutualisent les risques et excluent les moins jeunes, moins favorisés et en moins bonne santé » souligne Nicolas Théry. « Grâce à l’action menée par les Assurances du Crédit Mutuel, un des leaders de l’assurance française, nous renforçons notre engagement mutualiste pour une société plus juste et inclusive, où la maladie, la profession ne sont pas des obstacles pour devenir propriétaire de son logement. A compter d’aujourd’hui, nous assurons donc le crédit immobilier de la résidence principale de nos clients fidèles sans aucune formalité médicale » ajoute Daniel Baal, directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale.

D’autres banques suivront-elles cette initiative ? Nicolas Théry dévoile que l’une d’entre elles lui a indiqué « avoir pensé » à un dispositif de ce genre. La réaction des autres établissements et celle de la Fédération Bancaire Française ne devrait pas tarder…

Accession à la propriété : le Crédit Mutuel supprime les questionnaires et surprimes liés à la santé