Côté investissement, « 24,9 milliards d’euros ont été engagés dans l’Hexagone en 2020, soit une chute de 34 % par rapport à l’année-record de 2019, néanmoins une performance supérieure de 7 % à la moyenne décennale. 17,3 milliards d’euros ont été investis dans les bureaux (-35 %), 3,5 milliards dans les locaux industriels (-35 %), 4,2 milliards dans les commerces (-31 % en un an, -15 % par rapport à la moyenne décennale) ».

Pour 2021, Antoine Grignon, directeur du département commerces chez Knight Frank France, prévoit « une lente convalescence, car la situation sanitaire ne reviendra pas à la normale avant le second semestre 2021, voire 2022, retardant la reprise de l’économie et des marchés locatifs. Les investisseurs resteront donc très sélectifs, privilégiant les secteurs géographiques les plus établis et les actifs offrant des revenus stables et sécurisés, ce qui maintiendra la pression sur les taux de rendement « prime ». Ils cibleront également les biens résistant à la crise sanitaire, comme la logistique ou le résidentiel, accélérant ainsi les stratégies de diversification mises en œuvre depuis quelques années »…

« Le pire résultat des 20 dernières années »

Côté locatif, seulement 1,38 million de mètres carrés ont été placés en 2020, soit une chute de 42 % en un an, de 21 % par rapport à 2013 (le point bas) et de 40 % par rapport à la moyenne décennale, soit « le pire résultat des vingt dernières années » résume le conseil. Les surfaces de moins de 1 000 m2 n’enregistrent qu’une baisse de 27 %, contre 42 % pour les surfaces de 1 000 à 5 000 m2 et, surtout, moins pire que les volumes supérieurs à 5 000 m2, puisque seuls 404 000 m2 ont été placés en 2020… contre 887 000 m2 en 2019 ! En terme de secteurs, La Défense voit ses volumes placés augmenter de 33 % en un an.

D’après Renaud Boëssé, directeur bureaux Paris, l’avènement du télétravail « n’annonce pas la mort du bureau, mais un rééquilibrage mesuré de la géographie tertiaire de l’Ile-de-France et une amélioration de la qualité des espaces de travail au service du bien-être des salariés et de leur productivité. De la même manière que le e-commerce a replacé le magasin au cœur de la relation client, offrant une expérience d’achat suffisamment forte pour inciter à ne pas uniquement consommer en ligne, la révolution numérique devrait ainsi accentuer la valeur du bureau comme lieu privilégié de l’expérience collaborateur, donnant plus de sens au travail par une meilleure articulation entre l’humain et le digital ».

Les commerces, grands sacrifiés de la crise sanitaire, a vu le luxe pâtir de l’absence de touristes (même si 29 boutiques de luxe ont ouvert à Paris en 2020, contre 34 en 2019, soit la finalisation de projets actés avant l’épidémie) et le commerce du ralentissement du flux des arrivées d’enseignes étrangères, 30 enseignes s’étant installées avec un premier magasin français en 2020, contre 55 en 2019. Seuls 14 nouveaux entrants ont été recensés à Paris, contre 37 en 2019. En 2020, 420 000 m2 de commerces ont été inaugurés en France, 42 % de moins que l’année qui avait précédé…

Immobilier d'entreprise : Knight Frank fait le bilan de 2020