Vous avez annoncé tout récemment l’acquisition d’un portefeuille logement à Copenhague : pourriez-vous nous en dire plus ?

Il ne s’agit pas réellement de l’acquisition d’un portefeuille, mais de l’acquisition de trois actifs dans le même quartier pour trois clients distincts qui nous accompagnent. Sont concernés un immeuble résidentiel d’environ 6 000 m2 à Valby, dans un quartier à l’Ouest de Copenhague, un immeuble de 191 appartements, acquis en octobre dernier, et une transaction résidentielle en fin d’année 2019, dans le quartier des îles Brygge, au centre de Copenhague.

Que représentent les différentes classes d’actifs dans les portefeuilles sous gestion ?

Invesco Real Estate gère 14,6 milliards d’euros d’actifs immobiliers en Europe. La répartition par classe d’actif, au 31 mars dernier, est la suivante : 45 % de bureaux, 20 % de commerces, 11 % d’hôtellerie, 11 % de résidentiel et 13 % de logistique.

Vous dites « vouloir poursuivre votre expansion dans le secteur résidentiel à travers l’Europe », qu’en est-il précisément ?

Invesco a déjà réalisé 38 investissements en immobilier résidentiel pour un montant d’environ 2,4 milliards d’euros en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas, en République Tchèque, en Irlande, au Royaume-Uni et au Danemark. Nous continuons de nous intéresser à tous ces marchés, ainsi qu’à d’autres dans lesquels Invesco possède des bureaux ou une expérience d’investissement comme la France, l’Autriche, l’Italie et la Pologne.

Cette stratégie doit-elle quelque chose à la crise du Covid-19 ?

Non, pas particulièrement. Nous investissons activement dans ce secteur pour différents mandats en Europe depuis 2014 et continuons de voir des opportunités d’investir davantage. Notre stratégie d’investissement dans le résidentiel européen s’appuie principalement sur les fondamentaux solides qu’offre ce secteur et sur notre connaissance des marchés locaux grâce à nos équipes de transaction elles-mêmes locales.

Que recherchez-vous (types d’actifs) et où ? Quid des résidences gérées en particulier ?

Nous recherchons des opportunités résidentielles à but locatif, des résidences étudiantes, de co-living et potentiellement de vente à la découpe dans les grandes villes des pays mentionnés ci-dessus. Le tourisme/les loisirs sont distincts de notre stratégie résidentielle. Par ailleurs, les résidences seniors ne figurent pas dans nos priorités actuelles.

Quel regard sur le marché du logement en Europe ?

Nous croyons aux solides fondamentaux du marché résidentiel européen. Nous le considérons comme un élément de diversification majeur au sein d’un portefeuille du fait de son caractère défensif et peu volatil. Le résidentiel constitue, pour nous, l’un des axes prioritaires d’investissement au cours des prochains mois.

Ressentez-vous une concurrence accrue sur le marché du logement et si oui, de la part de qui (investisseurs hors Zone euro, français…)

Oui, nous voyons d’autres gestionnaires et investisseurs institutionnels de grande envergure s’engager sur ce segment de marché. Les sources de capitaux sont variées. Certaines sont françaises, mais nous voyons également des investisseurs d’autres pays européens, d’Asie ou d’Amérique du Nord.

La crise économique qui a et va frapper vous inquiète-elle : un peu, beaucoup ou moyennement ?

De manière générale, nous nous méfions de l’impact économique du Covid-19, mais à ce jour, le résidentiel a été l’une des classes d’actifs immobiliers les plus résistantes au travers de la crise sanitaire. Toutes nos décisions d’investissement sont jugées en fonction non seulement des conditions de marché actuelles, mais aussi de nos projections et nous considérons que le résidentiel est susceptible de surmonter la tempête mieux que de nombreuses autres catégories d’actifs.

Sébastien Daguenet (Invesco Real Estate) : "nous croyons aux solides fondamentaux du marché résidentiel européen"