La crise sanitaire a bouleversé bien des certitudes, brouillé bien des perspectives. Dans ce contexte évanescent, la pierre comporte tous les ingrédients à même de rassurer : solidité, stabilité, enracinement. Comme en d’autres circonstances où l’horizon apparaît voilé et incertain, les Français redécouvrent le confort de la propriété. Ainsi, sur les neuf premiers mois de l’année 2021, la demande de logements, à l’échelle nationale, a grimpé de 18 %. Avec des taux d’intérêt avoisinant les 1 %, rarement la période n’a paru aussi propice à l’achat, alors que le spectre de l’inflation et de la remontée des taux qu’elle induit se profile dangereusement.

Les maisons ont particulièrement la cote : leur demande progresse de 18 % au national, contre 10 % pour les appartements. Paris renoue avec la croissance (+12 %), devancée par l’Ile-de-France (+13 %). Les Français semblent particulièrement enclins à acheter en seconde couronne, où espace, verdure et nature sont appréciés.

Un marché de la province saturé

Cette demande intensifiée s’oppose à une offre toujours atone, comme l’a souligné le rapport de la commission Rebsamen remis il y a quelques jours à l’exécutif. Ainsi, au national, l’offre de biens disponibles à la vente régresse de 18 %. À Paris, elle remonte de 24 %, tandis qu’elle est nulle en Ile-de-France, avec une pénurie grandissante (-6 %) d’offres de maisons, preuve que ces dernières sont particulièrement recherchées. En régions, l’offre est en baisse de… 26 % ! Le marché de la province a eu du mal à absorber une demande soudaine et intense provoqué en grande partie par l’apparition de la crise sanitaire et les changements de vie radicaux qu’elle a entraînés.

Si 2020 n’est pas une année de référence, tant elle a été biaisée par la Covid-19, 2019 fut l’année de tous les records en ce qui concerne les ventes en immobilier ancien. 2021 fait mieux, avec une hausse de 12 % des transactions par rapport à 2019 ! Une dynamique à peu près égale en Ile-de-France (+27 % par rapport à 2020), qu’en régions (+22 %) ou à l’échelle nationale (+23 %).

Des délais de vente en baisse

Les prix au mètre carré enregistrent, quant à eux, une légère accalmie, même s’ils progressent de 4,9 % au national, pour s’établir à 3 345 euros/m2. Les maisons, très prisées en ce moment, ont logiquement connu une augmentation de leurs prix plus importante (7,1 %) que les appartements (4,3 %). En régions aussi, les prix s’emballent : hausse de 7,3 % (2 398 euros/m2). A Paris, la baisse s’amoindrit et se situe à -0,8 % (10 430 euros/m2).

Concernant les délais de vente, ils reculent nettement. Rien d’étonnant à cela : installés dans une position inconfortable de forte concurrence sur le marché de la demande, les accédants tergiversent nettement moins. Résultat : les délais de vente baissent de 14 jours, passant à 78 jours. En régions, ce constat est encore plus significatif, avec une chute de 18 jours. Les négociations sont également moins prégnantes, les Français hésitant de moins à moins à payer un bien au prix fort pour ne pas se faire damer le pion par un concurrent prêt à s’aligner sur la demande initiale.

En France, le marché de l'immobilier ancien de plus en plus sollicité