Un paradoxe bien embêtant. Alors même que les zones tendues, où la demande bien supérieure à l’offre occasionne une flambée des prix, pâtissent d’un déficit criant de construction de logements neufs, les campagnes et petites villes s’en sortent bien mieux. Ainsi, les zones B2 et C, considérées comme détendues, voire rurales, ont vu le nombre de permis de construire délivrés augmenter de 26 % depuis 2019 dans le collectif (21 % dans l’individuel). Dans le même temps, leur nombre au sein des secteurs en tension a reculé de 8 % dans le collectif (+ 1 % dans l’individuel).

Le salut venu des friches

Pour expliquer le phénomène, Olivier Salleron a reconnu que la « densification est quelque chose de très difficile », d’où la complexité pour les élus de zones tendues de construire davantage dans des villes déjà conséquemment bétonnées et hérissées de bâtis. Pour le président de la FFB, le salut pourrait venir des friches, pas suffisamment utilisées selon lui pour y construire du neuf, mais aussi de la surélevation des immeubles existants, avec « des ouvrages en bois surélevés sur les bâtiments ». Le tout en remettant de la nature au cœur des villes, en y plantant des arbres, en y aménageant des espaces verts.

Une pénurie de bois

Olivier Salleron a aussi déploré l’explosion des coûts des matériaux qui sévit depuis plusieurs mois et qui constitue également un motif de paralysie partielle du marché de la construction. La filière bois est particulièrement visée, elle qui traverse une pénurie inquiétante et un brin kafkaïenne, la France exportant massivement ses grumes par containers vers les Etats-Unis ou la Chine (lire interview de François Duchaine sur le site d’Immoweek). « La filière bois est pillée par l’étranger! » s’est insurgé le président de la FFB.

La Fédération Française du Bâtiment alerte sur le risque d'un marché à deux vitesses dans le logement neuf