Si des indicateurs macroéconomiques tels que l’investissement des ménages qui retrouve son volume trimestriel d’avant crise ou encore la stabilité des taux d’intérêt laissent entrevoir une reprise certaine, la situation de la raréfaction de l’offre ne semble pas s’inverser.

« La demande est plutôt là. Ce qui fait défaut, c’est la construction » affirme Marc Villand, président de la FPI Ile-de-France et président d’ Interconstruction. Car, malgré la fin du cycle électoral des municipales de 2020 et un assouplissement progressif des différents confinements, le premier trimestre n’aura pas vu de rattrapage du retard dans la délivrance de permis de construire, notamment pour des logements collectifs. En effet, au premier trimestre 2021, le nombre de permis de construire pour ces logements baisse à nouveau de -15,2 % par rapport à la même période l’an passée et de -24,5 % (175 900) sur les douze derniers mois par rapport aux douze mois précédents, soit une perte de 57 000 logements autorisés. « Chaque mois qui s’écoule vient encore ralentir la machine. Le problème, c’est le manque de conviction des maires. Il faut leur redonner le goût d’un urbanisme de qualité » affirme Alexandra François-Cuxac.

Favoriser le logement collectif

Seuls les chiffres des permis de construire pour les maisons individuelles et les maisons individuelles groupées ont connu un rebond de, respectivement, 14,8 et 5,7 % à fin mars 2021. Un résultat à contre-courant des ambitions de sobriété foncière portées par la France, selon Marc Villand : « le logement collectif perd de la place alors qu’il nécessite forcement moins d’espace que le logement individuel. Il devrait être logiquement favorisé, pour lutter contre l’artificialisation des sols ».

Cette contraction du nombre de permis de construire entraîne dans sa chute les chiffres des mises en ventes, que la FPI jugent comme étant « décevants », à 20 062 logements mis en vente. « Nous sommes clairement dans une crise de l’offre » insiste Marc Villand. La perte est ainsi estimée à plus de 25 000 logements sur douze mois. « Trop peu de programmes peuvent être lancés » déclare le groupe, faisant écho au manque de maires bâtisseurs.

Augmentation des ventes en bloc

Si les ventes en bloc augmentent de 12,8 %, » représentant une part très importante des ventes, nécessaires à l’équilibre économique du secteur » rappelle Marc Villand, cette hausse s’explique principalement par la faiblesse du premier trimestre 2020. En valeur, le niveau des trois premiers mois de l’année 2021 reste en net retrait par rapport aux années 2017 à 2019. Tous les segments de marché de la vente en bloc (social, intermédiaire, institutionnels) progressent en volume, mais la part relative du logement social décroît, pour atteindre 61 % au premier trimestre 2021, contre 79 % sur cette même période en 2020.

Depuis 2018, l’offre commerciale poursuit une baisse continue. Elle se rapproche d’un nouveau minima symbolique : 80 000 lots à la vente. Le volume de logements collectifs en projet (34 711 logements) n’a jamais été aussi bas depuis 2012.

Alexandra François-Cuxac (FPI) : "il faut redonner aux maires le gout d’un urbanisme de qualité"...