Il y a tout juste un an, Emmanuelle Wargon, ministre chargée du Logement, lançait un défi ambitieux : construire 250 000 logements sociaux avant 2023. Une exhortation destinée à remobiliser les élus locaux, à qui le reproche est souvent fait de freiner, voire bloquer des projets de construction pour diverses raisons (tensions autour de la suppression de la taxe d’habitation, enjeux écologiques locaux, contraintes réglementaires nombreuses).

Le Premier ministre lui-même a fait plusieurs annonces en ouverture du congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat à Bordeaux, le 28 septembre dernier : compensation intégrale de l’exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) dont bénéficient les bailleurs sociaux, contrats de relance du logement dans les zones tendues ou encore appel à manifestation d’intérêt pour des projets exemplaires en matière d’optimisation des droits à construire. Ces annonces sont a priori de nature à satisfaire les acteurs du logement social, aux premiers rangs desquels se tiennent les élus locaux. Mais au-delà de l’intervention de l’Etat pour relancer une cause nationale d’importance, d’autres leviers peuvent être actionnés par les bailleurs sociaux eux- mêmes. Ils sont, selon nous, de nature à convaincre durablement les élus locaux de l’intérêt de construire des logements sociaux. Erigère en a testé et validé certains dans le cadre de réalisations concrètes menées depuis deux ans.

Une stratégie bas carbone pour préserver l’environnement

Erigère a mis en place une stratégie bas carbone en accélérant la réhabilitation de son parc social, avec l’objectif de limiter la consommation énergétique des bâtiments. Cela se traduit par un doublement de nos investissements et, concrètement, la réhabilitation de près de 600 logements en 2021.

La performance énergétique doit s’accompagner de la fourniture d’une énergie décarbonée. C’est pourquoi nous déployons des panneaux solaires en toiture qui permettent d’alimenter durablement nos bâtiments, de limiter les charges de copropriété et, ainsi, de rendre du pouvoir d’achat à nos locataires. Pas de transition écologique réussie sans gains financiers pour nos résidents.

Par ailleurs, nous accompagnons les changements d’usage comme l’adoption croissante des véhicules électriques en facilitant l’installation de bornes de recharge dans nos parkings. Nous combinons, d’ailleurs, à une mobilité plus propre, des possibilités accrues de télétravail via le réseau de tiers- lieux que nous créons avec l’association Les Déterminés. Le premier centre de ce type, à Cergy, est, bien évidemment, ouvert à nos résidents du Val-d’Oise. Ces actions s’inscrivent, évidemment, dans la voie tracée par le groupe Action Logement. Particulièrement lisible, cette stratégie ne peut que rassurer des élus soucieux de l’impact du logement social sur l’environnement, en valorisant les initiatives innovantes prises par le secteur.

Une écoute attentive des besoins des résidents

Pour bien connaître les attentes des locataires, nous avons mis en place des outils efficaces pour dialoguer avec eux. Numéro de téléphone dédié aux horaires élargis, adresse mail avec réponse rapide, création d’équipes mobiles qui vont au contact, remontées permanentes d’informations de la part de nos gardiens… Autant de dispositifs simples et directs qui nous permettent de mesurer les attentes des locataires et de nourrir notre réflexion sur l’évolution de l’offre de produits.

Grâce au numérique, nous simplifions progressivement de nombreux process de la relation client, pour mieux nous concentrer sur sa dimension humaine. Ce lien plus qualitatif est de nature à proposer une meilleure expérience de vie des résidents dans leur logement et leur environnement. Un bénéfice qu’une formule pourrait résumer simplement : bien chez moi, bien dans ma ville.

Innovation à tous les étages

L’innovation est multiple : elle passe par la recherche de solutions nouvelles sur les fondamentaux de notre métier de constructeur, de la conception des produits à la rénovation du patrimoine.

Mais la dimension sociale de notre activité, essentielle à nos yeux, bénéficie aussi d’innovations majeures. Nous travaillons, ainsi, à rendre les logements plus flexibles, afin qu’ils puissent accompagner leurs occupants tout au long de leur vie. Erigère investit beaucoup dans le « bien-vieillir », un effort illustré par le partenariat avec les Maisons de Marianne : dans des ensembles à taille humaine, des logements adaptés aux personnes âgées les placent au cœur de lieux de vie communs (bibliothèque, place centrale, ateliers d’artistes…).

Erigère s’engage à construire des habitats avec une dimension d’animation sociale favorisant une vie collective apaisée et une interaction entre des locataires de tous âges (jeunes, seniors) et de toutes situations (en couple, jeunes familles, handicapés…). Là aussi, nous jouons pleinement notre rôle d’accompagnant des évolutions sociétales à l’œuvre dans la ville.

Acteur de la vie économique locale

Ce rôle social s’incarne aussi à travers des projets au service des jeunes et de l’emploi, afin de participer à la dynamique économique locale. La livraison en mai 2022 d’un incubateur culinaire au cœur d’une résidence à Pontoise (95) est un exemple emblématique de notre démarche. Cet espace offrira aux porteurs de projets sélectionnés par Les Déterminés, avec qui nous collaborons depuis bientôt deux ans et dont l’objectif est de faire entrer l’entreprenariat dans les quartiers populaires, offre la possibilité à tout un chacun de vivre son rêve entrepreneurial, sans barrière ni limite. Le programme gratuit d’accompagnement à l’entrepreneuriat, la possibilité d’accéder à un laboratoire professionnel, d’être formé aux techniques d’hygiène de la restauration et de bénéficier d’un lieu éphémère pour tester leurs produits auprès de leur future clientèle.

Cet engagement au service de l’accomplissement de tous, y compris les moins favorisés, est un marqueur supplémentaire de la place incontournable du logement social dans le paysage socio-économique de la France d’aujourd’hui et de demain. Chez Erigere, nous sommes convaincus que la somme de ces différentes initiatives structurantes ne peut que convaincre des élus confrontés à la nécessité de bien loger leurs concitoyens…

Fabrice Le Saché (Erigère) : "des leviers pour les bailleurs sociaux"