Comment se porte le marché de l’immobilier résidentiel haut-de-gamme parisien ?

C’est un marché surprenant. Chez Junot, nous réalisons environ 500 ventes par an. Au premier semestre 2021, nous avons enregistré une hausse de 22,8 % des transactions par rapport au premier semestre 2020. Le nombre de nouveaux mandats de vente est également en augmentation de 48 % par rapport au premier semestre 2020. Par ailleurs, le délai de vente a augmenté de 36 %. Entre le mandat et l’offre acceptée il faut compter, en général, 11 semaines.

Quel est le prix moyen de vente pour vous ? Le montant moyen des transactions ?

En moyenne, le prix du mètre carré s’élève à 15 000 euros, en augmentation de 2 %. En 2020, le prix du mètre carré était fixé à 14 700 euros. Il s’agit d’un marché à deux vitesses entre les appartements et les maisons, qui sont très recherchées. Les logements avec une cour extérieure, calme, sont très demandés, contrairement à d’autres biens qui ont des défauts et qui ont plus de mal à trouver preneur.

Nous avons plus de stock et moins de demande, ce qui est l’inverse de certaines régions en France où l’offre est très rare. De manière générale, les emplacements comme Neuilly et des biens avec jardin, une vue dégagée et calme sont beaucoup plus demandés. Les prix rive gauche s’élèvent, en moyenne, à 21 000 euros du mètre carré, contre 17 000 l’an passé, en augmentation de 25 %. Nous constatons une baisse des prix dans Paris intra-muros, de – 4 % dans l’ouest et -5 % dans le nord. Cependant, nous ne pouvons pas tirer de conclusion par quartiers, mais plutôt par typologie de biens.

Quelle est la part de la clientèle étrangère ?

Les clients étrangers reviennent « sur la pointe des pieds ». Nous avons un département dédié à nos biens d’exception, avec des prix moyens autour de 25 000 euros du mètre carré, et des transactions de six millions d’euros, en moyenne. Le marché a été tenu majoritairement par les Français.

Avec du recul, quel est l’impact du Covid-19 sur le secteur ?

Le premier motif des ventes est toujours lié à ceux qui veulent plus grands, à 19,7 %. A 19,3 %, ceux qui veulent quitter Paris et à 19,7 %, taux qui a augmenté de 90 %, ceux qui n’ont plus les moyens de rester dans leurs logements. En 2020, le prix d’un bien avec jardin était 32 % plus élevé qu’un bien sans extérieur. Au premier semestre 2021, la différence est passée à 61 %. Il y a également une augmentation de 24 % pour les achats de résidences secondaires.

Quelle évolution attendez-vous pour les prochains mois ?

Il existe de nombreux points d’interrogation. Les bureaux sont vides aux trois quarts. On s’y intéresse de près, cela va dépendre de la loi, mais est-ce perenne ? J’ai tendance à considérer que le télétravail est positif à petite dose.

Pouvez-vous nous faire part de quelques transactions réalisées au cours de l’année ?

Nous sommes particulièrement fiers de certaines transactions telles qu’un appartement de 170 m2 au coeur du quartier Saint-Germain des Prés, à Paris, vendu pour 4,8 millions d’euros. Parmi les ventes remarquables effectuées cette année figure également un appartement de 161 m2, à Paris, dans le quartier de Sèvres-Babylone. Ce duplex a été mis en vente pour 3 millions d’euros…

Sébastien Kuperfis (Junot) : "nous avons enregistré une hausse des transactions de 22,8 %"...