REI Habitat, le promoteur de « Wood Up », annonce des appartements allant du studio au cinq pièces, beaucoup en dupleix, certains dotés d’une triple exposition, tous équipés de confortables loggias. Et des chambres supplémentaires à disposition, pour accueillir famille ou (et) amis de passage. Le spec- tacle offert par la Seine est plein de promesse, le fleuve sera visible de la terrasse commune.

« Wood Up » impressionne, par son ambition, le luxe affiché par le dessin d’architecte (agence LAN), dans un quartier en pleine mutation, à l’image de son actif promoteur Paul Jarquin, fondateur de REI Habitat en 2009 sous forme de startup, hips- ter bien dans son époque, né à Montreuil il y aura très bientôt quarante ans, des amours d’une mère « déjà un peu dans l’immobilier », originaire de La Rochelle, et d’un père musicien nicaraguayen ; un Paul Jarquin (vous pouvez prononcer son patronyme « rrrarqueen »), toujours passionné de foot- ball comme le bachelier sport étude qu’il fût dans le populaire 20ème arrondissement, avant quelques années sans suite sur les bancs de la Sorbonne jusqu’à la découverte que l’on pouvait, que l’on devrait désormais « Habiter écologique », du nom de cette exposition réalisée par la Cité de l’Architecture et du Patrimoine au palais de Chaillot en 2009 : sa vocation est née là. Dominique Voynet a pris la mairie de sa ville de Montreuil un an auparavant, ce qui ne l’empêche pas de partir jeter sa gourme aux Etats-Unis, à Miami où sa famille paternelle l’initie au marché de l’immobilier. Il créé sans trainer sa première société, outre-Atlantique, la Real Estate Investment. Il fait le lien entre l’imprécation d’habiter écologique qui le taraude et le bois dont sont faites 95 % des maisons individuelles américaines. « Je serai promoteur de logements en bois » se promet-il à lui même, vend sa société et rapatrie son pécule en 2014 à Montreuil, où il ne tarde pas à réaliser sa première opération de promotion. En bois ! Le bois sera l’ADN de REI.

La même année, il participe à son premier Mipim, en tant qu’aménageur bois, et s’y sent « un peu seul, avec une offre pas vraiment premium » confie-t-il aujourd’hui. Il comprend, sans se décourager, que « chez nous, construire en bois n’est pas intuitif, pas comme dans les pays du Nord, ou au Japon, où le bois est un réflexe autant qu’un choix ».

Mais la COP 21, en 2015 et la stratégie de décarbo- nation de l’économie qu’elle inaugure vont ancrer sa détermination. « Merci également au grand architecte canadien Michael Green », la confé- rence « presque sensuelle » qu’il donne à TEDX en 2015 également, permet à Paul Jarquin d’ajouter le confort, la santé, à l’argumentaire dont il dote le marketing de REI Habitat en faveur de la construc- tion tout bois. Un an plus tard, Paul Jarquin se paie le culot d’aller convaincre à Toronto ce même Green, réputé être le génie des tours en bois, de répondre avec lui à l’appel à projets Réinventer Paris. La tour Baobab qu’ils imaginèrent, un IGH de 35 étages en bois qui en aurait fait la plus haute tour en bois du monde, pas moins, devant abriter notamment des logements et un jardin urbain, n’a pas obtenu les faveurs du jury. Les aléas de l’ambition, pas de quoi la stopper.

« Les Américains m’ont appris l’acharnement au travail, mais aussi la gagne ! ».
On ne sera donc pas surpris d’apprendre que « Wood Up », le grand œuvre de son concepteur, est également un immeuble bas carbone. Peut-être Paul Jarquin préfèrerait-il qu’on dise que « Wood Up » est d’abord – plutôt qu’également – un immeuble en bois, issus d’arbres feuillus de forêts françaises, futur emblème d’un urbanisme durable. Lui fait valoir que Gecina, qui lui a acheté « Wood Up » en bloc, et qui a déjà entamé sa commercialisation en accès privé, met en avant la qualité environnementale du bâtiment autant que la qualité de vie promise à ses occupants. Au point de faire de ce projet un « flagship » de son offre.

Ce qui n’empêche pas le promoteur Paul Jarquin, qui n’a donc plus à se préoccuper de vendre son projet, de continuer à détailler ce qui en fait selon lui un produit d’excellence. Et de REI un promoteur atypique spécialisé dans la construction bois, la conduite de projets à haute valeur environnementale, et l’innovation.

Et Paul Jarquin de détailler avec passion la structure de « Wood Up », faite de poteaux poutres en hêtre sciés et aboutés par le groupe Lefebvre, en Normandie, enfin acheminés à Paris par voie fluviale.

Précisons que Paul Jarquin, lauréat du Trophée Loge- ment & Territoires remis par Immoweek en 2018 au nom de ses pairs, s’est également fait élire Président de Fibois France, la fédération des interprofessions régionales de la forêt et du bois. Autrement dit, le promoteur immobilier prometteur est en même temps le président d’une des principales parties prenantes de la filière bois et de ses 450 000 salariés français, non délocalisables. En plus des qualités d’entrepreneur qu’il n’a plus à prouver, il fait désormais preuve d’une intelligence collective inattendue, au point que lui-même confie qu’il ne se voyait désormais plus « comme un promoteur, mais comme un activiste qui interroge ses clients sur leur rapport à l’écologie ».

Paul Jarquin interviendra au deuxième jour du Sibca, vendredi 23 septembre à 14 heures, pour parler de « Ville bois et gestion durable de la forêt ». Parce que l’agitateur du bas carbone prêche désormais en faveur du bois local. Autrement dit plus doctement, du « sourcing » ou encore de la traçabilité du bois de construction, pour parler en langage local. A cet égard, il vient d’obtenir le certificat Bois de France pour son entreprise REI Habitat, ce qui l’engage à s’assurer lui-même du respect effectif de la provenance des bois façonnés par les différentes entreprises qui interviennent sur ses chantiers.

Le petit gars de Montreuil, comme il s’est longtemps présenté, « le petit poucet qui sort du bois », comme l’a portraituré le très sérieux quotidien « Les Echos », est en passe de connecter deux mondes qui ne se parlaient pas, la forêt et l’immobilier. « J’ai dû me bagar- rer pendant un an pour finir par obtenir un permis modificatif des pompiers qui s’opposaient à l’emploi d’essences feuillues, accusées faussement de favoriser les reprises de feu en cas d’incendie ». On comprend que la période incite à la prudence, mais quand même … Il faut bien constater et comprendre que cette agitation en faveur du bois couplée à un portefeuille de projets qui enfle tout seul, puisse attirer l’attention de bien plus gros que lui. Icade le plus institutionnel des acteurs de l’immobilier n’a pas hésité à conclure avec le « petit poucet » un accord de partenariat dès 2018. Et projette de réaliser avec lui jusqu’à un milliard d’euros d’opérations dans les années qui viennent : sont déjà inscrites sur le papier des projets à Lyon, Montpellier, Nantes, Plaine-Commune, Pierrefitte-sur-Seine. Et surtout, immense fierté, le lot D du Village Olympique et Paralympique à Saint-Ouen, porté par Icade Promotion (en partenariat donc avec REI Habitat), maître d’ouvrage délégué du groupement. Avec ce projet le plus emblématique de leur partenariat, Icade achète du savoir-faire, REI trouve les capitaux que réclame son rapide développement. Entre « Black Sun », R+5 à Montreuil, projet réalisé en 2015, au retour des Etats-Unis de Paul Jarquin, et la signature avec Icade, se sont écoulées trois années. Trois années seulement !

« Wood Up », le projet phare, et le lot D doté du prestige du JOP 2024 (un R+8 poteaux poutres en feuillus français et CLT nervuré de chez Mathis, à Nancy) font tous les deux appel à la même ingénierie d’une structure bois autour d’un noyau béton. Projet contemporain des deux autres, mais sans doute moins spectaculaire, Wiki Village, où le promoteur REI s’est associé à ETIC pour réaliser en R+8, un programme innovant dans le 20ème arrondissement qui accueillera des acteurs de l’économie sociale et solidaire ; la structure en lamellé collé supportera, un espace d’agriculture urbaine sur le toit. Les trois projets seront livrés en 2023.

Rencontre avec Paul Jarquin (REI Habitat)