La nouvelle année démarre tambour battant sur le front du logement. Le Sénat s’en est fait l’écho, par la voix de l’élue Dominique Estrosi-Sassone (lauréate du « Trophée Logement et Territoires » dans la catégorie « Territoires » en 2020) particulièrement impliquée sur cette question puisqu’elle a fait partie des 32 membres de la commission présidée par François Rebsamen (et dont les conclusions ont été rendues au gouvernement en fin d’année 2021…).

Dominique Estrosi-Sassone a directement pointé du doigt la promesse faite par Emmanuel Macron au cours de sa campagne de provoquer un « choc de l’offre de logements » afin de faire baisser leur prix. Tout comme celle de construire 60 000 logements étudiants au cours de son mandat. Elle a mis en contradiction ces engagements de campagne avec la réalité des faits et réclamé un déblocage rapide de la situation. « L’inaccessibilité au logement est un facteur de précarisation et d’exclusion sociales » a-t-elle tancé…

La ministre déléguée chargée de la Ville lui a répondu à la tribune, reconnaissant le fossé existant entre une demande forte de logements d’un côté, surtout dans certaines villes fortement pourvoyeuses d’emplois, et une offre paralysée par la non-délivrance de permis de construire. « D’un côté, la demande est soutenue par des taux d’intérêt bas, mais l’offre fait toujours défaut » a déploré la ministre. Elle a, néanmoins, esquissé des pistes de sortie de crise étudiées par le gouvernement, comme un protocole de construction de 250 000 logements sociaux en deux ans ou le financement d’un fonds friche de 650 millions d’euros pour financer des opérations de recyclage de zones déjà artificialisées…

De son côté, la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann (ancienne ministre du Logement, qui s’est exprimée pour Immoweek en juin 2021 dans notre série de podcast « Ma vie de ministre du Logement) s’est élevée contre la hausse de la part que représente le paiement de leur logement dans le budget des ménages, atteignant plus de 29 % en 2021. « Les loyers ont davantage augmenté que l’inflation et bien plus que le niveau d’évolution des revenus » a-t-elle précisé. La ministre a tenté d’apporter une réponse en mettant en avant l’expérimentation, par le gouvernement, de l’encadrement des loyers dans les zones tendues…

Au Sénat, le débat sur la pénurie de logements s'invite