Sans construction d’HLM le modèle du logement social français est en danger

Le logement social protège les Français et Françaises et leur garantit un habitat digne. On peut vivre toute sa vie dans le logement public, l’accès à la propriété n’est pas le seul modèle du parcours résidentiel. La CNL s’est prononcée pour un plan de construction de 350 000 logements sociaux par an et sur cinq ans. C’est le seul moyen de répondre aux besoins des 2,3 millions de demandeurs de logement. Alors que la majorité actuelle a depuis cinq ans mené une politique libérale qui a détruit le monde HLM. Pour 2021-2022, le nombre de logements construits peine à atteindre les 100 000, nous sommes au plus bas depuis 15 ans, très loin même des ambitions affichées par Emmanuelle Wargon l’an passé.

Les annonces faites autour du PLF 2023, avec un projet de prélèvement sur Action Logement de 300 millions d’euros, viennent contrecarrer la relance d’une politique de constructions dans le secteur. Pour la CNL, l’Etat ne doit pas financer les aides à la pierre sur le dos des salariés et s’oppose donc à cette énième ponction d’Action Logement. En 2017, la mise en place du dispositif de réduction du loyer de solidarité (RLS) a déjà conduit à une ponction de 1,3 milliard d’euros dans les caisses des organismes HLM. Cette hémorragie doit cesser. La CNL demande d’en finir avec la RLS et, dans le même temps, elle appelle l’Etat à se réengager dans l’aide à la pierre.

La sobriété énergétique ne doit pas devenir le nouveau nom de l’austérité

La transition énergétique doit devenir une priorité dans toutes les politiques publiques, la rénovation des logements et la lutte contre les passoires thermiques doit se hisser en haut des agendas ministériels. De plus, la rénovation thermique est l’outil pour répondre à la crise énergétique. Encore faut-il des financements à la hauteur, d’une part et des mesures contraignantes contre les grands pollueurs, d’autre part. Il ne peut y avoir d’écologie sans justice sociale et fiscale.

Pour réduire les factures énergétiques, le gouvernement ne peut plus s’en tenir à un appel répété aux habitants à multiplier les gestes éco citoyens, mais redonner les moyens financiers aux bailleurs. Nous rappelons que la RLS a amputé leur budget de 1,3 milliard d’euros. Autant d’argent qui pourrait être réinvesti dans la rénovation thermique du parc social et, donc, alléger la facture des locataires.

L’Etat veut faire la chasse au gaspi ? Qu’il taxe Total qui, une nouvelle fois en 2022, multiplie par trois ses profits.

Le bouclier tarifaire relatif aux logements collectifs n’est pas opérationnel. Calculé sur la base de l’écart entre le tarif réglementé d’octobre 2021 et le tarif réglementé (conformément à la méthode habituelle de calcul), il ne prend pas justement en compte l’explosion des prix sur le marché.

Les bailleurs se voient dans la situation intenable de devoir choisir entre s’endetter un peu plus ou asphyxier financièrement les habitants. Ce n’est pas à eux de porter la responsabilité des carences de l’Etat, c’est au ministre d’agir !

Il convient que soient appliqués dans le logement social des tarifs réglementés et que le bouclier tarifaire soit efficient partout dans l’habitat collectif.

Pour la CNL, c’est zéro augmentation de facture, zéro coupure de gaz et d’électricité. De plus, pour en finir avec un accès à l’énergie soumis aux fluctuations du marché, la CNL défend la restauration d’un pôle public de l’énergie répondant aux besoins sociaux et économiques du pays.

La CNL vous redemande, de bloquer les loyers

Les mesures engagées dans la loi Pouvoir d’achat ont été ponctuellement utiles. Elles ne suffisent déjà plus à couvrir les dépenses des ménages.

Aujourd’hui, pour les habitants, c’est la double peine. La revalorisation des ALP et l’augmentation programmée des loyers à 3,5 % avalisé par l’USH ne permettent même pas de couvrir l’augmentation nette des loyers. Ils voient en plus leurs charges connaître des hausses exponentielles induites par l’explosion du coût de l’énergie. C’est ainsi que des ménages ont reçu des factures d’énergie et d’eau chaude passer de 45 euros par mois à plus de 280 euros.

Le budget 2023 doit être l’occasion d’une vraie remise à plat des mesures de relance du pouvoir d’achat. Il est temps que le gouvernement Borne en finisse avec des dispositifs à court terme et prenne de vraies mesures universelles et structurelles.

Le blocage des loyers en fait partie. Il pourrait être financé par la suppression des avantages fiscaux du secteur locatif privé et constituerait un geste fort, une vraie main tendue aux habitants, serait facteur de dynamique sociale.

Madame la présidente de l’USH, nous comptons sur vous pour soutenir avec nous le combat du monde HLM.

La CNL appelle à bloquer les loyers et demande à l'USH de la suivre