Cette étude qui a été menée par les cabinets Ernst and Young (EY) et JLL auprès d’une vingtaine de pays (77 entretiens), dresse un panorama des pratiques et des choix politiques en matière d’immobilier public en Europe. Elle a pu s’appuyer sur le réseau européen Pure-Net regroupant l’ensemble des agences immobilières nationales et les ministères responsables de l’immobilier public.

On note des priorités stratégiques convergentes au sein des pays européens parmi lesquelles « gagner en efficience sur la gestion de l’immobilier public », « moderniser le parc », « réduire les coûts pour les finances publiques » ou encore « s’adapter au changement climatique » ; mais aussi des difficultés partagées comme la « difficulté à recenser le patrimoine de manière exhaustive et à obtenir une vision globale », une « moindre priorité accordée à l’immobilier par rapport aux autres politiques publiques », « l’existence de lourdeurs administratives spécifiques au secteur public » ou encore des « utilisateurs publics non sensibilisés aux coûts de gestion de l’immobilier ».

« A l’instar de la France, la priorité des politiques publiques immobilières des pays européens depuis 10 à 15 ans a été d’augmenter l’efficience du parc immobilier public pour optimiser les coûts. Pour ce faire, les Etats européens ont généralement réorganisé leur fonction immobilière autour d’un ou deux grands acteurs de référence (souvent des agences publiques semi-autonomes). La plupart des pays a instauré des systèmes de loyers internes, incitant ainsi les utilisateurs (ministères, préfectures, agences gouvernementales…) à rationaliser leur empreinte immobilière » détaille le ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

Parmi les nouvelles priorités de l’immobilier public, la lutte contre le changement climatique apparaît en tête de liste en Europe. Cependant, les ambitions, actions et résultats en matière de transition écologique sont « hétérogènes ». En France, le gouvernement a consacré 4 milliards d’euros à la rénovation énergétique du parc public. Pour les bâtiments publics de l’Etat et de l’enseignement supérieur, cela représente plus de 4 000 projets, pour un total de 2,7 milliards d’euros financés par l’Union européenne dans le cadre du « NextGenerationEU Recovery Plan », qui sont en cours de réalisation sur l’ensemble des territoires.

Cinq aspects marquants pour le succès des réformes ont été relevés : « leur progressivité, un terrain déjà favorable politiquement, une association des équipes existantes, la gestion des relations avec les fournisseurs et les prestataires de service, et la communication avec les utilisateurs ».

Immobilier de l'Etat : le gouvernement a consacré 4 milliards d'euros à la rénovation énergétique du parc public