
Dans un communiqué de presse rendu public le mardi 21 septembre 2021 à 21h57, SNCF Gares & Connexions, la filiale du groupe ferroviaire en charge du projet de rénovation de la gare du Nord, a annoncé que ce dernier était enterré.
« Compte-tenu des dérives insupportables par rapport aux engagements contractuels, la SNCF ne peut que constater la défaillance grave de son concessionnaire et prononcer sa déchéance ». C’est par cette déclaration sans ambages que le groupe ferroviaire a définitivement remisé aux oubliettes son ambitieux projet de rénovation et de transformation de la gare du Nord.
Deux raisons principales ont présidé à cette décision : l’explosion du coût du projet, qui avait atteint 1,5 milliard d’euros (contre 600 millions programmés en 2018) et le non-respect des délais de livraison. En effet, alors même que la plus grande gare d’Europe devait être opérationnelle pour le coup d’envoi de la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux Olympiques de Paris en 2024, l’avancée du chantier laissait plutôt présager une livraison en 2026, au plus tôt.
Pas un centime d’argent public
Pour la SNCF, la responsabilité de ce divorce inattendu incombe à Ceetrus, la société foncière immobilière du groupe Auchan, qui avait été choisie pour financer le chantier et exploiter les commerces pendant plus de quarante ans. Associés au sein d’une structure maître d’ouvrage appelée StatioNord (66 % détenus par Ceetrus et 34 % par la SNCF), les deux principaux acteurs ne seront pas parvenus à mener leur projet de triplement de la surface de la gare jusqu’à son terme.
La Mairie de Paris, qui s’était jusqu’ici mise en retrait du dossier, a réagi en appelant à ne pas reporter la modernisation du bâtiment. Pourtant, la municipalité avait dès le départ dénoncé un projet pharaonique et trop commercial, ce qui avait eu comme conséquence que pas un centime d’agent public n’ait été injecté dans celui-ci.

Anthony Denay