Pour la première catégorie (750 000 à deux millions d’euros), le nombre de ventes atteint, pour les premiers quadrimestre 2021 et 2022, un niveau très légèrement supérieur à celui observé en 2019 et ce, après une année 2020 logiquement maigre en ventes. Concernant les dynamiques en fonction des types de produits, notons que pour les biens sans défaut disposant d’un espace extérieur, les durées de commercialisation « n’ont jamais été aussi courtes », avec des prix orientés à la hausse ; pour les biens sans défaut, mais sans espace extérieur, les prix restent stables, bien qu’à un niveau élevé ; enfin, à propos des biens comportant des défauts (nuisances sonores, manque de clarté…), il est à relever que la durée de commercialisation s’allonge et les prix sont orientés à la baisse.

Pour la seconde catégorie (deux à trois millions d’euros), le nombre de transactions a augmenté de 48 % quand on compare les quatre premiers mois de 2021 à ceux de 2019 ; de 53 % entre 2019 et 2022. Enfin, sur le segment des plus de trois millions d’euros, la hausse a été de 159 % entre 2019 et 2021 ; de 188 % entre 2019 et 2022.

Daniel Féau indique que les investisseurs français se sont substitués aux acheteurs internationaux, traditionnellement très actifs sur ces segments. La dimension « valeur refuge de la pierre » est arguée pour expliquer cette explosion observable des ventes des biens les plus onéreux, de même que le « traumatisme » des confinements successifs expliquant l’intérêt fulgurant manifesté par les plus aisés à l’endroit des maisons et hôtels particuliers avec jardins, ainsi que des appartements équipés d’une terrasse.

Daniel Féau note que, bien que moins nombreux, les acheteurs apparaissent plus motivés pour franchir le pas. Cela est dû au fait que la crise sanitaire et les incertitudes qu’elle induit sont moins présentes dans les esprits. De plus, beaucoup jugent que le moment est idéal pour investir, avant une augmentation des taux de crédit annoncée dans les prochains mois, ainsi qu’une période inflationniste fort probable, compte tenu du contexte géopolitique mondial plus qu’incertain. D’où la volonté de faire le « plein de crédit » le plus rapidement possible.

Qu’en est-il ailleurs qu’à Paris?

De plus en plus de Parisiens sont séduits à l’idée de posséder une résidence semi-principale en région. Cela suffit à mettre sous tension certains marchés tels que ceux d’Aix-en-Provence (13), des Alpilles (13), du Luberon (84), de Deauville (14) et même de Marseille (13), pour ce qui concerne les produits les plus qualitatifs et hauts de gamme. Même si le nombre de ventes est en léger recul par rapport à l’année dernière, cela s’explique tout simplement par le fait que, sous l’effet d’une forte demande, les marchés du Sud et de la côte normande sont en proie à une authentique pénurie de biens « premium » à mettre en vente. Daniel Féau indique que « les durées de commercialisation n’ont jamais été aussi courtes et les prix s’inscrivent en hausse marquée ».

Enfin, il est à noter que pour les quinquagénaires désireux d’investir dans une résidence secondaire, plusieurs options sont envisageables : un recours au crédit classique, mais aussi une vente de leur résidence principale tout en s’en réservant l’usufruit jusqu’à la retraite (période de cinq à 12 ans). Les acquéreurs de ces biens sont la plupart du temps des expatriés français qui profitent de la décote pour cause de réserve d’usufruit (mais aussi des taux de crédits bas) et qui en bénéficieront une fois de retour en France.

A Paris et proche couronne Ouest, les transactions supérieures à deux millions d'euros ont explosé