Quel est ce partenariat avec CEGC ? Comment a-t-il été créé et comment va-t-il se déployer ?

Bruno Mahé : le Groupe Gambetta était depuis longtemps client de Cautialis, une société prestataire de services pour de nombreux acteurs du logement social sur tous les aspects de garanties et de cautions et, par ailleurs, société de garanties et de cautions du réseau Procivis, dont deux sociétés du Groupe Gambetta sont membres historiques. En 2016, la CEGC a racheté Cautialis et repris ses encours de garanties et de cautions : nous avons continué d’entretenir de bonnes relations avec nos interlocuteurs habituels qui gèrent chez CEGC le solde de l’encours de garanties de Cautialis, tout en tissant d’excellents contacts avec les équipes de la CEGC chargées de la gestion de nos nouvelles demandes de garanties et de cautions sur nos nouveaux programmes immobiliers. Nous avons, notamment, apprécié le professionnalisme et la proximité des équipes de la CEGC lors de nos échanges concernant nos deux premières opérations en bail réel solidaire (BRS) à l’occasion desquels nous avons réfléchi ensemble à la mise en place de cette garantie financière d’achèvement spécifique aux opérations en BRS. Ce travail de co-construction s’est, bien sûr, déroulée dans le cadre d’une relation « client/prestataire » de services financiers, qui a permis à la CEGC d’enrichir d’un nouveau produit financier sa gamme de services.

Les élections municipales viennent d’avoir lieu en France. Le foncier solidaire peut-il séduire les édiles ?

Norbert Fanchon : le constat des municipales est que les maires bâtisseurs ont été battus et que ceux qui ont été élus se sont positionnés contre le développement de l’habitat. Les conseils municipaux actuels sont pour l’arrêt de la construction, contre l’artificialisation des sols : autant dire que le dossier est bloqué en France. Pour porter les organismes de foncier solidaire, il faudra être dans l’évangélisation : préciser aux élus les avantages du foncier solidaire, devant l’envolée des prix du foncier, une construction gelée en 2020 par la crise sanitaire, et redonner vie et énergie à un secteur sinistré. La construction est aujourd’hui au point mort, en raison du retard des élections, de la nécessité de gérer dans l’urgence et de faire jouer la fibre solidaire ; dans une telle période, l’urbanisme n’était pas la priorité des élus sortants comme entrants. L’organisme de foncier solidaire séduit, parce qu’il permet de respecter le quota SRU, l’accession à la priorité tout en permettant de revendre aux prix du marché, et de permettre un véritable parcours résidentiel aux habitants d’une commune, ce qui est impossible à l’heure actuelle, faute d’offre et surtout de financement.

Quel avenir pour le foncier solidaire ?

Norbert Fanchon : comme je l’ai dit, le maître-mot sera l’évangélisation. A l’heure où les prix des terrains s’envolent, où la délivrance de permis de construire est vue négativement, où les acquéreurs ont du mal à trouver un financement et où ceux qui auraient pu devenir primo-accédants ne pourront plus revenir sur le marché, il faut plus que jamais faire valoir la plus-value que peut représenter la décote. De toute manière, qu’il s’agisse du foncier, du PTZ ou du Pinel, tout se décide à Bercy, et le gouvernement a bien montré que l’immobilier n’était pas sa priorité alors qu’après le confinement et le télétravail, le travail se conjugue avec l’habitat, et que le travail est une priorité du gouvernement. Et c’est dommage car socialement, nous allons dans le mur. Nous sommes bien loin de la vision asiatique de la propriété, où l’on encourage les citoyens à devenir propriétaires pour créer un véritable lien d’appartenance à un quartier, à une ville, à un pays… Je suis partisan de cette vision.

Norbert Fanchon (Groupe Gambetta) : "pour porter le foncier solidaire, il faudra être dans l’évangélisation"...